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Catégorie parente: Logique
Catégorie : Grammaire & Jurisprudence
S. f. (Grammaire et Jurisprudence) est l'action de rendre séculier un religieux, un bénéfice ou lieu qui était régulier.

Pour parvenir à la sécularisation d'un religieux, il faut obtenir un bref du pape, qu'on appelle bref de sécularisation.

On ne doit point séculariser les monastères ni les religieux sans des raisons importantes, et sans avoir obtenu à cet effet un brevet du roi, qui permet de demander au pape la sécularisation.

Les bulles de sécularisation doivent être communiquées à l'évêque du lieu, avant d'être fulminées ; il faut ensuite qu'elles soient revêtues de lettres-patentes, et registrées au parlement. Voyez les mémoires du clergé, tome IV. (A)

SECULARISATION, (Histoire moderne polit.) dans le temps que les dogmes de Luther et des réformateurs eurent été adoptés par un grand nombre de princes d'Allemagne, un de leurs premiers soins fut de s'emparer des biens des évêques, des abbés et des moines, qui étaient situés dans leurs états. L'empereur Charles-Quint n'ayant pu venir à bout de réduire les Protestants, ni de faire restituer à l'Eglise les biens qui en avaient été démembrés, lassé d'avoir fait une guerre longue et sans succès, il convint que chacun des princes protestants demeurerait en possession des terres ecclésiastiques dont il s'était emparé, et que ces biens seraient sécularisés, c'est-à-dire ôtés aux gens d'église. L'Allemagne ayant été déchirée par une guerre de 30 ans sous les règnes de Ferdinand II. et de ses successeurs, on fut encore obligé de recourir à des sécularisations, pour satisfaire les parties belligérantes ; en conséquence par le traité de Westphalie qui rendit la paix à l'Allemagne, on sécularisa un grand nombre d'évêchés et d'abbayes en faveur de plusieurs princes protestants, qui ont continué à jouir de ces biens jusqu'à ce jour, malgré les protestations des papes qui ne voulaient point donner les mains à de pareils arrangements.

Les immenses revenus que possèdent un grand nombre d'évêchés et d'abbayes d'Allemagne, fourniraient une manière facîle de terminer les disputes sanglantes qui déchirent souvent les princes et les états séculiers dont le corps germanique est composé. Il serait à désirer que l'on eut recours à la sécularisation pour tirer des mains des ecclésiastiques, des biens que l'ignorance et la superstition ont fait autrefois prodiguer à des hommes, que la puissance et la grandeur temporelles détournent des fonctions du ministère sacré, auxquels ils se doivent tout entiers.




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