S. m. (Grammaire) Le datif est le troisième cas des noms dans les langues qui ont des déclinaisons, et par conséquent des cas ; telles sont la langue grecque et la langue latine. Dans ces langues les différentes sortes de vues de l'esprit sous lesquelles un nom est considéré dans chaque proposition, ces vues, dis-je, sont marquées par des terminaisons ou désinances particulières : or celle de ces terminaisons qui fait connaître la personne à qui, ou la chose à quoi l'on donne, l'on attribue ou l'on destine quelque chose, est appelée datif. Le datif est donc communément le cas de l'attribution ou de la destination. Les dénominations se tirent de l'usage le plus fréquent ; ce qui n'exclut pas les autres usages. En effet le datif marque également le rapport d'ôter, de ravir ; Eripere agnum lupo, Plaut. enlever l'agneau au loup, lui faire quitter prise ; annos eripuere mihi Musae, dit Claudien, les Muses m'ont ravi des années, l'étude a abrégé mes jours. Ainsi le datif marque non seulement l'utilité, mais encore le dommage, ou simplement par rapport à ou à l'égard de. Si l'on dit utilis reipublicae, on dit aussi perniciosus ecclesiae ; visum est mihi, cela a paru à moi, à mon égard, par rapport à moi ; ejus vitae timeo, Ter. Ann. 1. 4. 5. je crains pour sa vie ; tibi soli peccavi, j'ai péché à votre égard, par rapport à vous. Le datif sert aussi à marquer la destination, le rapport de fin, le pourquoi, finis cui : do tibi pecuniam fenori, à usure, à intérêt, pour en tirer du profit ; tibi soli amas, vous n'aimez que pour vous.
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