SOMMEIL, (Grammaire et Synonyme) il y a quelquefois de la différence entre ces deux mots. Somme signifie toujours le dormir, ou l'espace du temps qu'on dort. Sommeil se prend quelquefois pour l'envie de dormir : on est pressé du sommeil en été, après le repas ; on dort d'un profond somme après une grande fatigue.

C'est-là que le prélat muni d'un déjeuner,

Dormant d'un léger somme, attendait le diner.

Boileau.

Sommeil a beaucoup plus d'usage et d'étendue que somme. On dit poétiquement de la mort, que c'est un sommeil de fer, parce que le sommeil est l'image de la mort. Ce mot signifie au figuré, l'indolence et l'insensibilité ; l'oubli de la religion et de la vertu, est un sommeil funeste. (D.J.)

SOMME, la, (Géographie moderne) en latin vulgaire Somona ; rivière de France en Picardie, qu'elle traverse presque toute d'orient en occident, où elle prend sa source, au lieu nommé Fonsomme, et après avoir arrosé plusieurs villes, elle Ve se jeter dans la Manche, entre le Crotoi et S. Valery. (D.J.)

SOMME, s. f. en Mathématique, signifie la quantité qui résulte de l'addition de deux ou plusieurs grandeurs, nombres, ou quantités jointes ensemble. Voyez ADDITION.

On l'appelle quelquefois total, et en algèbre on l'exprime quelquefois par la lettre s, qui signifie somme.

La somme d'une équation est l'assemblage de tous les termes d'une équation ; lorsque le nombre absolu, ou terme tout connu, étant transporté d'un côté à l'autre avec un signe contraire, le tout devient égal à zéro ; en sorte que zéro est un des membres de l'équation, comme dans cet exemple, x 2 + 5 x - 3 = 0. Descartes appelle x 2 + 5 x - 3, la somme de l'équation proposée, et c'est sous cette forme que l'on considère ordinairement les équations. Voyez EQUATION. (O)

SOMME, s. f. (Comm. d'argent) ce mot se dit d'une certaine quantité, par exemple de livres, sols, et deniers, que l'on reçoit, et dont on fait payement ; sur les livres et dans les comptes des marchands, les sommes se tirent en lignes, sur la marge à droite, en chiffre commun, en arabe ; on appelle somme totale, celle qui provient de l'addition de plusieurs petites sommes. Irson. (D.J.)

SOMME, s. f. (Clouterie) ce terme, dans le négoce de la clouterie, exprime en un seul mot, une certaine quantité de milliers de clous ; toute la broquette, à la réserve de la grosse broquette estampée, ou à tête emboutie, et toutes les autres sortes de clous, qui sont du nombre de ceux qu'on appelle clous légers, même quantité de clous, dit clous-au-poids, se vendent à la somme quand on les vend en gros ; la somme est de douze milliers de compte ; les broquettes estampées, de tous les grands clous, se vendent au compte. Savary. (D.J.)

SOMME HAUTE, (Comm. maritime) en matière de commerce de mer, on appelle somme haute, la dépense qui ne concerne ni le corps du navire, ni les victuailles, ni les loyers des hommes ; mais ce qui s'emploie au nom de tous les intéressés, pour l'avantage du dessein qu'on a entrepris. Les marchands en fournissent ordinairement les deux tiers, et l'autre tiers se paye par le maître du navire. Dict. du comm. (D.J.)

SOMME, (Maréchalerie) fardeau qu'on met sur un cheval, et qui est aussi pesant qu'il peut le porter. Cheval de somme est celui qui est destiné à porter la somme.

SOMME DE VERRE, (Verrerie) une somme de verre, est un panier de verre propre aux vitriers, qui renferme vingt-quatre plats, ou pièces de verre rondes, d'environ deux pieds de diamètre, qui font la charge du crocheteur ; on peut tirer d'une somme de verre, 90 ou 95 pieds carrés de vitrage. (D.J.)