SANGLOT, GÉMISSEMENT, CRI PLAINTIF, (Synonyme) tous ces mots peignent les accens de la douleur de l'âme ; en voici la différence selon l'explication physiologique donnée par l'auteur de l'histoire naturelle de l'homme.

Lorsqu'on vient à penser tout-à-coup à quelque chose qu'on désire ardemment, ou qu'on regrette vivement, on ressent un tressaillement ou serrement intérieur ; ce mouvement du diaphragme agit sur les poumons, les éleve, et y occasionne une inspiration vive et prompte qui forme le soupir ; lorsque l'âme a réfléchi sur la cause de son émotion, et qu'elle ne voit aucun moyen de remplir son désir, ou de faire cesser ses regrets, les soupirs se répètent ; la tristesse qui est la douleur de l'âme, succede à ses premiers mouvements.

Lorsque cette douleur de l'âme est profonde et subite, elle fait couler les pleurs ; si l'air entre dans la poitrine par secousses, il se fait plusieurs inspirations réitérées par une espèce de secousse involontaire ; chaque inspiration fait un bruit plus fort que celui du soupir, c'est ce qu'on appelle sanglots. Les sanglots se succedent plus rapidement que les soupirs, et le son de la voix se fait entendre un peu dans le sanglot.

Les accens en sont encore plus marqués dans le gémissement. C'est une espèce de sanglot continué, dont le son lent se fait entendre dans l'inspiration, et dans l'expiration ; son expression consiste dans la continuation et la durée d'un ton plaintif, formé par des sons inarticulés : ces sons du gémissement sont plus ou moins longs, suivant le degré de tristesse, d'affliction, et d'abattement qui les cause, mais ils sont toujours répétés plusieurs fois ; le temps de l'inspiration est celui de l'intervalle du silence, qui est entre les gémissements, et ordinairement ces intervalles sont égaux pour la durée, et pour la distance.

Le cri plaintif est un gémissement exprimé avec force et à haute voix ; quelquefois ce cri se soutient dans toute son étendue sur le même ton, c'est surtout lorsqu'il est fort élevé et très-aigu ; quelquefois aussi il finit par un ton plus bas ; c'est ordinairement lorsque la force du cri est modérée. (D.J.)

SOUPIR, s. m. en Musique, est un caractère qui se fait ainsi , et qui marque un silence, dont le temps doit être égal à celui d'une noire ou de la moitié d'une blanche. Voyez SILENCES, VALEUR DES NOTES, etc. (S)