Synonyme

RENIER, ABJURER, (Synonyme) On renonce à des maximes et à des usages qu'on ne veut plus suivre, ou à des prétentions dont on se désiste. On renie le maître qu'on sert, ou la religion qu'on avait embrassée. On abjure l'opinion qu'on avait embrassée, et l'erreur dans laquelle on était tombé.

Philippe V. a renoncé à la couronne de France. S. Pierre a renié Jesus-Christ. Marguerite de Valais fut persécutée dans son enfance par son frère le duc d'Anjou, depuis Henri III. pour abjurer le catholicisme, qu'il nommait une bigoterie.

REPARTIE, (Synonyme) la réponse en général s'applique à une interrogation faite. La repartie se dit indifféremment de toute replique. Quoiqu'une repartie vive et prompte fasse honneur à l'esprit, il est encore plus convenable de se retrancher à une repartie judicieuse ; et dans les questions qu'on a droit de nous faire, il faut s'attacher à y répondre nettement.

Il y a des occasions où il vaut mieux garder le silence que de faire une repartie offensante, et l'on n'est pas obligé de répondre à toutes sortes de questions.

REPRIMANDER, (Synonyme) celui qui reprend ne fait qu'indiquer ou relever la faute ; celui qui reprimande prétend mortifier ou punir le coupable. Reprendre ne se dit guère que pour les fautes d'esprit et de langage. Reprimander ne convient qu'à l'égard des mœurs et de la conduite.

On peut reprendre plus habiles que soi. Il n'y a que les supérieurs qui soient en droit de reprimander. Beaucoup de gens par vanité se mêlent de reprendre ; quelques-uns s'avisent de reprimander sans nécessité et hors de propos. Il faut reprendre un auteur avec décence, avec honnêteté ; reprimander avec bonté, avec douceur, car une reprimande aigre sent le langage de la haine. (D.J.)

CONSIDÉRATION, (Synonyme) Voici, selon madame de Lambert, la différence d'idées que donnent ces deux mots.

La considération vient de l'effet que nos qualités personnelles font sur les autres. Si ce sont des qualités grandes et élevées, elles excitent l'admiration : si ce sont des qualités aimables et liantes, elles font naître le sentiment de l'amitié. L'on jouit mieux de la considération que de la réputation ; l'une est plus près de nous, et l'autre s'en éloigne : quoique plus grande, celle-ci se fait moins sentir, et se convertit rarement dans une possession réelle. Nous obtenons la considération de ceux qui nous approchent ; et la réputation, de ceux qui ne nous connaissent pas. Le mérite nous assure l'estime des honnêtes-gens ; et notre étoîle celle du public. La considération est le revenu du mérite de toute la vie ; et la réputation est souvent donnée à une action faite au hazard : elle est plus dépendante de la fortune. Savoir profiter de l'occasion qu'elle nous présente, une action brillante, une victoire, tout cela est à la merci de la renommée : elle se charge des actions éclatantes, mais en les étendant et les célébrant, elle les éloigne de nous. La considération qui tient aux qualités personnelles est moins étendue ; mais comme elle porte sur ce qui nous entoure, la jouissance en est plus sentie et plus répétée : elle tient plus aux mœurs que la réputation, qui quelquefois n'est dû. qu'à des vices d'usage bien placés et bien préparés ; ou d'autres fais, même à des crimes heureux et illustres. La considération rend moins, parce qu'elle tient à des qualités moins brillantes ; mais aussi la réputation s'use, et a besoin d'être renouvellée. (D.J.)