S. m. (Grammaire) ce qui sert à une cause pour produire son effet. Voyez EFFET.

Instruments de sacrifice, (Histoire ancienne) ce sont des ornements de l'Architecture ancienne ; tels que sont les vases, patères, candelabres, couteaux avec lesquels on égorgeait les victimes, comme on en voit à une frise d'ordre corinthien d'un vieux temple qui est à Rome derrière le Capitole. Voyez FRISE.

INSTRUMENT, (Astronomie) en général on appelle ainsi les quarts de cercle, les secteurs, les octants, etc. avec lesquels les astronomes observent.

INSTRUMENT DE HADLEY. Voyez OCTANT.

INSTRUMENT (Jurisprudence) signifie titre. Instrument public est un acte reçu par un officier public, tel qu'un notaire, greffier, ou autre officier. Ces sortes d'actes sont authentiques, et font foi lorsqu'ils sont en bonne forme. Les instruments privés ou écritures privées, telles que les cédules ou promesses, livres de comptes, lettres missives ne sont point authentiques, et sont sujets à reconnaissance et vérification.

Ce terme d'instrument est présentement peu usité, surtout en parlant des écritures privées. Voyez au digeste le titre de fide instrumentorum. (A)

INSTRUMENT, en Chirurgie, moyen auxiliaire, dont on se sert pour les opérations. Ils sont composés de différentes matières ; mais l'acier et le fer en fournissent la plus grande partie ; l'or, l'argent, le plomb et plusieurs autres matières y sont aussi employées.

Les instruments qui doivent résister beaucoup, ou qui doivent inciser par leur tranchant, doivent absolument être fabriqués d'acier et de fer, ou des deux ensemble. Les instruments pliants comme les algalies, les canules, doivent être d'argent, et l'on fait indifféremment d'acier, de fer ou d'argent, plusieurs autres instruments. Quelques-uns donnent la préférence à l'acier bien poli, à cause de la propreté ; d'autres aiment mieux l'argent, parce qu'il n'est point sujet à la rouille, et que les instruments qui en sont construits exigent moins de soins.

On divise communément les instruments de Chirurgie en communs et en particuliers. Les instruments communs servent à plusieurs opérations, au pansement des plaies, etc. Tels sont les ciseaux, les bistouris, les sondes, etc. Les instruments particuliers sont ceux dont l'usage est fixé à certaines opérations, comme les algalies pour la vessie, les scies pour les amputations des membres, le trépan pour le crane, etc. Les instruments communs sont aussi appelés portatifs ; parce que le chirurgien est toujours obligé de les avoir sur lui ; les autres au contraire sont nommés non-portatifs, parce qu'il suffit qu'on les ait chez soi en bon état pour le besoin.

M. de Garengeot a fait un traité sur les instruments de Chirurgie, le premier qui ait paru depuis l'arsenal de Scultet. Il en donne des connaissances très-distinctes, en entrant dans la discussion de toutes leurs parties ; il s'attache principalement aux circonstances propres à en faire connaître le jeu ; il déduit la construction et la régularité de leurs dimensions, et enseigne la meilleure manière de s'en servir, en parlant de leurs usages. Les figures en taille-douce rendent toutes ces applications fort intelligibles pour les jeunes chirurgiens qui ne peuvent être trop au fait de la matière instrumentale. (Y)

INSTRUMENS, (Chimie) L'attirail chimique, l'assortiment des meubles du laboratoire, suppellex chimica, est formé par la provision convenable de fourneaux, de vaisseaux, et de quelques autres ustensiles de différents genres, qui servent aux opérations mécaniques, préparatoires ou subsidiaires, à manier ou à soutenir les vaisseaux, ou enfin à procurer diverses commodités à l'artiste.

Les instruments de cette dernière division n'ont point de nom classique ; renvoyant donc aux articles FOURNEAU et VAISSEAUX (Chimie), pour les deux premières divisions, nous nous bornerons à donner dans celui-ci une idée des instruments que nous rangeons sous la troisième.

Les opérations que nous appelons mécaniques, sont celles qui se bornent à diviser les masses des corps, ou à en rassembler les parties, et à déplacer ou agiter diversement les sujets chimiques par des actions mécaniques. Telles sont l'action de les limer, de les raper, de les piler, de les laminer, grenailler, former en lingots, en trochisques, jeter en moule ; de les détacher, en ratissant, d'un vaisseau auquel ils adhèrent, de les projeter, d'en ramasser des poudres, de remuer un corps qu'on veut fondre ou dissoudre ; séparer une poudre d'une liqueur où elle n'était pas dissoute, etc. Voyez OPERATIONS, Chimie. Ces opérations exigent donc que le chimiste soit pourvu de hachoirs, de ciseaux, de limes, de rapes, de pilons et mortiers, de tamis, de laminoirs, de granulatoires, de houssoirs, de pates de lièvre, de lingotières, de ratissoirs, de cuillières, de spatules, de verges de fer, de filtres, etc.

Les instruments qui servent à manier les vaisseaux qu'on ne saurait toucher avec les mains, sont les pincettes de différentes espèces ; les outils appelés mains, des torchons, du gros papier, etc. Ceux qui servent à les soutenir sont les supports de toutes les façons, et des espèces de tourteaux de paille, de jonc ou d'osier, appelés valets.

Enfin les instruments qui ne font que procurer diverses commodités aux artistes, sont les pincettes, les pelles, et les capsules de fer qui leur servent à manier le charbon et à le placer dans les fourneaux, les bancs et les carrelets à soutenir des filtres ; les anneaux de fer qu'on rougit pour couper les cols de certains vaisseaux, les soufflets, les écrants à fenêtre, et les verres colorés pour regarder des matières sujettes à éclater, et vivement embrasées ; les pinceaux à étendre certains luts, les éponges et autres matières propres à nettoyer les vaisseaux, etc. Les divers thermomètres et pyromètres, qu'on pourrait être tenté de regarder comme des moyens très-propres à déterminer avec justesse les différents degrés de feu, ne sauraient être mis au nombre des instruments chimiques. Voyez FEU, Chimie.

Outre ces instruments qui, bien que communs pour la plupart à differents arts, sont pourtant d'un usage immédiat et prochain dans la pratique de la Chimie ; il y en a d'autres qui, quoique d'un emploi plus éloigné, sont absolument nécessaires à l'artiste. Comme il doit, par exemple déterminer avec justesse et par le poids, autant qu'il est possible, les quantités absolues, mais plus encore les quantités proportionnelles ou respectives des différentes matières qu'il met en œuvre ; le laboratoire doit être nécessairement meublé de balances de toutes les grandeurs, et de poids proportionnés.

Les luts qui ne sont pas communément compris sous la dénomination d'instrument chimique, méritent pourtant d'y être rapportés, et d'être regardés comme une espèce de supplément ou d'appendix des vaisseaux, soit qu'ils soient employés à les cuirasser, soit qu'ils servent à les unir. Voyez LUT et VAISSEAU.

Au reste il y a dans ce dictionnaire des articles particuliers pour tous les instruments que nous venons de nommer, et même pour quelques autres pour ainsi dire moins techniques, ou d'un usage moins commun, dont nous n'avons pas cru devoir faire mention dans cet article, que nous avons destiné seulement à donner une idée générale, et composée du gros de cet attirail chimique qu'on peut regarder comme subalterne, en le comparant aux fourneaux et aux vaisseaux.

Il faut se souvenir aussi qu'il n'est ici question que des instruments de la Chimie philosophique ou expérimentale. Les différentes branches de la Chimie-pratique, ou les différents arts chimiques en ont chacun quelques-uns qui leur sont propres, et que le chimiste philosophe ne transporte dans son laboratoire, et ordinairement en petits, que quand il y veut répéter et étudier les procédés propres à ces arts. On trouvera la liste de ces instruments particuliers dans les articles destinés à ces arts, par exemple à l'article DOCIMASTIQUE, à l'article METALLURGIE, etc.

On emploie dans le langage philosophique de la chimie moderne le mot instrument dans un sens bien différent de celui que nous venons de lui donner. Il est en usage comme synonyme d'agent, de cause, de principe. C'est dans ce sens que les premiers principes ou éléments des corps, sont appelés instruments actifs, universels et primitifs, et que j'ai dit d'une manière beaucoup plus précise, ce me semble, que les deux agens ou instruments véritablement premiers et universels des chimistes, étaient le feu ou la chaleur et les menstrues. Voyez l'article CHIMIE, FEU et MENSTRUES. (b)

INSTRUMENS Docimastiques. Les essayeurs appellent ainsi des petits parallélipipedes de terre cuite, qu'ils placent diversement dans les mouffles du fourneau de coupelle, pour gouverner plus exactement le feu employé aux essais. Voyez ESSAI. Ces instruments sont surtout nécessaires, lorsqu'on se sert, comme dans quelques endroits de l'Allemagne, de mouffles percées de grands trous. Les mouffles percées de petits trous d'une ligne, ou d'une ligne et demie de diamètre, sont plus commodes, principalement en ce qu'elles dispensent de l'emploi de ces instruments, qui est difficîle pour ceux qui ne sont pas dans l'habitude de les manier. (b)

INSTRUMENT, (Art mécanique) il s'étend à tous les outils, dont un ouvrier se sert pour faire plus facilement son ouvrage. Ce détail tient une grande place dans ce Dictionnaire, et fournira un grand nombre de Planches.

* INSTRUMENS, (Musique et Lutherie) ce sont des machines inventées et disposées par l'art du luthier pour exprimer les sons au défaut des voix, ou pour imiter la voix naturelle de l'homme. La musique composée pour être exécutée sur ces sortes de machines, se nomme instrumentale. On range ordinairement ces instruments sous trois classes, savoir, 1°. les instruments à cordes : ils en ont plusieurs que l'on fait raisonner ou avec les doigts comme le luth, le theorbe, la guittare, la harpe, etc. ou avec un archet, comme le violon, la viole, la trompette marine, etc. ou par le moyen de sautereaux, comme l'épinette, le clavessin, la vielle, etc.

2°. Les instruments à vent que l'on fait parler avec la bouche, comme les flutes, trompettes, haut-bois, bassons, serpens, etc. ou avec des soufflets, comme les musettes, les chalemies ou loures, et l'orgue.

3°. Les instruments de percussion qu'on frappe soit avec des baguettes, comme le tambour et les timbales, soit avec de petits bâtons, comme le psalterion, soit avec une plume, comme le cistre, soit enfin avec des marteaux ou des battants, comme les cloches, etc. Voyez ces instruments à leurs articles, et les figures des Planches de Lutherie.

Nous observerons seulement ici que chaque instrument a son étendue propre, son expression et son caractère que le musicien doit bien connaître.

S'il porte l'instrument au-delà de sa véritable étendue, il le rendra aigu, sourd ou criard.

S'il ne connait pas son expression, il ne l'appliquera pas dans les circonstances où il aura le plus d'effet.

C'est une partie très-importante de l'étude d'un compositeur, que celle du caractère des instruments. Ce sont les voix différentes par lesquelles il parle à nos oreilles.

Mais ce n'est pas assez que de connaître chaque instrument en particulier ; il faut encore avoir l'expérience de l'effet de leurs sons combinés entr'eux, il ne faut quelquefois qu'une note de cors bien placée, pour causer l'émotion la plus violente.

Il n'y a point de phénomènes dans la nature, point de passions, point de sentiments dans le cœur de l'homme, qu'on ne puisse imiter avec le même instrument ; mais on ne peut pas dire qu'ils soient tous également propres à toutes ces imitations. Si les sons aigus des petites flutes se font entendre par intervalles dans la peinture d'une tempête, ils lui donneront beaucoup de vérité. Les sons bas et lugubres des cors annonceront d'une manière effrayante l'arrivée des spectres et des ombres ; il faut tantôt soutenir les sons des instruments à corde, tantôt les pincer, etc.

Qui est-ce qui sait parmi nous ce que j'appellerais volontiers la perspective musicale ?

On n'invente plus d'instruments, et il y en a assez d'inventés ; mais je crois qu'il y a beaucoup de découvertes à faire sur leur facture.

La facture a pour objet la matière et la forme. Combien d'expériences à faire sur l'une et l'autre.

La matière comprend le choix des bois et leur préparation.

La forme comprend le rapport du plein au vide, les contours, les ouvertures, les épaisseurs, les longueurs, largeurs et profondeurs, les accords, les cordes, les touches, etc.