S. m. (Grammaire) se dit des éléments et des principes d'une science, ou rédigés par écrit dans un livre, ou démontrés en public par des expériences.

C'est en ce dernier sens qu'on dit, un cours d'Anatomie, de Chimie, de Mathématiques, etc. Le mot de cours vient apparemment de ce qu'on y parcourt toutes les matières qui appartiennent à la science qui en est l'objet.

Le cours d'une science doit contenir non-seulement toutes les parties de cette science et leurs principes, mais les détails les plus importants. Au reste, comme les principes de chaque science ne sont pas en fort grand nombre, surtout pour un esprit philosophique, il ne serait peut-être pas impossible de faire un cours général de Sciences, dans lequel chaque science serait réduite à ses principes essentiels : un tel ouvrage, s'il était bien fait, dispenserait un génie inventeur de bien des lectures inutiles ; il saurait jusqu'où les hommes ont été, et ce qu'il peut avoir à y ajouter. Voici quel pourrait être le plan d'un tel ouvrage. On poserait chaque principe, on le démontrerait, et on indiquerait ensuite en peu de mots tous les usages et toutes les applications qu'on aurait fait de ce principe, en se contenant d'indiquer les auteurs qui en auraient le mieux traité ; peu-à-peu cet ouvrage pourrait en produire un plus grand : où presque toutes les connaissances humaines seraient renfermées. Je doute qu'il y ait aucune science sur laquelle il ne soit possible d'exécuter ce projet : il me le parait du moins sur le petit nombre de celles que j'ai étudiées, entr'autres sur les différentes parties des Mathématiques ; et je pourrais tenter de l'exécuter un jour sur ces différentes parties. Je ne doute point, par exemple, que des éléments de Géométrie et de Mécanique faits dans ce goût ou sur ce plan, ne fussent un ouvrage très-utîle : mais il y a beaucoup d'apparence qu'un tel ouvrage ne ressemblerait guère aux éléments ordinaires qu'on donne de ces Sciences. Voyez ÉLEMENS. (O)

COURS, est aussi le temps qu'on emploie à étudier et à apprendre les principes d'une science : en ce sens on dit, qu'un écolier a fait son cours de Philosophie.

COURS D'UNE COURBE. Voyez COURBE. (O)

COURS ROYALES, COURS SOLEMNELLES, COURS COURONNEES, ou FETES ROYALES, (Histoire moderne) assemblées pompeuses que les anciens rois de France tenaient aux principales fêtes de l'année, pour se faire voir à leurs sujets, aussi-bien qu'aux étrangers, dans toute leur majesté et avec une magnificence vraiment royale.

Cette cour se tenait aux grandes fêtes de Pâques et de Noë, et était fort différente des champs de Mars ou de Mai dont on a parlé. Grégoire de Tours rapporte que Chilperic fit cette cérémonie à Tours aux fêtes de Pâques. Eginhard dit que Charlemagne paraissait dans ces solennités revêtu d'habits de drap d'or, de brodequins enrichis de perles et d'autres ornements royaux, avec la couronne sur la tête. Les rois de la 3e race imitèrent en cela leurs prédécesseurs. Le moine Helgaud raconte que le roi Robert tint des cours solennelles aux jours de Pâques en son palais de Paris, où il fit des festins publics ; et S. Louis nonobstant sa modestie ordinaire, paraissait dans les mêmes occasions avec tout l'appareil de la royauté, comme il fit, dit Joinville, en cette cour et maison ouverte qu'il tint à Saumur, où le roi de Navarre se trouva en cotte et mantel, avec le chapel d'or fin ; et comme en ces occasions les rois paraissaient avec la couronne en tête, on donna à ces solennités le nom de cours couronnées, curiae coronatae. Sous les rois de la seconde race, on ne les célébrait qu'à Noë et à Pâques ; mais ceux de la troisième y ajoutèrent les assemblées des fêtes de l'Epiphanie et de la Pentecôte. Elles étaient accompagnées d'un festin où le roi mangeait en public, servi par ses grands officiers ; leur faisait des libéralités, et faisait jeter au peuple une grande quantité de toutes sortes de monnaies, tandis que les hérauts criaient largesse. A l'imitation de la France, Guillaume le Conquérant en introduisit l'usage en Angleterre. Eadmer, parlant du roi Henri I. les appelle les jours de la couronne du roi, parce que le souverain y paraissait avec la couronne sur la tête. Les marches ou processions des rois avec les chevaliers de leur ordre, telle que celle des chevaliers du saint-Esprit à la Pentecôte, des chevaliers de la Jarretière le jour de l'Epiphanie, ont succédé à ces anciennes cours royales, mais n'en ont pas conservé toute la magnificence. Chambers et Morery. (G)

COURS, (Jurisprudence) a plusieurs significations. Le cours du change, c'est le taux de ce que les banquiers prennent pour droit de change, à raison de tant pour cent, pour faire tenir de l'argent d'un lieu dans un autre. Voyez CHANGE.

Cours d'eau, signifie une certaine étendue d'eau courante.

Cours des intérêts, c'est le temps pendant lequel les intérêts s'accumulent.

Cours de la place, est la même chose que cours du change.

Cours de la peremption, c'est le temps qui est compté pour acquérir la peremption.

Cours de la prescription, est le temps qui sert pour la prescription. Voyez PRESCRIPTION. (A)

COURS, terme fort usité dans le Commerce, où il a diverses significations.

Cours se dit des longs voyages qui se font par mer pour le commerce ; ainsi l'on appelle les voyages des Indes, des voyages de long cours.

Cours signifie aussi quelquefois la mesure et l'étendue d'une étoffe : cette tapisserie a vingt aulnes de cours.

Cours signifie encore le crédit ou le discrédit que les billets d'un marchand, négociant, ou banquier, ont dans le commerce. Ils ont cours lorsqu'on les trouve bons, et qu'on veut s'en charger : quand on les trouve mauvais, et que personne ne veut les accepter, ils n'ont plus de cours.

Cours se prend encore dans le même sens, pour la faveur que prennent ou perdent dans le public, suivant les circonstances, les billets introduits dans le commerce ; tels qu'ont été en France les billets de l'épargne, les billets de monnaie, de banque, etc.

Cours se dit aussi parmi les marchands de la bonne ou mauvaise vente des étoffes, des denrées. C'est la mode qui donne le cours aux étoffes nouvelles ; celles qui sont d'ancienne mode n'ont plus de cours. Chambers et Dict. du Comm.

COURS D'UNE RIVIERE, voyez RIVIERE.

COURS, en terme d'Architecture, est un rang de pierres continu, de même hauteur dans toute la longueur, d'une façade, sans être interrompu par aucune ouverture.

Cours de plinthe, c'est la continuité d'une plinthe de pierre ou de plâtre dans les murs de face, pour marquer la séparation des étages. Voyez PLINTHE. (P)

COURS, COURSE, CHEMIN, SILLAGE, (Marine) ces mots sont synonymes, et s'emploient pour designer la route que fait le vaisseau. Voyez COURIR, voyez aussi ROUTE et SILLAGE.

COURS, voyages de long cours, (Marine) cela se dit des voyages éloignés, et plus particulièrement de ceux où l'on passe la ligne.

COURS, COURSE, FAIRE LA COURSE, ARMER EN COURSE, (Marine) c'est se mettre en mer avec un ou plusieurs vaisseaux armés en guerre, pour en temps de guerre attaquer les ennemis, et enlever les vaisseaux marchands : on dit à cet effet, armer en course. Voyez CORSAIRE. (Z)

COURS, (Monnaie) est le prix que le prince et l'hôtel des monnaies attachent tant aux espèces répandues actuellement dans le commerce, qu'à celles qui se reçoivent suivant leur titre ; conséquemment aux arrêts du conseil, enregistrés à la cour des monnaies. Voyez les articles MONNOIE, ÉVALUATION, TITRE, VALEUR, etc.

COURS DE PANNES, en termes de Charpente, sont toutes les pannes qui sont au bout l'une de l'autre, pour faire la longueur du comble : ainsi sur un comble il peut y avoir autant de cours de pannes qu'il y a de rangs de pannes. Voyez la fig. 17. Pl. du Charpentier.

* COURS ou COURSE, (Manuf. en soie, Passement. Rubann.) se dit de l'ordre entier selon lequel il faut faire mouvoir les marches pour exécuter l'ouvrage : ainsi le cours ou course commence à la première marche que l'on presse, et il finit lorsque l'ouvrier revenu à la même marche, Ve lui faire succéder les autres dans le même ordre ; si le cours ne consistait pas dans un certain nombre fixe et déterminé de mouvements des marches, quel est l'ouvrier qui pourrait travailler ?