ISOLER, (Grammaire) c'est séparer du reste, rendre seul. On isole un corps des autres ; un bâtiment du reste d'une habitation, une statue dans un jardin, une figure sur un tableau, une colonne du mur, etc.

Un homme isolé est un homme libre, indépendant, qui ne tient à rien. On s'épargne bien des peines, mais on se prive de beaucoup de plaisirs en s'isolant. Y a-t-il plus à gagner qu'à perdre ? je n'en sais rien. L'expérience m'a appris qu'il y a bien des circonstances où l'homme isolé devient inutîle à lui-même et aux autres : si le danger le presse, personne ne le connait, ne s'intéresse à lui, ne lui tend la main. Il a négligé tout le monde, il ne peut dans le besoin solliciter pour personne.

Les connaissances prennent beaucoup de temps ; mais on les trouve dans l'occasion. On est tout à soi dans la solitude ; mais on est seul dans le monde.

En ne se montrant point, on laisse aux autres la liberté de nous imaginer comme il leur plait, et c'est un inconvénient ; on risque tout à se montrer. Il vaut encore mieux qu'ils nous imaginent comme nous ne sommes pas, que de nous voir comme nous sommes.

En vous répandant, vous vous attacherez aux autres, les autres à vous ; vous ferez corps avec eux, on vous rompra difficilement ; en vous isolant, rien ne vous fortifiera, et il en sera d'autant plus aisé de vous briser.

ISOLE, adj. (Hydraulique) se dit d'un bassin de fontaine détaché d'un mur, et autour duquel on peut tourner ; on le dit de même d'un pavillon, d'une figure qui se voit de tous côtés, et qui ne tient à rien.