S. m. (Grammaire) il se dit en général de tout vêtement de dessus, qui se porte sur les épaules et qui enveloppe le corps.

MANTEAU, (Antiquités, Médailles, Littérature) vêtement fort ordinaire aux Grecs, et qui ne fut guère connu à Rome avant le temps des Antonins. Quoique le manteau devint insensiblement chez les Grecs l'apanage des Philosophes, de même que leurs barbes, on trouve sur des marbres, sur des médailles, et sur des pierres gravées antiques, des dieux et des héros représentés aussi avec des manteaux. Tel est Jupiter sur l'une des belles agates du cabinet du roi, gravée et expliquée dans le premier tome de l'acad. des Inscriptions. Apollon a un manteau qui descend un peu plus bas que les genoux dans une autre pierre gravée, dont Béger nous a donné le dessein. Une admirable cornaline gravée par Dioscoride, qui y a mis son nom, représente Mercure de face et debout, avec un manteau semblable à celui que porte Jupiter sur l'agate du cabinet du roi. Thélesphore, fils d'Esculape et particulièrement honoré à Pergame, est représenté sur quelques pierres gravées et sur quelques médailles du temps d'Hadrien, de Lucius Verus et d'Eliogabale, avec un manteau qui descend jusqu'à mi-jambe : il a d'ailleurs cette singularité, qu'il parait tenir à une espèce de capuchon qui lui couvre une partie de la tête, et forme assez exactement le bardocucullus de nos moines. On trouve sur une médaille consulaire de la famille Mamilia, l'histoire d'Ulysse qui arrive chez lui et qui y est reconnu par son chien ; ce héros y est représenté avec un manteau tout pareil à ceux dont nous venons de parler. Voyez Buonarotti, Planche VI. et les Familles romaines de Charles Patin. (D.J.)

MANTEAU d'honneur, (Histoire de la Chevalerie) manteau long et trainant, enveloppant toute la personne, et qui était particuliérement réservé au chevalier, comme la plus auguste et la plus noble décoration qu'il put avoir, lorsqu'il n'était point paré de ses armes. La couleur militaire de l'écarlate que les guerriers avaient eu chez les Romains, fut pareillement affectée à ce noble manteau, qui était doublé d'hermine, ou d'autre fourrure précieuse. Nos rois le distribuaient aux nouveaux chevaliers qu'ils avaient faits. Les pièces de velours ou d'autres étoffes qui se donnent encore à présent à des magistrats, en sont la représentation ; tel est encore l'ancien droit d'avoir le manteau d'hermine, et figuré dans les armoiries des ducs et présidents à mortier, qui l'ont eux-mêmes emprunté de l'usage des tapis et pavillons armoiriés, sous lesquels les chevaliers se mettaient à couvert avant que le tournois fût commencé. Voyez Monstrelet sur l'origine des manteaux, le Laboureur et M. de Sainte-Palaye. (D.J.)

MANTEAU d'armes, (Art militaire) est une espèce de manteau de toîle de coutil, fait en cône, dont on couvre les faisceaux d'armes, pour garantir les fusils de la pluie. Voyez FAISCEAUX D'ARMES.

MANTEAU, en terme de Fauconnerie, (Vénerie) c'est la couleur des plumes des oiseaux de proie, on dit, cet oiseau a un beau manteau, son manteau est bien bigarré.

MANTEAU de cheminée, (Architecture) c'est la partie inférieure de la cheminée, composée des jambages et de la plate-bande, soutenue par le manteau de fer posé sur les deux jambages.

Manteau de fer, c'est la barre de fer, qui sert à soutenir la plate-bande de la fermeture d'une cheminée.