v. act. (Grammaire) c'est donner à une chose la disposition convenable à l'usage auquel on la destine ; on dit préparer un médicament, se préparer au combat et à la mort ; préparer les esprits à recevoir les choses qu'on veut leur annoncer, etc.

PREPARER, (Critique sacrée) ce mot se met pour apprêter, Matt. xxij. 4. pour disposer, ps. lx. 3. pour destiner, ps. lxvij. 4. pour faire éclater, Is. lij. 10. pour établir, affermir, ps. xcij. 2. et ps. lxiv. 7. pour apporter, causer, procurer, prov. xxviij. 3. (D.J.)

PREPARER, en Musique, c'est traiter les dissonnances dans l'harmonie, de manière qu'à la faveur de ce qui les précède, elles sont le moins dures à l'oreille qu'il est possible. Il n'y a fondamentalement qu'une seule dissonnance qui se prépare : c'est la septième, encore cette préparation n'est-elle point nécessaire dans l'accord dominant. Voyez ACCORD ; mais comme cet accord de septième se renverse, se combine de plusieurs manières, de-là naissent aussi diverses manières apparentes de préparer, qui, dans le fond, reviennent pourtant toujours à la même.

Il faut considérer trois choses dans la pratique des dissonnances, savoir l'accord qui précède la dissonnance, celui où elle se trouve, et celui qui la suit : la préparation ne regarde que les deux premiers ; pour la troisième, voyez SAUVER.

Quand on veut préparer régulièrement une dissonnance, il faut choisir, pour arriver à son accord, une telle marche de basse fondamentale, que le son qui forme la dissonnance soit prolongé d'une consonnance de l'accord précédent, c'est ce qu'on appelle syncoper. Voyez SYNCOPE.

De cette préparation il résulte deux avantages ; savoir qu'il y a nécessairement liaison harmonique entre ces deux accords, puisque c'est la dissonnance même qui forme cette liaison, et que cette dissonnance n'étant que le prolongement d'un son agréable, devient beaucoup moins dure à l'oreille qu'elle ne le serait sur un son nouvellement frappé ; or c'est là tout ce que l'on cherche dans la préparation. Voyez CADENCE, DISSONNANCE, HARMONIE.

On voit par ce que je viens de dire, qu'il n'y a aucune partie destinée spécialement à préparer la dissonnance que celle même qui la fait entendre ; de sorte que si le dessus sonne la dissonnance, c'est à lui de syncoper : mais si la dissonnance est à la basse, il faut que la basse syncope : quoiqu'il n'y ait rien là que de très-simple, les maîtres de composition ont furieusement embrouillé tout cela.

PREPARER, (Jardinage) se dit, 1°. des terres qu'on laboure, qu'on dispose à recevoir les plantes et les semences qui leur sont destinées ; 2°. les arbres qui promettent une belle pousse.