S. m. (Grammaire) lieu solitaire où demeure un hermite ou anachorete qui est retiré, pour mener une vie religieuse.

Anciennement les hermitages étaient dans un désert, ou au fond de quelque forêt inhabitée, loin du commerce des hommes ; l'histoire ecclésiastique n'est que trop pleine d'exemples, de gens que l'amour de la singularité ou de l'abnégation de soi-même entrainaient dans de telles solitudes ; l'odeur de leur sainteté ne manquait pas d'attirer auprès d'eux des disciples dont ils formaient un monastère, qui souvent était cause que la forêt se défrichait, et qu'il se bâtissait aux environs un bourg ou une ville. Il se trouve en Europe quantité de lieux qui doivent leur origine à un hermitage, devenu célèbre par la réputation de l'hermite qui y demeurait.

signifie une solitude, un désert ; de ce mot on a fait Eremitae, pour désigner ceux qui s'y retiraient, comme du verbe , qui veut dire s'éloigner, on a fait le mot anachorete : à présent les hermitages sont devenus rares, excepté en Espagne, où le seul évêque de Jaèn a soixante-dix-huit hermitages dans son diocese.

Les hermitages consistent d'ordinaire en un petit bâtiment, comprenant une chapelle et une habitation pour l'hermite, avec un jardin qui fournit sa nourriture, outre les aumônes qu'il recueille. Il y a encore en Dauphiné, vis-à-vis de Tournon sur la côte, un petit hermitage autrefois fameux, qui donne son nom au territoire et à l'excellent vin qu'on y recueille. (D.J.)