MÉCONTENTE, MÉCONTENTé, MÉCONTENTEMENT, (Grammaire) termes relatifs à l'impression que notre conduite laisse dans les autres ; si cette impression leur est douce, ils sont contens ; si elle leur est pénible, ils sont mécontens. Quelle que soit la justice d'un souverain, il fera des mécontens. On ne peut guère obliger un homme qu'en lui accordant la préférence sur beaucoup d'autres, dont on fait ordinairement autant de mécontens. Il faut moins craindre de mécontenter que d'être partial. Les ouvriers sont presque tous des malheureux, qu'il y aurait de l'inhumanité à mécontenter, en retenant une partie de leur salaire. Il est difficîle qu'un mécontentement qui n'est pas fondé, puisse durer longtemps. Quand on s'est fait un caractère d'équité, on ne mécontente qu'en s'en écartant ; quand au contraire, on est sans caractère, on mécontente également en faisant bien ou mal. Les hommes n'ayant plus de règle que leur intérêt, à laquelle ils puissent rapporter votre conduite, ils se rappellent les injustices que vous avez commises, ils trouvent fort mauvais que vous vous avisiez d'être équitable une fois à leurs dépens, et leurs murmures s'élèvent.