adj. pris sub. (Histoire et Morale) nom qu'on donnait à une personne opiniâtrement attachée à une opinion. Ce mot vient de l'Allemand bey-Gott, ou de l'Anglais by-God, qui signifient également par Dieu.

Cambden rapporte une origine assez singulière de ce mot : il dit que les Normands furent appelés bigots, à l'occasion du duc Raoul ou Rollon, qui recevant en mariage la princesse Gissa ou Giselle, fille de Charles le simple, roi de France, et avec elle l'investiture du duché de Normandie, refusa de baiser les pieds du roi en signe de vasselage, à moins que le roi lui même ne l'aidât à faire cette action ; et que pressé de rendre l'hommage en la forme ordinaire, il répondit : no by God, non par Dieu ; et que de-là le roi prit occasion de l'appeler bigod ou bigot ; nom qui passa ensuite à ses sujets.

Dans un sens moral bigot est un terme odieux, qui signifie un faux dévot, une personne qui scrupuleusement attachée aux pratiques extérieures de la Religion, en viole les devoirs essentiels. (G)

BIGOT, en Marine, c'est une petite pièce de bois percée de deux ou trois trous, par où l'on passe le bâtard pour la composition du racage : il y en a de différentes longueurs. Quelques-uns prononcent vigots ; et d'autres les appellent versaux ou berceaux. (Z)

BIGOT, (Commerce) en Italien bigontia ; mesure pour les liquides dont on se sert à Venise. Le bigot est la quatrième partie de l'amphora, et la moitié de la botte. Il faut quatre quartes ou quartoni pour le bigot, et quatre trichaufera pour la quarte. Voyez AMPHORA. (G)