S. m. (Jurisprudence) homme qui en tue un autre avec avantage, soit par l'inégalité des armes, soit par la situation du lieu, ou en trahison. Voyez MEURTRIER, DUEL, etc.

Quelques-uns disent que le mot assassin vient du Levant, où il prit son origine d'un certain prince de la famille des Arsacides, appelés vulgairement assassins, habitant entre Antioche et Damas, dans un château où il élevait un grand nombre de jeunes gens à obéir aveuglement à tous ses ordres ; il les employait à assassiner les princes ses ennemis. Le Juif Benjamin, dans son Itinéraire, place ces assassins vers le mont Liban, et les appelle en hébreu imité de l'arabe, el asisin ; ce qui fait voir que ce nom ne vient point d'Arsacide, mais de l'arabe asis, insidiator, une personne qui se met en embuscade. Les assassins dont nous venons de parler, possédaient huit ou douze villes autour de Tyr : ils se choisissaient eux-mêmes un roi, qu'ils appelaient le vieux de la montagne. En 1213 ils assassinèrent Louis de Bavière. Ils étaient Mahométans, mais ils payaient quelque tribut aux chevaliers du temple. Les protecteurs des assassins furent condamnés par le concîle de Lyon, sous Innocent IV. en 1231. Ils furent vaincus par les Tartares, qui leur tuèrent le vieux de la montagne en 1257 ; après quoi la faction des assassins s'éteignit.

Il y avait un certain droit des gens, une opinion établie dans toutes les républiques de Grèce et d'Italie, qui faisait regarder comme un homme vertueux l'assassin de celui qui avait usurpé la souveraine puissance. A Rome, surtout depuis l'expulsion des rais, la loi était précise et solennelle, et les exemples reçus ; la république armait le bras de chaque citoyen, le faisait magistrat pour ce moment. Considérat. sur les caus. de la grand. Rom. c. XIe p. 121. (H)