Imprimer
Catégorie parente: Morale
Catégorie : Jurisprudence
(Jurisprudence) Ce vice qui forme dans l'homme un empêchement dirimant pour le mariage, est un défaut de force, et une espèce d'imbécillité de tempérament, qui n'est occasionnée ni par la vieillesse ni par aucune maladie passagère ; c'est l'état d'un homme impuissant, qui n'a jamais les sensations nécessaires pour remplir le devoir conjugal.

Celui qui est froid ne peut régulièrement contracter mariage ; et s'il le fait, le mariage est nul et peut être dissous.

On ne parle ici que des hommes ; car la frigidité n'est point dans les femmes une cause d'impuissance, ni un empêchement au mariage.

La frigidité peut provenir de trois causes différentes ; savoir, de naissance, ou par cas fortuit, ou de quelque maléfice.

Celle qui provient de naissance peut aussi procéder de trois causes différentes ; savoir, de la qualité du sang, qui étant trop chargé de flegme, empêche les esprits vitaux de se porter avec assez de vivacité dans la partie qui doit agir ; ou bien le défaut provient de ce que les esprits vitaux ne se communiquent pas facilement aux muscles ; ou enfin de la faiblesse des organes.

Un homme, quoi que froid de naissance, peut être bien conformé ; mais le défaut de bonne conformation peut aussi occasionner la frigidité : cependant les eunuques, qui sont impuissants, ne sont pas toujours froids ; leur inhabileté vient de leur mauvaise conformation.

L'inaction, et même l'inhabileté momentanée n'est point considérée comme un vice de frigidité, à-moins qu'elle ne soit perpétuelle.

La frigidité peut arriver par cas fortuit, comme par maladie, blessure, ou autre accident, qui met l'homme hors d'état de remplir le devoir : si cet accident précède le mariage, il forme un empêchement dirimant ; s'il est survenu depuis, il ne peut donner atteinte au mariage, quand même la cause de frigidité serait perpétuelle.

Pour ce qui est de la frigidité causée par maléfice, qu'on appelle vulgairement nouement d'aiguillette, elle peut être procurée par des secrets naturels, ce qui est le plus ordinaire, ou par art magique, supposé qu'il se trouve quelqu'un dans ce cas. Voyez AIGUILLETTE, LIGATURE, MALEFICE, NOUEMENT D'AIGUILLETTE, IMPUISSANCE.

Voyez extra. de frigidis et maleficiatis ; Sanchez, de matrimonio ; et Zacchias, quaest. medico-legales. (A)




Affichages : 1310