Signe d'absolution, chez les Romains dans les causes criminelles, était un signe pour déclarer innocente la personne accusée. C'est pourquoi Ciceron dans l'oraison pour Milon, appelle l'A une lettre favorable, littera salutaris. Quand il s'agissait d'un jugement pour condamner ou renvoyer quelqu'un absous, on distribuait à chaque Magistrat ou à chaque opinant trois bulletins, dont l'un portait un A qui voulait dire absolvo, j'absous ; l'autre un C qui marquait condemno, je condamne ; et sur le troisième il y avait une N et une L, non liquet, c'est-à dire, le fait ou le crime en question ne me parait pas évident. Le Préteur prononçait selon le nombre des bulletins qui se trouvaient dans l'urne. Le dernier ne servait que quand l'accusé n'avait pas pu entièrement se justifier, et que cependant il ne paraissait pas absolument coupable ; c'était ce que nous appelons un plus amplement informé. Mais si le nombre de ces trois bulletins se trouvait parfaitement égal, les Juges inclinaient à la douceur, et l'accusé demeurait entièrement déchargé de l'accusation. Ciceron nous apprend encore que les bulletins destinés à cet usage étaient des espèces de jetons d'un bois mince, poli, et frottés de cire sur laquelle étaient inscrites les lettres dont nous venons de parler, ceratam unicuique tabellam dari cerâ legitimâ. On voit la forme de ces bulletins dans quelques anciennes médailles de la famille Casia. Voyez JETTONS. (G).
S. m. pl. (Jurisprudence) sont les limites d'un héritage, d'une paraisse, ou du territoire d'une dixmerie, d'une seigneurie, justice, etc. fines agrorum seu territorii. Il ne faut pas confondre les bornes avec les confins. On entend par confins les limites d'un héritage ; au lieu que les bornes sont des signes extérieurs qui servent à marquer les limites.
La loi des douze tables avait ordonné de laisser un espace de cinq pieds de large entre les héritages appartenans à différentes personnes ; ce qui formait un sentier de communication par lequel chacun pouvait aller à son héritage, et même tourner tout-autour, sans passer sur celui du voisin. Ces sentiers étaient appelés viae agrariae, et cet espace de cinq pieds ne pouvait être prescrit. Il parait que l'objet des décemvirs, en obligeant chacun de laisser cet espace autour de son héritage, était que l'on put facilement labourer à la charrue sans anticiper sur le voisin, et aussi pour que la distinction des héritages fût mieux marquée. Il y a apparence que les deux propriétaires qui avaient chacun un héritage contigu à l'autre, devaient laisser chacun la moitié de cet espace de cinq pieds. Lire la suite...