Jeu

S. f. (Jeu de Billard) instrument dont on se sert pour jouer au billard, et qui diffère d'un autre instrument qu'on nomme aussi billard. La taque est composée d'une longue verge de bois flexible de la grosseur d'un pouce, et qui Ve toujours en diminuant imperceptiblement jusqu'à l'autre bout, qui entre dans une masse postiche de bois, qui est à-peu-près semblable à la masse de l'instrument appelé billard. (D.J.)
S. m. (Jeu du) on l'appelle ainsi parce que le seul but des joueurs est de toucher et de battre son adversaire, ou de gagner une partie double ou simple par un jan ou par un plain. Ce jeu se règle comme le trictrac, c'est-à-dire qu'il faut pour y jouer un trictrac garni de quinze dames de chaque couleur, de deux cornets, de deux dez et de deux fichets pour marquer les trous ou parties. Il faut placer les dames de même qu'au trictrac, les empilant toutes sur la première lame de la première table, pour les mener ensuite dans la seconde, et y faire son plain ; il faut nommer le plus gros nombre de dez le premier, comme au trictrac. Les doublets ne s'y jouent aussi qu'une fais. Au jeu du toc l'on ne marque pas des points comme au jeu du trictrac, au - lieu de points on marque un trou ou deux, selon le nombre que l'on fait. Ce jeu se joue en plusieurs trous ; il est au choix des joueurs d'en fixer le nombre, et même l'on peut jouer au premier trou. Par exemple, j'ai mon petit jan fait à la réserve d'une demi-case, et au premier coup je fais mon petit jan par un nombre simple ; si c'était au trictrac je marquerais seulement quatre points, mais au toc, je marque le trou, et j'ai gagné la partie, parce qu'on a joué au premier trou. Si en commençant la partie on convient que le double ira, et de jouer au premier trou, alors si je remplis par deux moyens ou par un doublet, ou que je batte une dame par deux moyens ou par doublets, au-lieu que je fasse quelque jan, ou rencontre du jeu de trictrac par doublet, comme si je battais le coin, ou que commençant la partie je fisse jan de deux tables par doublet, ou jan de mézéas par doublet ; en ce cas je gagnerais le double, et celui contre qui je gagnerais me payerait le double de ce que nous aurions joué. Ainsi il faut bien remarquer que les mêmes jans et coups de trictrac se rencontrent dans ce jeu tant à profit qu'à perte pour celui qui les fait. Lorsque l'on joue à plusieurs trous, celui qui gagne un trou de son dé peut s'en aller de même qu'au trictrac.
S. f. (Jeu) en latin turbo ; je ne parle pas ici de la toupie, pour dire seulement que c'est une espèce de sabot qui a une pointe de fer sur laquelle il tourne quand on le fouette, après avoir lâché la corde qui était entortillée tout-autour ; mais ce dont je prie le lecteur, c'est de voir comme Virgile, Aeneid. l. VII. Ve 378. peint ce jeu d'enfant, auquel il compare les démarches de la reine Laurente, qui toute troublée court autour du palais, va, vient, s'arrête, et retourne sur ses pas.

S. m. (Jeu) ce jeu est moins embarrassant que celui du trictrac, puisqu'on n'a pas toujours l'esprit appliqué à marquer des points ou des trous ; on le nomme le jeu de toute-table, parce que pour le jouer chacun dispose ses dames en quatre parties ou quatre tas, qu'il place différemment dans les quatre tables du trictrac ; on ne joue que deux à ce jeu ainsi qu'au trictrac et au reversier, et l'on peut prendre un conseil. Pour bien disposer votre jeu il faut prendre garde de placer vos dames dans le trictrac de la manière suivante ; savoir deux dans la flèche qui est dans le coin à la droite de votre homme, cinq dans l'autre coin à sa gauche ; trois sur la cinquième flèche de la table qui est de votre côté et à votre droite ; et les cinq derniers sur la première flèche qui joint la bande de séparation dans la seconde table de votre côté et à votre gauche. L'autre joueur doit faire de même ; il mettra deux dames sur la première lame du coin qui est de votre côté à gauche ; cinq sur la dernière lame qui est au coin de votre droite ; et les cinq dernières sur la première lame qui joint la première bande de séparation dans la seconde table de son côté à droite.

S. m. (Jeu) au brelan, à l'ambigu, au hoc, et autres jeux de cartes, ce sont trois cartes de même figure, comme trois rais, trois dix, etc. Le tricon en main l'emporte sur le tricon de retourne, qui consiste à avoir en main deux cartes de même figure, lorsqu'il y en a une semblable retournée sur le talon.