S. m. (Police) c'est l'assemblage des règles introduites dans l'usage de la vie, et auxquelles l'on est obligé de se conformer pour l'extérieur, le maintien, les discours, les habillements, etc.

On peut prendre ce mot dans un sens plus étroit, et entendre par là les usages introduits, ou par des ordres des supérieurs, ou tellement établi par une longue coutume que l'on est obligé de les regarder comme des lais, et de les respecter : dans ce sens l'on trouve que dans toutes les nations du monde on a pratiqué de certaines cérémonies, tant pour le culte de la divinité que pour les affaires civiles, dans les mariages, enterrements, etc. Voyez CEREMONIE.

L'on entend en troisième lieu par cérémonial, la manière dont les souverains ou leurs ambassadeurs ont coutume d'en user les uns avec les autres ; ce qui n'est qu'une convention où règlement établi entre les princes, ex pacto, consuetudine et possessione, suivant lequel ces princes, ou leurs représentants, doivent se conduire les uns envers les autres lorsqu'ils se trouvent ensemble, afin que l'on ne donne à chacun ni trop ni trop peu.

Il y a des gens qui prennent le cérémonial dans un sens encore plus étendu, et comptent trois occasions où le cérémonial est nécessaire ; 1°. lorsque les souverains s'assemblent en personne ; 2°. lorsqu'ils s'écrivent ; 3°. lorsqu'ils s'envoyent des ambassadeurs les uns aux autres. Cette espèce de cérémonial vient de l'ambition, et de la supériorité que l'un a cru avoir sur un autre ; on lui a donné le nom de prérogative ou de préséance : c'est une source inépuisable de disputes entre les souverains, qui ne sont point dans la disposition de céder les uns aux autres ; et quoique souvent on ait travaillé à assigner à chacun un rang dont il put être content, l'on n'a jamais pu y parvenir, surtout en Allemagne.

Les moyens d'accommodement qui ont été proposés, sont l'arbitrage et les compromis : mais ils ont été souvent inutiles : la possession et la force ont toujours prévalu. (-)