Drogues

(Histoire ancienne des Drogues) suc tiré d'un arbre épineux de la Lycie, ou d'un arbrisseau des Indes nommé louchitis par Dioscoride. Voilà les deux espèces de lycium mentionnées dans les écrits des anciens Grecs, et que nous ne connaissons plus. Voyez ce qu'on a dit à la fin de l'article CACHOU.

S. m. (Histoire naturelle, Drogues) écorce médicinale d'un arbre des Indes orientales, dont il est fait mention dans les écrits de Dioscoride, de Pline, de Galien, et des Arabes ; mais ils ne s'accordent ni les uns ni les autres sur l'arbre qui produit cette écorce, sur la partie de l'arbre d'où elle se tire, sur la qualité de son odeur et de sa saveur ; c'est à la variété de leurs relations sur ce point, et à l'ignorance des commentateurs qui confondaient le macer avec le macis, qu'il parait qu'on peut surtout attribuer la cause de l'oubli dans lequel a été chez nous cette drogue depuis Galien ; car pour ce qui est des Indes orientales d'où Pline, Sérapion, et Averroès conviennent qu'on la faisait venir ; Garcias-ab-Horto, Acosta, et Jean Mocquet qui dans le pénultième siècle y avaient voyagé, assurent qu'alors ce remède y était usité dans les hôpitaux, et qu'à Bengale il s'en faisait un commerce assez considérable.

S. f. (Histoire naturelle, Drogues) la manne ordinaire des boutiques est un suc concret, blanc, ou jaunâtre, tenant beaucoup de la nature du sucre et du miel, et se fondant dans l'eau ; ce suc est gras, doué d'une vertu laxative, d'un goût douceâtre, mielleux, tant-sait-peu âcre, d'une odeur faible et fade. Il sort sans incision ou par incision, à la manière des gommes, du tronc, des grosses branches, et des feuilles de quelques arbres, en particulier des frênes cultivés ou non cultivés, qu'on appelle ornes ; arbres qui croissent en abondance dans la Calabre, en Sicile, et dans la Pouille, près du mont Saint-Ange, le Garganus des anciens.

S. m. (Histoire des Drogues) nom vulgaire qu'on donne au pastel de la plus mauvaise qualité, et qui n'a pas plus de force que le vouéde de Normandie. On le fait de la dernière récolte, et du marc des feuilles de la plante qui produit cette drogue si nécessaire pour les teintures en bleu. Voyez INDIGO et PASTEL. (D.J.)
LE, s. m. (Histoire des Drogues) en latin mastiche, mastix, ou resina lentiscana. Offic. . Dioscor. mastech arab.

Résine seche, transparente, d'un jaune pâle, en larmes ou en grumeaux, de la grosseur d'un petit pois ou d'un grain de riz, fragile, qui se casse sous la dent, et s'amollit cependant par la chaleur comme de la cire, s'enflamme sur les charbons, répand une odeur agréable, et a un goût légèrement aromatique, résineux et un peu astringent.

Cette gomme résineuse découle du lentisque des îles de l'Archipel par incision, et Belon même assure que les lentisques ne donnent de résine que dans l'île de Scio. Cependant ceux d'Egypte en produisaient autrefois, puisque Galien recommande le mastic d'Egypte. Quelques-uns disent qu'il en découle aussi des lentisques d'Italie ; et Gassendi, dans la vie de Peiresc, ouvrage excellent en son genre, où l'on trouve cent choses curieuses qu'on n'y attend point, remarque que du côté de Toulon il y a de ces arbres qui rendent quelques grains de mastic. Il est pourtant vrai que tout celui que l'on débite aujourd'hui ne vient que des îles de l'Archipel, et en particulier de celle de Scio.