S. m. (Monnaie des Hébreux) monnaie d'argent des Juifs qui avait cours dans leur pays dès le temps d'Abraham. Gen. xxiij. 15.

Les Hébreux avaient non-seulement des sicles, mais des demi- sicles, ou des békas. Le sicle pesait environ trois shellings d'Angleterre. Ezéchielel, c. lxv. 12. nous apprend qu'il y en avait soixante à la mine. Le sicle des Hébreux contenait quatre drachmes, de sorte que leur drachme devait valoir neuf sous d'Angleterre. M. Brerewood ne l'estime que sept sous, et demi ; mais selon l'évaluation du docteur Bernard, qui parait avoir le mieux examiné ce sujet en évaluant à neuf sous la drachme juive et attique, le béka ou le demi- sicle fait un shellin six sous, le sicle trois shellins, la mine neuf livres sterling, et le talent d'argent quatre cent cinquante livres sterling.

Il nous reste encore plusieurs sicles juifs, avec l'inscription, Jérusalem kedushah, c'est-à-dire, Jérusalem la sainte. Cette monnaie se répandit chez les nations voisines, surtout depuis que la captivité de Babylone eut dispersé ce peuple dans l'orient. Voyez à ce sujet Lighfoot, et l'apparat de Walton à la tête de la bible polyglotte de Londres.

On lit dans le II. l. des Rais, c. XIVe 26. que la chevelure d'Absalon, qu'on lui coupait une fois l'an, pesait deux cent sicles ; cette pesanteur ne doit pas étonner, parce qu'il s'agit ici du sicle babylonien, qui était environ les deux tiers plus léger que le sicle hébreu ; car l'auteur qui a rédigé le livre des Rois vivait à la fin de la captivité de Babylone, où les Juifs ne connaissaient que le poids babylonien. (D.J.)