S. f. (Commerce) chites, moultants, caffa, lampasses, betilles, guraes, lagias du pegu, masulipatan, toiles et mouchoirs, romal, tapissendis, etc. sont des mousselines ou toiles de coton des Indes orientales, imprimées et peintes avec des planches de bois, et dont les couleurs, sans rien perdre de leur éclat, durent autant que la toîle même. Il y en a d'imprimées des deux côtés, telles que les mouchoirs et les tapissendis, dont on peut faire des tapis et des courtepointes : les unes viennent de Masulipatan, sur la côte de Coromandel, où les François ont un comptoir ; les autres, du royaume de Golconde, du Visapour, de Brampour, de Bengale, de Seronge, etc. et s'achetent à Surate. C'est du chay, plante qui ne croit qu'en Golconde, que l'on tire ce beau rouge des toiles de Masulipatan, qui ne se déteint jamais. Les Hollandais particulièrement, les Flamants, et la plupart de ceux qui vendent les toiles peintes des Indes, les contrefont sur des toiles de coton blanches, qui viennent véritablement des Indes, et qu'on appelle chintes-seronge ; mais leurs couleurs n'ont ni la même durée ni le même éclat qu'on remarque aux véritables, de sorte que plusieurs de ceux qui les achetent sont trompés. Il n'en est pas de même des damaras, foulalis, landrins, daridas, et autres étoffes et taffetas legers de soie qui nous viennent pareillement des Indes, qui sont imprimés aussi avec des planches de bois ; ils ne peuvent se contrefaire en Europe, parce qu'on n'en tire point de ces pays qui ne soient imprimés. Le trait du dessein des broderies des mousselines ou toiles des Indes, est aussi frappé avec des planches de bois, à-moins qu'elles ne soient blanches ; les blanches se travaillent avec la pièce. Mais comme on a commodément des mousselines, sans être brodées, quantité sont brodées en Hollande, en France, et ailleurs, où on les fait passer pour originaires des Indes ou de la Perse. Voyez PERSE, SERONGE, TOILES PEINTES, INDIENNES, RIESRIES. Cet article est de M. PAPILLON, dont il est parlé dans le Discours préliminaire.