S. m. (Commerce) mesure ronde de bois ordinairement cintré par le haut d'un cercle de fer, appliqué en-dehors bord à bord du fût, avec une tringle ou barre de fer qui la traverse par l'ouverture d'en-haut dans sa circonférence, pour le lever plus aisément. Il sert à mesurer les corps ou choses seches, comme les grains, le froment, l'orge, l'avoine, etc. les légumes secs, comme les pais, feves, lentilles, etc. les graines, comme le chénevi, le millet ; les fruits secs, comme les navets, oignons, noix, châtaignes, etc.

Ducange fait venir ce mot de bussellus, bustellus, ou bissellus, diminutif de buza, qui signifiait la même chose dans la basse latinité, d'autres le font venir de bussulus, qui signifie une urne dans laquelle on jetait les sorts. Ce mot semble être une corruption de buxulus.

A Paris le boisseau se divise en deux demi- boisseaux, le demi- boisseau en deux quarts, le quart en deux demi-quarts, le demi-quart en deux litrons, et le litron en deux demi-litrons. Par sentence du prevôt des marchands de Paris, le boisseau doit avoir huit pouces et deux lignes et demie de haut, et dix pouces de diamètre ; le demi- boisseau six pouces cinq lignes de haut, sur huit pouces de diamètre ; le quart de boisseau doit avoir quatre pouces neuf lignes de haut, et six pouces neuf lignes de large ; le demi-quart quatre pouces trois lignes de haut, et cinq pouces de diamètre ; le litron doit avoir trois pouces et demi-de haut, et trois pouces dix lignes de diamètre ; et le demi-litron deux pouces dix lignes de haut sur trois pouces une ligne de large. Trais boisseaux font un minot, six font une mine, douze un septier, et cent quarante-quatre un muid. Voyez MUID.

La mesure du boisseau est différente dans les autres parties de la France. Quatorze boisseaux et un huitième d'Ambaise et de Tours, font le septier de Paris ; vingt boisseaux d'Avignon font trois septiers de Paris ; vingt- boisseaux de Blais font un septier de Paris, et il n'en faut que deux de Bordeaux pour faire la même mesure ; trente-deux boisseaux de la Rochelle font dix-neuf septiers de Paris.

Les mesures d'avoine sont doubles de celles des autres grains, de sorte que vingt-quatre boisseaux d'avoine font un septier, et deux cent quarante-huit un muid. On divise le boisseau d'avoine en quatre picotins, et le picotin en deux demi-quarts ou quatre litrons. Quatre boisseaux de sel font un minot, et six un septier. Huit boisseaux font un minot de charbon, seize une mine, et trois cent, vingt-un muids. Trais boisseaux de chaux font un minot, et quarante-huit minots font un muid.

Par un règlement d'Henri VII. le boisseau en Angleterre contient huit gallons de froment ; le gallon huit livres de froment à douze onces la livre ; l'once vingt sterlins ; et le sterlin trente-deux grains de froment qui croissent dans le milieu de l'épi. (G)

* Cette mesure est l'ouvrage principal du Boisselier : il est composé de morceaux de merrein assemblés circulairement.

* BOISSEAU, s. m. c'est un instrument à l'usage des Boutonniers, de la même manière que le coussin est à l'usage des faiseuses de dentelle ; avec cette différence que le coussin est fait en demi-globe, ou en globe tout entier, que l'ouvrier tient sur ses genoux, et sur lesquels ses fuseaux sont fixés de manière que la poignée des fuseaux est tournée vers elle ; et le boisseau au contraire est la portion d'un cylindre creux, coupé par la moitié, que l'ouvrier place sur ses genoux, qui sont couverts de sa concavité. La partie supérieure du boisseau est attachée à sa veste par une courroie, et ses fuseaux sont placés de manière que c'est leur tête qui est tournée vers l'ouvrier. Le chef de l'ouvrage, dans la dentelle, en est sur le coussin la portion la plus éloignée de l'ouvrière ; au contraire c'en est la partie la plus voisine dans la travail du boutonnier. C'est sur le coussin que se fait la dentelle ; c'est sur le boisseau que se font les galons de fil et de soie, les jarretières, les ceintures et autres ouvrages de tissuterie. Le coussin est rembourré, et les fuseaux et la dentelle s'attachent dessus par le moyen des épingles. Le boisseau est de bois mince, et simplement couvert ou d'une toîle grossière, ou d'un parchemin fort ; ou il ne l'est point du tout et l'ouvrage est contenu sur le boisseau par une espèce de bobine qui est placée à sa partie supérieure, et sous laquelle il passe pour se rendre entre l'estomac de l'ouvrier et le bord supérieur du boisseau, tomber sur le boisseau et s'y rouler. Voyez BOUTON, GALON, CEINTURE, etc. Voyez aussi à la Planche II. fig. 5. du Boutonnier, un ouvrier qui travaille au boisseau. Cet instrument est représenté en particulier dans les fig. 3. 3. de la Pl. II.

BOISSEAU, (Fontainier) on appelle ainsi la boite de cuivre dans laquelle tourne la clé d'un robinet. (K)

BOISSEAU de Poterie, est un corps rond et creux de terre cuite, et vernissé en-dedans, en forme de petit barril sans fond, d'environ neuf à dix pouces de haut et d'autant de diamètre, dont plusieurs emboités les uns dans les autres, forment la chausse ou tuyau d'une aisance. (P)