S. f. pl. (Commerce) on nomme ainsi une espèce de traité ou convention de commerce qui s'observe même en temps de guerre entre les frontaliers français et espagnols, c'est-à-dire, entre les sujets des deux couronnes qui en habitent les frontières du côté des Pyrénées, à qui il est permis en tout temps de commercer ensemble par les portes ou passages de ces montagnes exprimées dans la convention.

C'est à Seix, lieu qui dépend du diocèse de Riez en Languedoc, qu'aboutissent les portes ou passages privilégiés, entr'autres ceux de Danla, de Sulan, et de Martelat.

L'origine du traité des passeries, ni l'époque de son commencement ne sont pas bien certaines. On en trouve des vestiges dès l'an 1315, et depuis Charles VIII. jusqu'à présent, les rois de France ont confirmé les frontaliers dans ce privilège. Sous Louis XII. le traité qui avait reçu quelques atteintes, fut renouvellé dans l'assemblée de Brat, où se trouvèrent les députés des lieux intéressés, tant de France que d'Aragon, où les passeries sont en usage.

Les principaux articles de ce traité qui s'observent encore aujourd'hui, mais qui se renouvellent tous les ans, consistent :

1°. Dans la liberté de transporter toutes sortes de marchandises qui ne sont pas de contrebande, et dans celle du passage des hommes et des bestiaux dans les limites convenues, et par les portes nommées.

2°. Dans la stipulation, qu'au cas que l'un des deux rois n'en voulut pas la continuation, les frontaliers seraient tenus de s'en avertir réciproquement trente jours avant que de commettre aucun acte d'hostilité de part ou d'autre.

3°. Dans la faculté et permission de faire arrêter dans toute l'étendue des passeries les criminels de l'un ou l'autre royaume qui voudraient se retirer par les portes et routes des montagnes, pour se mettre à couvert des poursuites de la justice ; mais ce dernier article ne s'observe pas fidèlement. Dict. de Comm.