Commerce

S. f. (Commerce et Pêche) espèce de jonc qui vient d'Alicante en Espagne, et dont on tire un grand usage en Provence, particulièrement pour faire des filets à prendre du poisson.
S. m. (Commerce et Police) marchand qui achète le blé sur les greniers de campagne, pour le revendre dans les marchés des villes. Ce mot vient du vieux terme latin bladus, fruit ou semence. Il y avait une communauté de blatiers à Paris du temps de S. Louis, et ce prince leur donna des statuts. Il y a plus de trois siècles que ceux de cette ancienne communauté sont réduits à vendre à petite mesure, et ont été nommés regrattiers ou grainiers ; ceux qui font ce grand commerce se nomment marchands de grains. Le nom de blatiers n'est donc resté qu'à une cinquantaine de petits marchands forains qui vont avec des chevaux ou des ânes chercher le blé dans les campagnes, et qui l'amènent à somme dans les marchés des grandes villes.

S. f. (Commerce et Police) La contrebande est en général tout commerce qui se fait contre les lois d'un état. Mais dans l'usage ordinaire on distingue la contrebande proprement dite, de la fraude.

Chaque société a deux objets principaux dans son administration intérieure. Le premier est d'entretenir dans l'aisance le plus grand nombre d'hommes qu'il est possible : le second, fondé sur le premier, est de lever sur les peuples les dépenses nécessaires, non à l'agrandissement des domaines de la société, ce qui serait le plus souvent contraire à son bonheur, mais celles qu'exigent sa sûreté et le maintien de la majesté de ceux qui gouvernent.

S. f. (Commerce et Politique) ce mot qui vient de forum, place publique, a été dans son origine synonyme de celui de marché, et l'est encore à certains égards : l'un et l'autre signifient un concours de marchands et d'acheteurs, dans des lieux et des temps marqués ; mais le mot de foire parait présenter l'idée d'un concours plus nombreux, plus solennel, et par conséquent plus rare. Cette différence qui frappe au premier coup-d'oeil, parait être celle qui détermine ordinairement dans l'usage l'application de ces deux mots ; mais elle provient elle-même d'une autre différence plus cachée, et pour ainsi dire plus radicale entre ces deux choses. Nous allons la développer.

(Arts, Commerce et Politique) Les maitrises et receptions sont censées établies pour constater la capacité requise dans ceux qui exercent le négoce et les arts, et encore plus pour entretenir parmi eux l'émulation, l'ordre et l'équité ; mais au vrai, ce ne sont que des raffinements de monopole vraiment nuisibles à l'intérêt national, et qui n'ont du reste aucun rapport nécessaire avec les sages dispositions qui doivent diriger le commerce d'un grand peuple. Nous montrerons même que rien ne contribue davantage à fomenter l'ignorance, la mauvaise foi, la paresse dans les différentes professions.