Commerce

adj. pris subst. (Commerce) tablette ou livret de papier sur lequel les marchands écrivent tout ce qu'ils doivent faire pendant le jour pour s'en souvenir, soit lorsqu'ils sont chez eux, soit lorsqu'ils vont par la ville.

Ce mot est originairement latin, agenda, les choses qu'il faut faire, dérivé du verbe ago ; mais nous l'avons francisé.

L'agenda est très-nécessaire aux négociants, particulièrement à ceux qui ont peu ou point de mémoire, ou qui sont chargés de trop grandes affaires, parce qu'il sert à leur rappeler des occasions importantes, soit pour l'achat, soit pour la vente, soit pour des négociations de lettres de change, etc.

AGENS de Change et de Banque. s. m. pl. (Commerce) sont des Officiers établis dans les villes commerçantes de la France pour négocier entre les Banquiers et Commerçans les affaires du change et l’achat ou la vente des marchandises et autres effets. A Paris et à Lyon, on les nomme Agens de change ; en Provence on les appelle Censals ; ailleurs on les appelle Courtiers. Voyez COURTIER et CHANGE.

A Paris, il y a 30 agens de change et courtiers de marchandises, de draps, de soie, de laine, de toile, etc. qui furent créés en titre d'office par Charles IX. en Juin 1572, et le nombre en fut fixé par Henri IV. en 1595. Ce nombre a fort varié depuis ; car d'abord il n'y avait que huit agens de change pour la ville de Paris de la création d'Henri IV. leur nombre fut augmenté jusqu'à 20 en 1634, et porté à 30 par un édit du mois de Décembre 1638. En 1645, Louis XIV. créa six nouveaux offices, et les choses demeurèrent en cet état jusqu'en 1705, que tous les offices d'agens de change ou de banque ayant été supprimés dans toute l'étendue du royaume, à la réserve de ceux de Marseille et de Bordeaux, le roi créa en leur place cent seize nouveaux offices pour être distribués dans les principales villes du royaume avec la qualité de conseillers du roi, agens de banque, change, commerce et finance. Ces nouvelles charges furent encore supprimées en 1708 pour Paris ; et au lieu de vingt agens de change qui y établissait l'édit de 1705, celui de 1708 en porta le nombre à quarante ; et en 1714, le roi y en ajouta encore vingt autres pour la ville de Paris. Mais le titre de ces agens fut encore supprimé en 1720, et soixante autres agens par commission furent établis pour faire leurs fonctions. Ceux-ci furent à leur tour supprimés, et d'autres créés en leur place en titre d'office par édit du mois de Janvier 1723. Ainsi il y a actuellement soixante agens de change à Paris ; ils font un corps qui élit des syndics. Ils ne prennent plus la qualité de courtiers, mais celle d'agens de change depuis l'arrêt du Conseil de 1639 ; et par l'édit de 1705, ils ont aussi le titre de conseiller du roi. Voyez COURTIER. Leur droit est un quart pour cent, dont la moitié est payable par celui qui donne son argent, et l'autre par celui qui le reçoit ou qui en fournit la valeur en lettres de change ou autres effets. Dans la négociation du papier qui perd beaucoup, comme par exemple, des contrats sur l'hôtel de ville, etc. dont l'acheteur ne paye pas la moitié de la somme totale portée dans le contrat à cause de la variation du cours de ces effets, l'agent de change prend son droit sur le papier, c'est-à-dire, sur la somme qu'il valait autrefois, et non sur l'argent qu'on le paye selon le cours de la place. Dans les villes où les agens ne sont pas établis en titre d'office, ils sont choisis par les consuls, maires, et échevins devant lesquels ils prêtent le serment. Les agens de change ne peuvent être banquiers, et porter bilan sur la place, où ils doivent avoir un livre paraphé d'un consul, côté et numéroté, par l'ordonnance de 1673. On peut voir dans le Dictionnaire du Commerce de Savary, les divers règlements faits pour les corps des agens de change, et surtout ceux qui sont portés par l'arrêt du Conseil du 24 Septembre 1724.

S. m. terme de Commerce usité principalement en Hollande et à Venise, pour signifier ce que l'argent de banque vaut de plus que l'argent courant ; excédent qui est assez ordinairement de cinq pour cent. Ce mot vient de l'Italien agio, qui signifie aider.

Si un marchand, dit Savary dans son Dictionnaire du Commerce, en vendant sa marchandise stipule le payement, ou seulement cent livres en argent de banque, ou cent cinq en argent de caisse ; en ce cas on dit que l'agio est de cinq pour cent.

S. m. (Commerce) c'est le nom qu'on donne à celui qui fait valoir son argent à gros intérêt, et qui prend du public des effets de commerce sur un pied très-bas, pour les faire rentrer ensuite dans le public sur un pied très-haut. Ce terme n'est pas ancien ; il fut, je crois, employé pour la première fais, ou lors du fameux système, ou peu de temps après. (G)
qu'on nomme aussi gito, (Commerce) petit poids dont on se sert dans le royaume de Pegu. Deux agito font une demi-biza ; la biza pese cent reccalis, c'est-à-dire deux livres cinq onces poids fort, ou trois livres neuf onces poids leger de Venise. Savary, Dictionnaire du Commerce, tome I. p. 606.