S. f. (Histoire naturelle) pelote de poil qui se forme dans l'estomac des animaux ruminans, tels que ceux de l'espèce du taureau, du bélier, du bouc, etc. Comme ils se lechent fort souvent, surtout dans le temps qu'ils sont en repos, ils s'enlèvent le poil et l'avalent en grande quantité. Cette substance ne peut se digérer ; elle reste dans la panse qui est le premier des quatre estomacs des ruminans, s'y pelotonne, et se revêt avec le temps d'une croute brune assez solide, qui n'est cependant qu'un mélange épaissi, mais qui par le frottement et la coction, devient dur et luisant. Histoire naturelle gen. et part. tome IV. p. 469. Il y a au cabinet d'histoire naturelle du Roi une égagropîle qui a quatre pouces et demi de diamètre. (I)

* EGAGROPILES, s. f. pl. (Matière médicale) elles n'ont aucune propriété médicinale. Cependant combien ne leur en a-t-on pas attribué ? Avant qu'on en connut la nature, elles étaient bonnes pour le flux de sang, pour les hémorrhagies ; elles avaient la vertu de toutes les plantes dont on les croyait composées ; elles guérissaient du vertige et des étourdissements. Quand la nature en a été connue, elles n'ont plus été bonnes à rien. Il est donc de la dernière importance de ne rien assurer sur la formation et les éléments des choses, qu'après un grand nombre d'expériences. Quand on a obtenu de l'expérience tout ce qu'on pouvait en attendre sur la nature des choses, il en faut faire de nouvelles sur leurs propriétés, si l'on ne veut pas prendre les substances pour ce qu'elles ne sont pas, ordonner des masses de poil et d'herbes pour des spécifiques, et tomber dans le ridicule de Velschius qui a composé un livre des propriétés de l'égagropile.