S. m. (Histoire naturelle, Insectologie) partie antérieure du corps des insectes.

Après la tête des insectes suit le cou, ensuite le corcelet, et enfin le corps. Le corcelet est plus ou moins dur, à proportion que le genre de vie des insectes les expose à des frottements plus ou moins violents. Ceux qui se glissent dans les fentes, comme les punaises des arbres, ont cette partie du corps assez plate, afin qu'ils puissent pénétrer aisément. Elle est plus arrondie dans d'autres ; et quelques-uns, comme les punaises du fumier, l'ont revêtue de bords élevés, qui forme dans l'intervalle des profondeurs assez sensibles.

Le corcelet des uns se termine en pointe par-derrière ; et celui des autres s'émousse et s'arrondit : c'est cette dernière figure qu'il a dans les sauterelles vertes. Plusieurs l'ont couvert de poils, et d'autres de petites élévations qui les garantissent d'un frottement trop fort. Il est surmonté chez quelques-uns d'un bourrelet, ou de deux coins, comme dans le scarabée vert qu'on trouve dans les bois ; dans d'autres, c'est un bord, une raie, des figures pyramidales, et même des rhomboïdes.

A l'occasion de cette partie du corps des insectes, je ne puis m'empêcher de remarquer que quoique les insectes ailés n'aient ordinairement qu'un corcelet, cependant le cas de deux corcelets dans le même insecte n'est pas sans exemple : M. de Reaumur nous en donne un dans la demoiselle qui nait du fourmi-lion ; et M. Lyonnet, qui sait si bien observer les raretés de la nature, nous fournit un autre exemple de ce fait dans une mouche d'un genre singulier. Il est vrai qu'il semble presque aussi étrange qu'un animal ait deux corcelets, que si on lui voyait deux têtes ou deux corps ; mais c'est que nous ne sommes pas assez éclairés sur la différence et l'usage des parties. Il y a mille choses qui sortent des règles, que nous supposons gratuitement devoir être invariables. Art. de M(D.J.)