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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Insectologie
S. m. (Histoire naturelle, Insectologie) insecte de la classe des scarabés, scarabeus arboreus vulgaris, Mouff. Rai. C'est un des grands scarabés ; il a la tête, la poitrine et les enveloppes des ailes de couleur brune roussâtre ; la poitrine est velue ; chacune des enveloppes des ailes a quatre stries ; l'anus est pointu et recourbé en bas ; le ventre a une couleur brune avec des taches blanches sur les côtés ; la lèvre supérieure est obtuse. Linnaei fauna suaecica.

M. Raesel, dans son Amusement physique sur les insectes, distingue deux sortes de hannetons par la couleur d'une plaque qu'ils ont sur le cou, et qui est rouge sur les unes et noire sur les autres, et par la pointe de la partie posterieure de leur corps, qui est mince et courte dans les hannetons à plaque rouge, et plus longue et plus grosse dans les autres. On reconnait aisément le sexe de ces insectes ; ils ont une houppe feuilletée à l'extrémité des antennes, qui est plus longue dans les mâles que dans les femelles, ils déplient tous cette houppe, lorsqu'ils prennent leur essor. Les antennes sont repliées sur les yeux qui sont noirs. Il y a au bas de la bouche deux autres antennes petites et pointues ; ils ont sur les côtés du ventre des taches blanches triangulaires, qui les distinguent des autres espèces de hannetons. Les deux jambes de devant sont les plus courtes ; la partie moyenne est large, forte, tranchante, et garnie de deux ou trois pointes : cette partie leur sert à creuser dans la terre, quelque dure qu'elle puisse être. Les six jambes sont terminées par deux crochets qui soutiennent cet insecte contre les surfaces verticales.

L'accouplement des hannetons dure longtemps ; dès que la femelle est fécondée, elle creuse un trou en terre, et s'y enfonce à la profondeur d'un demi-pié ; elle y dépose des œufs oblongs, de couleur jaune claire, qui sont placés les uns à côté des autres : après la ponte, la femelle sort de son trou et se nourrit pendant quelque temps de feuilles d'arbres. M. Raesel présume qu'il n'y a qu'une ponte ; il enferma dans de grands vases couverts de crepe et à moitié remplis de gason, un grand nombre de hannetons qui venaient de s'accoupler ; après quinze jours il trouva plusieurs centaines d'œufs dans quelques-uns des vases ; il mit les autres dans une cave sans les ouvrir.

A la fin de l'été l'un des vases fut ouvert, et il s'y trouva de petits vers au lieu d'œufs ; on mit du gason frais dans le vase, et on le tint exposé à l'air. Ces vers prirent beaucoup d'accroissement pendant l'automne ; au commencement de l'hiver on les remit à la cave, on les en retira au mois de Mai ; ils étaient alors si forts, qu'il fallait leur donner souvent du gason frais, et bien-tôt on fut obligé de les mettre sur des pots où on avait fait lever des pais, des lentilles, et de la laitue, pour ne les pas laisser manquer de nourriture : malgré toutes ces précautions, il en périt beaucoup pendant la seconde et la 3° année.

A trois ans, ces vers ont au-moins un pouce et demi de longueur, lorsqu'ils s'étendent ; ordinairement ils sont un peu recoquillés ; ils ont une couleur blanche jaunâtre ; le dessous du corps est uni, et le dessus est rond et vouté. Chacun de ces vers a douze segments, sans compter la tête ; le dernier, qui est le plus grand, a une couleur grise violette, qui vient de celle des excréments qu'il renferme, et que l'on voit à-travers de chaque côté du corps. Par-dessus tous les segments s'étend une espèce de languette ou de bourrelet, dans lequel on aperçoit neuf pointes à miroir, qui sont autant de trous par lesquels le ver respire ; il a six jambes d'une couleur rougeâtre, trois de chaque côté, sous les trois premiers segments. La tête est grande, aplatie, arrondie, et d'une couleur brune jaunâtre et luisante ; elle a en-devant une pince brune, obtuse et dentelée à ses extrémités, et une lèvre entre les deux pièces de la pince ; il n'arrive guère que ce ver sorte de la terre ; lorsqu'on l'en tire en la fouillant il y rentre aussi-tôt, soit pour fuir les oiseaux dont il deviendrait la proie, soit pour éviter les rayons du soleil.

Ce ver change de peau au-moins une fois l'an ; lorsqu'elle devient trop étroite, il fait une petite loge de terre dans laquelle il se dépouille ; on a donné à cette loge le nom de pilule, parce qu'elle est ronde et dure, et on a appelé scarabés pillulaires plusieurs espèces de scarabés dont les vers forment de pareilles loges ; celui-ci, après avoir quitté sa peau, sort de sa loge pour chercher sa nourriture près de la surface de la terre ; mais dès qu'il gele, il descend plus bas pour se mettre à l'abri du froid.

Ce n'est qu'à la fin de la quatrième année que ce ver se métamorphose ; dans l'automne il s'enfonce en terre quelquefois à plus d'une brasse de profondeur, et il se fait une loge qu'il rend lisse et unie ; ensuite il se raccourcit et se gonfle : avant la fin de l'automne, il quitte sa dernière peau de ver, pour prendre la forme de chrysalide ; elle commence par être de couleur jaunâtre, ensuite elle est jaune et devient rouge : on y reconnait le hanneton qui en doit sortir.

A la fin de Janvier ou au commencement de Février, cette chrysalide devient un hanneton qui est d'abord de couleur blanche ou jaunâtre ; il ne prend toute sa consistance et sa vraie couleur qu'au bout de dix ou douze jours : mais il reste encore en terre pendant deux ou trois mois. Il ne la quitte que dans le mois de Mai, plutôt ou plutard, selon la température de l'air ; alors on voit les hannetons sortir de terre, principalement les soirs, ou au-moins on aperçoit leurs trous dans les sentiers qui sont durcis par la sécheresse.

Le froid fait mourir en terre les jeunes hannetons ; ainsi lorsque le mois de Mai ne leur est pas favorable, le plus grand nombre périt, et il n'en reste que peu ; ils ne mettent en terre qu'un petit nombre d'œufs ; et par conséquent il n'y a rien encore qu'un petit nombre de hannetons quatre ans après, lorsque le produit de ces œufs sort de terre. Au contraire, le mois de Mai étant chaud, les hannetons sont en grand nombre, et concourent tous à la production d'une nombreuse postérité, qui parait au bout de quatre ans. M. Raesel assure que les deux sortes de hannetons dont il a fait mention dominent successivement l'une sur l'autre pour le nombre d'une année à l'autre, et que les observations dont nous venons de donner le précis, l'ont mis en état de prédire qu'elle sorte de hanneton dominera, et si ces insectes seront en grand ou en petit nombre. Extrait de l'amusement physique sur les insectes, par Auguste Jean Raesel, peintre en miniature, in-4°. à Nuremberg. (I)