COULON, COLOMBE PRIVEE, PIGEON DOMESTIQUE, s. m. (Histoire naturelle, Ornithologie) columba domestica, seu vulgaris, Wil. oiseau très-familier qu'on élève dans des colombiers, dans les basses-cours, et même dans des chambres que l'on habite. Sa couleur varie comme celle de tous les autres oiseaux domestiques : la plupart sont d'une couleur grise-bleuâtre, ils ont le col d'un verd doré éclatant et changeant, qui parait de couleur de cuivre de rosette à certains aspects. On élève cette dernière sorte de pigeon dans des colombiers : ils sont moins familiers que les autres ; ils vont chercher leur nourriture dans la campagne. Il y a peu de variétés dans les couleurs des pigeons des colombiers ; on en voit cependant de blancs, d'autres noirâtres ou bruns ; enfin il y en a qui ont plusieurs de ces couleurs, et d'autres les réunissent toutes : ils ont tous, de quelque couleur qu'ils soient, la partie inférieure du dos blanche ; le bec est brun, et la membrane des narines est couverte d'une matière farineuse qui la fait paraitre blanchâtre ; les pieds sont rouges et les ongles noirs. Le pigeon domestique a environ un pied un pouce de longueur depuis la pointe du bec, jusqu'à l'extrémité de la queue, et dix à douze pouces jusqu'au bout des ongles : l'envergure est de plus de deux pieds, lorsque les ailes sont pliées, elles s'étendent au-delà du bout de la queue, environ d'un pouce. Toutes les différentes espèces de pigeons vivent de graines et de semences dures qu'ils avallent sans les casser. La femelle ne pond ordinairement que deux œufs : le mâle et la femelle les couvent chacun à leur tour ; ils nourrissent leurs petits en leur dégorgeant dans le bec, des grains qu'ils gardent quelque temps dans leur jabot, pour les ramollir, et pour en faciliter la digestion à leurs petits. Communément il se trouve dans chaque couvée un mâle et une femelle qui s'appareillent ensemble dans la suite : ils font plusieurs pontes chaque année. M. Brisson, Ornit. vol. I. On Ve rapporter d'après cet auteur les différentes espèces de pigeons dont il a donné la description, et les seize diverses sortes de pigeons domestiques qu'on élève dans les basses-cours, et qu'il regarde comme des variétés du pigeon romain. Les descriptions de ces seize variétés sont numerotées, pour empêcher qu'on ne les confonde avec les vraies espèces.

PIGEON VERD D'AMBOINE, columba viridis amboinensis, Bris. ce pigeon est à-peu-près de la grosseur d'une tourterelle. Il a le dessus de la tête gris ; cette couleur est claire du côté du bec, et foncée vers le derrière de la tête. Les côtés de la tête, la gorge, le cou, la poitrine, le ventre, les côtés du corps, les jambes, le croupion et la face supérieure des plumes de la queue sont d'un verd d'olive, qui est jaunâtre sur la partie inférieure du cou et sur la poitrine. Les plumes de la queue sont noires en-dessous à leur origine, et d'un gris-blanc à leur extrémité ; celles qui se trouvent sous la queue ont une couleur blanche sale et jaunâtre. Les petites plumes de l'aîle sont noires ou noirâtres ; il y a sur chaque aîle une large bande jaune et transversale, parce que la plupart des petites plumes ont leur extrémité de cette couleur. Les grandes plumes et les moyennes sont noires en-dessus et grises en-dessous, et elles ont le bord extérieur jaune. Le dos est de couleur de marron ; les pieds sont gris et le bec est verdâtre. On trouve cet oiseau à Amboine. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON DE BARBARIE, columba barbarica seu numidica, Wil. Ce pigeon a le bec très-court, et les yeux sont entourés d'une large bande de peau unie, qui a des mamelons farineux comme celle du pigeon messager.

PIGEON BATTEUR, columba percussor, Wil. Ce pigeon tourne en rond lorsqu'il vole, et il bat des ailes avec force, et il fait plus de bruit que si on frappait deux planches l'une contre l'autre ; aussi les plumes de ses ailes se trouvent souvent rompues.

PIGEON CAVALIER, columba eques, Wil. Ce pigeon est le produit du pigeon à grosse gorge et du pigeon messager. La membrane des narines est fort épaisse ; elle s'étend comme dans le pigeon messager jusqu'à la moitié de la longueur du bec, et elle est couverte de tubercules farineux, de même que le tour des yeux ; il a aussi la faculté d'enfler son jabot en inspirant de l'air, comme le pigeon à grosse gorge.

PIGEON ROUX DE CAYENNE, perdix montana, Rai. synop. Ce pigeon est plus petit que le pigeon ramier, il a toute la face supérieure du corps d'un roux tirant sur le pourpre ; la gorge, la face inférieure du cou et la poitrine sont de couleur de chair ; le ventre, les côtés du corps et les jambes ont une couleur roussâtre. Les grandes plumes des ailes, celles de la face inférieure et de la queue sont rousses. Il y a autour des yeux de petits mamelons charnus d'un très-beau rouge ; l'iris est de cette même couleur ; le bec et les pieds sont moins rouges. On trouve cet oiseau à Cayenne. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON A LA COURONNE BLANCHE, voyez ROCHERAYE DE LA JAMAÏQUE.

PIGEON CUIRASSE, columba galeata, Wil. Ce pigeon a les grandes plumes des ailes et celles de la queue d'une même couleur, ou blanche ou noire, etc. mais toujours différente de celle du reste du corps.

PIGEON CULBUTANT, columba gyratrix seu vertaga, Wil. Ce pigeon est petit et de différentes couleurs. Il se donne divers mouvements en volant, et il tourne sur lui-même comme une boule qu'on jette en l'air.

PIGEON FRISE, columba crispa, ce pigeon est blanc en entier, à l'exception des doigts qui sont rouges ; tout le reste de son corps est couvert de plumes frisées.

PIGEON FUYARD, on a donné ce nom aux pigeons qu'on élève dans des colombiers, et qui vont chercher leur nourriture dans la campagne.

PIGEON A GORGE FRISEE, columba turbila dicta, Wil. Ce pigeon a, comme les deux précédents, le bec très court, mais on le distingue aisément par les plumes de la poitrine qui sont comme frisées. Le sommet de la tête est aplati.

PIGEON A GROSSE GORGE ou PIGEON GRAND GOSIER, columba gutturosa, Wil. il est de la grosseur du pigeon romain, et ses couleurs varient de même ; il enfle tellement son jabot en inspirant beaucoup d'air, que cette partie parait plus grosse que tout le reste du corps.

PIGEON DE GUINEE, columba guineensis, Klein. avi. Ce pigeon est de la grosseur du pigeon romain ; il a la tête, la gorge, la poitrine, le ventre, les côtés du corps et les jambes d'une couleur cendrée claire ; les plumes du cou finissent en pointe ; le milieu de chacune de ces plumes est aussi d'une couleur cendrée claire et les bords sont rougeâtres. La partie antérieure du dos est un brun tirant sur le pourpre ; cette couleur parait violette à certains aspects. Les trois plumes inférieures du premier rang des petites plumes des ailes et toutes celles des autres rangs, sont de la même couleur pourprée, et ont chacune à leur extrémité une tache blanche triangulaire ; les autres plumes des ailes sont noires, et ont le bord extérieur d'un cendré clair. La partie postérieure du dos et le croupion sont blancs ; les plumes qui couvrent la racine de la queue, tant en-dessus qu'en-dessous, ont une couleur cendrée claire : celles de la queue sont d'un cendré obscur, à l'exception de l'extrémité qui est noire. Les yeux sont entourés d'une peau rouge dégarnie de plumes : l'iris des yeux est d'une belle couleur orangée ; celle du bec est noirâtre, et les pieds sont d'un rouge-pâle. On trouve cet oiseau dans les parties méridionales de la Guinée. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON HUPPE, columba cristata, ce pigeon a une hupe formée par les plumes du derrière de la tête qui sont dirigées en-haut.

PIGEON DE LA JAMAÏQUE, columba minor jamaycensis, Rai. synop. avi. Ce pigeon a neuf pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue. Le sommet de la tête et toute la face inférieure de l'oiseau sont blancs ; la face supérieure du cou est mêlée de bleu et de pourpre. Le dos, le croupion et les ailes sont d'un brun tirant sur le pourpre, et mêlée d'une légère teinte de rouge. La queue est bleue, et elle a à son extrémité une petite bande blanche. On trouve cet oiseau au mois de Janvier à la Jamaïque dans les savanes ou dans les plaines. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON A QUEUE ANNELEE DE LA JAMAÏQUE, columba, caudâ, fasciâ notatâ, Rai. synop. avi. Ce pigeon a un pied trois pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue. La tête, la partie inférieure du cou et la poitrine sont de couleur de pourpre ; la partie supérieure du cou est d'un pourpre changeant, qui parait verd à certains aspects. Les plumes du dos, du croupion, et celles qui recouvrent le dessus de la racine de la queue sont d'un bleu pâle. La queue, qui est de la même couleur bleue que le dos, a une large bande transversale noire. La membrane qui est au-dessus des narines forme deux tubercules auprès de la racine du bec. On trouve cet oiseau à la Jamaïque. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON DES INDES, columba indica fusca, Klein. avi. Ce pigeon est à-peu-près de la grosseur de la tourterelle. Il a la partie antérieure de la tête, les joues, la gorge, la partie inférieure du cou et la poitrine d'un brun roussâtre clair ; le derrière de la tête et la partie supérieure du cou sont d'un brun plus obscur ; il y a de chaque côté au-dessous des oreilles une tache noire transversale. La partie antérieure du dos et la plupart des petites plumes des ailes sont en entier d'un brun obscur et roussâtre, mêlé d'un peu de bleu ; les autres ont le côté extérieur et l'extrémité blancs ; la partie inférieure du dos et le croupion sont d'un cendré obscur ; le ventre, les côtés du corps, les jambes, les plumes du dessous de la queue et celles de la face inférieure de l'aîle ont une couleur cendrée claire et bleuâtre : les grandes plumes des ailes sont noires, à l'exception du bord extérieur qui est d'une couleur plus claire ; les deux plumes du milieu de la queue ont la même couleur que la partie antérieure du dos ; les autres sont d'un cendré obscur, à l'exception de l'extrémité qui est blanche. Les yeux sont entourés d'une peau nue, qui a une belle couleur bleue. L'iris est d'un rouge vif. Le bec est noir, et les pieds ont une couleur rouge. Cet oiseau remue fréquemment la queue, comme les bergeronnettes On le trouve aux Indes orientales. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON DE LA MARTINIQUE, columba martinicana, on donne à ce pigeon le nom de perdrix à la Martinique, il est à-peu-près de la grosseur du pigeon domestique : il a la tête, le cou, la gorge et la poitrine d'un marron tirant sur le pourpre ; les plumes de la partie inférieure du cou sont d'un violet doré très-éclatant, et forment une sorte de collier ; le dos, le croupion et les petites plumes des ailes ont une couleur brune tirant sur le roux : le ventre, les jambes et les plumes du dessous de la queue sont d'un fauve-clair, mêlé de violet : les côtés du corps et la face inférieure des ailes ont une couleur cendrée ; les grandes plumes des ailes sont noirâtres ; les deux plumes du milieu de la queue sont en entier d'un brun roussâtre ; les autres ont cette couleur sur la plus grande partie de leur étendue seulement du côté extérieur, et le côté intérieur est d'un cendré foncé ; elles ont une bande noire transversale près de leur extrémité qui est d'un gris blanc : les pieds sont rouges. On trouve cet oiseau à la Martinique. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON VIOLET DE LA MARTINIQUE, columba violacea martinicana, Bris. le père du Tertre, hist. des Ant. a donné à ce pigeon le nom de perdrix rousse. Il est à-peu-près de la grosseur de la tourterelle, et il a la tête, le cou, la poitrine, le dos, le croupion, les petites plumes des ailes, et la queue de couleur de marron, qui change à différents aspects en violet : le ventre, les jambes, et les plumes du dessous de la queue sont roussâtres ; les côtés du corps et la face inférieure de l'aile, ont une couleur rousse ; les grandes plumes de l'aîle ont le côté extérieur et l'extrémité de même couleur que le dos ; le côté intérieur est roux ; les yeux sont entourés de petits mamelons charnus d'un très-beau rouge ; l'iris est de cette même couleur ; le bec et les pieds sont d'un rouge moins foncé. On trouve cet oiseau à la Martinique. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON MESSAGER, columba tabellaria, Wil. Ce pigeon ressemble beaucoup au précédent ; il est d'un bleu foncé ou noirâtre : la membrane qui entoure les yeux, et celle qui couvre les narines, sont fort épaisses et couvertes de tubercules farineux blanchâtres : le bec est d'une moyenne longueur et noirâtre. On a donné à ces sortes de pigeons le nom de messager, parce qu'on leur fait porter des lettres d'un endroit à un autre : on les style à ce service quand ils sont jeunes.

PIGEON DU MEXIQUE, CEHOILOTL, columba sylvestris, Rai, synop. avi. Ce pigeon a toutes les parties du corps couvertes de plumes brunes, excepté la poitrine et les extrémités des ailes qui sont blanches ; le tour des yeux est d'un rouge vif, et l'iris est noir ; les pieds sont rouges : on le trouve au Mexique. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON BLEU DU MEXIQUE, TLACAHOILOTL, columbae sylvestris species, Rai, synop. avi. Ce pigeon est à-peu-près de la grosseur du pigeon domestique : la tête, le cou, le dos, le croupion, et les jambes sont bleues. Il y a aussi quelques plumes rouges sur la tête et sur le cou, principalement à sa partie inférieure ; les grandes plumes des ailes et celles de la queue sont bleues ; les plumes de la poitrine, du ventre, des côtés du corps, les petites des ailes, et celles du dessous de la queue, ont une couleur rouge, de même que l'iris des yeux, le bec et les pieds : on trouve cet oiseau au Mexique. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON DE MONTAGNE DU MEXIQUE, columba mexicana, montana maxima, Rai. Ce pigeon est presqu'aussi grand que le pigeon romain, et entièrement d'un roux tirant sur le pourpre, excepté les petites plumes des ailes qui sont blanches ; le bec et les pieds sont d'un très-beau rouge. Il y a des individus de cette espèce qui ont une couleur fauve claire, au lieu d'être roux : on trouve cet oiseau sur les montagnes du Mexique. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON NONAIN, PIGEON A CHAPERON, PIGEON PATE, JACOBIN, columba cucullata, sive jacobina, Wil. Celui-ci a comme le pigeon de Barbarie le bec très-court ; les plumes du derrière de la tête et celles de la partie supérieure du cou, sont dirigées en-haut, et disposées de façon qu'elles forment une sorte de capuchon semblable à celui d'un moine ; c'est ce qui lui a fait donner le nom de pigeon nonain.

PIGEON DE NINCOMBAR, columba Nincombar, indica. Klein avi. Ce pigeon est un peu plus grand que le pigeon romain. Il a la tête et la gorge d'un noir bleuâtre ; les plumes du cou qui sont longues et étroites, et celles du dos et du croupion, ont différentes couleurs, telles que le bleu, le rouge, le pourpre et le jaune, et elles sont toutes antées d'un très-beau verd. La poitrine, le ventre, les côtés du corps et les jambes, ont une couleur brune obscure ; les petites plumes des ailes sont toutes vertes, excepté les trois extérieures du premier rang, dont la couleur est bleue ; les trois premières des grandes ont cette même couleur bleue, et les autres sont en partie brunes et en partie rousses ; la queue est blanche, les pieds sont bruns en-dessus et jaunes en-dessous : l'iris des yeux est rouge ; la femelle diffère du mâle, en ce qu'elle n'a pas des couleurs aussi brillantes, et que les plumes du cou sont moins longues : on trouve cet oiseau dans les îles de Nincombar. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON DE NORVEGE, columba norvegica. Ce pigeon a presque la grosseur d'une poule ; il est d'un très-beau blanc ; ses pieds sont couverts de plumes, et il a une hupe sur le sommet de la tête.

PIGEON PAON, PIGEON A LARGE QUEUE, columba tremula laticauda, Wil. On a donné à ce pigeon le nom de pigeon-paon, parce qu'il étend et qu'il étale sa queue, en la portant élevée, comme le paon et le coq d'Inde ; il a un plus grand nombre de plumes dans la queue que les autres pigeons. On l'a aussi nommé le trembleur, parce qu'il remue presque sans cesse la tête et le cou de côté et d'autre.

PIGEON PATU, columba hirsutis pedibus, Wil. Ce pigeon ne diffère des autres, qu'en ce qu'il a les pieds couverts de plumes jusqu'au bout des doigts.

PIGEON VERD DES PHILIPPINES, columba maderaspatana, variis coloribus eleganter depicta, Rai, synop. av. Ce pigeon est un peu plus gros que notre tourterelle : il a la tête et la gorge d'un verd d'olive mêlé de brun ; le cou est de couleur de marron clair ; les plumes du dos, du croupion, des côtés du corps et celles du dessus de la queue, sont d'un verd d'olive ; les grandes plumes des ailes ont à leur extrémité une bande jaune de couleur de soufre ; la poitrine est orangée ; le ventre et les jambes sont d'un verd d'olive clair et tirant sur le jaune ; cette couleur s'éclaircit et devient d'autant plus jaune, qu'elle se trouve plus près de l'anus, qui est entièrement jaune. Les plumes qui sont sous la queue ont autant de longueur que celles de la queue même, et leur couleur est rousse ; les plumes de l'aîle sont noirâtres en-dessus et cendrées en-dessous, à l'exception des bords extérieurs, qui ont une couleur jaune claire ; celles de la queue sont au contraire cendrées en-dessus et noirâtres en-dessous : on trouve cet oiseau aux îles Philippines. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez OISEAU.

PIGEON RAMIER, voyez RAMIER.

PIGEON DE ROCHE, voyez ROCHERAYE.

PIGEON ROMAIN, columba domestica major, Wil. Le pigeon romain est beaucoup plus grand que le pigeon domestique ; il a environ quinze pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ; ses couleurs varient ; on en voit de blancs, de noirs, de roux, de cendrés ; d'autres ont plusieurs de ces couleurs mêlées ; enfin, il y en a qui les réunissent toutes les quatre ; le bec est noir dans les uns, et rouge ou de couleur de chair dans les autres ; ils ont tous la membrane, qui est au-dessus des narines, couverte d'une matière farineuse qui la fait paraitre blanchâtre ; les pieds sont rouges et les ongles noirs, et quelquefois blanchâtres. M. Brisson dans son Ornithologie, fait de ce pigeon une espèce particulière, et il regarde comme des variétés de cette espèce les pigeons dont il a été fait mention au nombre de seize.

PIGEON SAUVAGE, oenas seu vinago, Wil. Ce pigeon est un peu plus gros que le pigeon domestique : il a un pied deux pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et deux pieds deux pouces d'envergure ; la tête est cendrée ; la face supérieure et les côtés du cou sont d'un verd doré qui parait de couleur de cuivre de rosette à certains aspects ; la partie antérieure du dos et les petites plumes des ailes, ont une couleur cendrée obscure ; les plumes qui couvrent le dessus de la racine de la queue, le croupion et la partie postérieure du dos, sont d'un cendré clair ; la face inférieure du cou depuis la tête jusqu'à environ le milieu de sa longueur, le reste du cou et la poitrine, sont d'un violet rougeâtre ou pourpré ; le ventre, les côtés du corps, les jambes, et les plumes du dessous de la queue, ont une couleur cendrée claire ; les quatre ou cinq premières grandes plumes des ailes sont noires, à l'exception du bord extérieur qui est blanc ; toutes les autres, et celles du premier rang, sont cendrées à leur racine et noirâtres vers l'extrémité. Il y a encore sur chaque aîle deux taches noires ; toutes les plumes de la queue sont cendrées depuis leur origine jusqu'à environ les deux tiers de leur longueur, et le reste est noir, excepté la moitié des barbes extérieures de la première plume de chaque côté qui est blanche ; les pieds sont rouges, et le bec est d'un rouge pâle, selon Belon : ce pigeon fait son nid sur les rochers escarpés. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON SAUVAGE D'AMERIQUE, columbus palumbus carolinensis. Klein. avi. Ce pigeon est de la grosseur de notre pigeon sauvage ; il a la face supérieure du corps de couleur cendrée, et l'inférieure d'un violet rougeâtre ; les plumes des ailes sont d'un brun noirâtre, et les grandes ont le bord extérieur blanchâtre, le tour des yeux et les pieds sont rouges. On trouve cet oiseau en Amérique. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON SAUVAGE DU MEXIQUE, columba mexicana hoilotl dicta hernandesii, Rai, synop. avi. Ce pigeon est de la grandeur du pigeon domestique ; il a la tête, le cou, le dos, le croupion, les ailes et la queue d'une couleur brune mêlée de taches noires, excepté les grandes plumes des ailes et la queue qui n'ont point de ces taches ; la poitrine, le ventre et les jambes, sont d'un fauve clair, le bec est noir et les pieds sont rouges. On trouve cet oiseau au Méxique dans les forêts et dans les endroits frais. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PIGEON VERT DE L'ISLE SAINT THOMAS, columba sylvestris ex insula sancti Thomae, Marcgravii, Wil. Ce pigeon est entièrement vert à l'exception des plumes du dessous de la queue qui sont jaunes ; les plumes des ailes et l'extrémité de celles de la queue, ont une couleur verte tirant sur le brun ; les yeux sont noirs et entourés d'un cercle bleu ; le bec est d'un rouge de sang depuis sa racine jusqu'à la moitié de sa longueur, et le reste a une couleur bleue mêlée de blanc et de jaune ; les pieds sont d'un jaune de safran. On trouve cet oiseau dans l'île saint Thomas. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez OISEAU.

PIGEON TREMBLEUR, columba tremula angusti cauda seu acuticanda, Wil. ce pigeon ressemble au pigeon paon par les mouvements continuels qu'il se donne, mais il en diffère en ce qu'il a la queue étroite.

PIGEON TURC, columba turcica seu persica, Wil. La couleur de ce pigeon varie moins que celle de la plupart des autres pigeons ; il est noirâtre ou d'un jaune rougeâtre ou obscur : la membrane qui entoure les yeux et celle qui se trouve au-dessus des narines sont rouges et fort épaisses : le bec est jaune et les pieds sont d'un rouge pâle.

PIGEON DE VOLIERE, (Economie rustique) c'est un pigeon nourri à la main et élevé à la maison dans une volière, et qui n'en sort que pour s'égayer. Les pigeons de volière sont plus chers que les autres, parce qu'ils sont meilleurs, et surtout quand ils ne mangent que du chénevi et du millet : les pigeons, soit de volière ou autres, couvent leurs œufs dix-huit jours, le mâle et la femelle tour-à-tour pendant la journée, mais la femelle toute la nuit ; ils font ordinairement des petits tous les mois ; ils les nourrissent un mois durant, mais dès que leurs petits ont dix ou douze jours, ils commencent à se tirer le bec et à se cocher. Leurs petits mangent seuls, lorsqu'ils ont trois semaines ; ils roucoulent à deux mois, et à six ou environ, ils commencent à profiter et à se préparer pour faire des petits. (D.J.)

PIGEON, (Diète et Matière médicale) l'usage très-commun que nous faisons du pigeon dans nos aliments, est une chose assez connue ; on ne mange presque que le pigeonneau ; la chair du vieux pigeon est seche et dure, elle fournit pourtant un assez bon suc lorsqu'on la fait bouillir avec d'autres viandes pour en préparer des potages. Le pigeonneau de volière ne diffère du pigeonneau de colombier, qu'en ce que le premier est communément plus gros et toujours plus gras et par conséquent d'une chair plus délicate, plus fondante.

Le pigeonneau se mange dans deux états ou deux âges qui le font différer essentiellement : 1°. lorsqu'il commence à peine à pousser les tuyaux des plumes de la queue et des ailes, ce qui lui arrive lorsqu'il a environ quinze ou seize jours ; 2°. ou lorsqu'il est presqu'entièrement couvert de plumes, ce qui lui arrive à-peu-près à l'âge d'un mois ; dans le premier état, la chair en est absolument sucrée, elle n'est point faite, ce n'est presque qu'une gelée ; elle est en général peu saine quoiqu'elle soit regardée comme plus délicate ; dans le second état, la chair a une certaine consistance, quoiqu'elle soit tendre encore et pleine de suc ; elle est généralement beaucoup plus salutaire ; on peut l'accorder à presque tous les sujets, aux tempéraments les plus délicats, aux convalescens : la première leur doit être interdite.

Quant aux usages pharmaceutiques du pigeon, son sang est compté avec raison parmi les remèdes adoucissants externes les plus éprouvés. C'est un bon remède contre les ophtalmies douloureuses, et contre les plaies de l'oeil, que de saigner un pigeonneau sous l'aile, et de faire tomber sur le champ quelques gouttes de son sang dans l'oeil. Un pigeon en vie ouvert par le milieu, et appliqué tout chaud sur la tête des phrénétiques ou sur le côté des pleurétiques, lorsque les calmants et résolutifs externes sont indiqués, produit quelquefois de très-bons effets ; c'est un remède que les anciens médecins ont beaucoup employé ; les médecins modernes au contraire paraissent trop négliger ces sortes d'applications. Voyez TOPIQUE. Il faut observer néanmoins que le pigeon ne mérite aucune préférence sur les autres animaux.

Celse recommande le foie du pigeon récent et crud, mangé pendant longtemps, contre l'ictère. Le cerveau de pigeon passe pour aphrodisiaque.

Les auteurs de Chimie et de Matière médicale, disent que la fiente de pigeon est éminemment nitreuse ; Forestus conclut de cette observation, que cette fiente prise intérieurement, est un très-bon diurétique contre l'hydropisie ; cette même fiente est vantée encore contre la pleurésie, à la guérison de laquelle le nitre parait aussi être très-propre. La fiente de pigeon est aussi recommandée contre la supression des règles. Ces vertus ne paraissent pas avoir été attribuées à la fiente de pigeon aussi légèrement que celles qu'on trouve attribuées dans les livres à beaucoup de matières semblables ; ce remède parait au contraire mériter d'être tenté dans ces divers cas.

Dioscoride, Galien, Pline et plusieurs auteurs modernes recommandent aussi l'usage extérieur de la fiente de pigeon, à laquelle ils accordent une puissante vertu discussive, résolutive, répercussive, cicatrisante, etc. Jean Becler dit qu'on trouve quelquefois dans les boutiques le musc falsifié avec du sang de pigeon. La tourterelle et les deux espèces de ramier, savoir le petit ramier et le gros ramier ou palombe, sont évidemment des espèces de pigeon ou du-moins des animaux, on ne peut pas plus, analogues au pigeon ; quant à leurs qualités diététiques et pharmaceutiques, les ramiers ont seulement la chair un peu plus ferme et un peu plus noire, et le goût beaucoup plus relevé.

Au pied des Pyrénées, où l'on prend au commencement de l'automne une quantité prodigieuse de ces oiseaux ; on les mange communément à la broche presque cruds, du moins c'est de toutes les viandes celle que j'ai Ve servir la plus saignante : elle est délicieuse dans cet état, et il est rare qu'elle incommode. (b)

PIGEON, (Histoire des inventions) dans l'orient surtout en Syrie, en Arabie et en Egypte, on dresse des pigeons à porter des billets sous leurs ailes, et à rapporter la réponse à ceux qui les ont envoyés. Le mogol fait nourrir des pigeons qui servent à porter les lettres dans les occasions où l'on a besoin d'une extrême diligence. Le consul d'Alexandrette s'en sert pour envoyer promptement des nouvelles à Alep. Les caravanes qui voyagent en Arabie, font savoir leur marche aux souverains Arabes, avec qui elles sont alliées, par le même moyen : ces oiseaux volent avec une rapidité extraordinaire, et reviennent avec une nouvelle diligence, pour se rendre dans le lieu où ils ont été nourris, et où ils ont leurs nids. On voit quelquefois de ces pigeons couchés sur le sable et le bec ouvert, attendant la rosée pour se rafraichir et reprendre haleine. Au rapport de Pline, on s'était déjà servi de pigeons pour faire passer des lettres dans Modène assiégé par Marc-Antoine. On en renouvella l'usage en Hollande en 1574 au siège de Harlem et au siège de Leyde en 1575 ; le prince d'Orange après la levée du siège de cette dernière place, voulut que ces pigeons fussent nourris aux dépens du public, dans une volière faite exprès, et que lorsqu'ils seraient morts, on les embaumât pour être gardés à l'hôtel de ville, en signe de reconnaissance perpétuelle. (D.J.)

PIGEON, clou à, (Clouterie) les clous à pigeon sont des grands clous à crochet, qu'on nomme autrement bec-de-canne ; ils servent à attacher dans les volets et colombiers, les paniers où l'on met pondre et couver les pigeons. (D.J.)