OSTARDE, OTARDE, s. f. (Histoire naturelle, Ornithologie) otis tarda avis, oiseau qui est de la grosseur du coq d'Inde, et a environ quatre pieds sept pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue. Le bec ressemble à celui du coq, et la pièce supérieure est un peu courbe. La tête et le cou sont cendrés. Le dos est traversé par des lignes rousses et par des lignes noires. Le ventre a une couleur blanche. Cet oiseau n'a point de doigt postérieur ; on le distingue aisément des autres oiseaux de son genre par ce caractère et par sa grosseur ; il se nourrit de fruits et de semences de plantes. L'outarde a le vol lent, elle s'élève difficilement de terre à cause de la pesanteur de son corps ; sa chair est d'un très-bon gout. Willughby, ornitholog. Voyez OISEAU. (I)

OUTARDE, (Diète et Matière médicale) Cet oiseau a été mis par les anciens au nombre de ceux qui étaient du goût le plus exquis, et qu'on servait sur les meilleures tables. Cependant Galien observe que la chair des outardes tient le milieu entre celle de l'oie et celle de la grue, ce qui assurément ne saurait être pris pour un éloge. Elles ne sont pas fort communes en France. On y en tue pourtant quelquefois, et on en élève même dans les basses-cours. Louis Lemery parle de l'outarde comme d'un aliment dont le suc est grossier, et la chair solide et compacte, ayant besoin d'être gardée ou mortifiée pour devenir mangeable, et ne convenant qu'aux jeunes gens qui se donnent de l'exercice et qui ont un bon estomac. Autant que je puis me rappeler ma propre expérience, il me semble qu'il se trompe, et que l'outarde sauvage fournit un aliment délicat. (b)