S. f. (Ornithologie) état maladif des oiseaux, qui consiste dans leur changement de plumes.

Tous les oiseaux muent une fois chaque année, c'est pour eux un temps critique, et qui leur est souvent mortel. Cette mue se fait quand les tuyaux des plumes cessent de prendre de la nourriture et se dessechent ; alors les sucs nourriciers qu'elles ne s'approprient plus, sont portés au germe de plume qui est sous chacune de celles-ci ; il croit, et force l'ancienne plume au bout de laquelle il est, de lui laisser la place, et de tomber. Jamais les oiseaux ne pondent dans cet état maladif.

On a remarqué que dans nos poules les approches, la durée et la suite de la mue, suspend leur ponte. En effet, jusqu'à ce que les plumes perdues aient été remplacées par d'autres qui n'aient plus à croitre, la consommation du suc nourricier destiné pour le développement et l'accroissement des nouvelles plumes, doit être considérable ; et il n'est pas étonnant qu'il n'en reste pas alors dans l'intérieur de la poule pour faire croitre les œufs.

Ce n'est donc pas précisément le froid de l'hiver qui empêche les poules de pondre, parce qu'il y en a qui donnent des œufs dans le mois de Janvier et de Février, beaucoup plus froids que les mois d'Octobre et de Novembre, pendant lesquels elles n'avaient pas pondu. Ainsi les poules qui dans ce cas pondent de bonne-heure, sont celles qui ont mué plutôt, et qui sont plutôt rétablies de la mue.

Les oiseaux, comme on l'a dit, muent tous les ans ; tous les ans ils se défont de leur vieil habit, et en prennent un neuf, ordinairement semblable à celui qu'ils ont quitté, au moins après la seconde mue et les suivantes ; la poule qui était toute noire avant la mue, est encore toute noire après avoir mué ; la poule entièrement blanche, ne reprend pour l'ordinaire que des plumes blanches : cependant le contraire n'est pas sans exemple, comme nous le dirons tout-à-l'heure.

Une des singularités de ces petits et charmants moineaux, qui nous viennent de la côte de Bengale, et qu'on nomme bengalis, c'est qu'après avoir mué, ils sont souvent d'une couleur fort différente de celle dont ils étaient auparavant ; on voit un ventre bleu à celui à qui on en avait Ve un rouge ; au contraire, un autre à qui on en avait Ve un bleu, en prendre un rouge ; celui de quelques autres devient jaune, et celui de quelques autres gris. Nous ignorons s'il y a un ordre dans lequel les couleurs d'une année succedent à celles d'une autre année ; mais le fait de changement de couleur annuelle, ou presque annuelle de ces petits oiseaux, passe pour certain.

Il parait aussi que parmi nos poules la couleur du plumage souffre quelquefois dans la mue, des changements assez pareils à ceux qui sont regardés comme une singularité dans le plumage des bengalis. M. de Reaumur avait une poule dont les couleurs changèrent annuellement, en passant par la couleur noire. Il avait un coq dont la mue produisit un plumage successivement roux, ensuite noir, puis blanc, et finalement le blanc devint d'un brun clair. (D.J.)

MUE, (Jurisprudence) vieux terme de pratique, qui vient du verbe mouvoir. Mue de plaids, c'est-à-dire le commencement d'un procès, l'action d'en intenter, ou ce qui y donne lieu. (A)

MUE, en terme de Vannier, c'est une grande cage, ronde et haute, sous laquelle on peut enfermer toutes sortes de volailles.