S. f. anser domesticus, (Histoire naturelle, Ornithologie) oiseau qui est plus petit que le cygne, et plus gros que le canard : il a environ deux pieds dix pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des pieds, et à-peu-près deux pieds huit pouces jusqu'au bout de la queue : le bec a deux pouces et demi de longueur depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche, et environ trois pouces et demi jusqu'aux yeux. La queue est longue à-peu-près de dix pouces, et composée de dix-huit plumes, dont les extérieures sont les plus courtes ; les autres augmentent de longueur successivement jusqu'à celles du milieu qui sont les plus longues de toutes. La couleur des oies varie comme dans tous les autres oiseaux domestiques ; elles sont ordinairement brunes, ou cendrées, ou blanches ; on en trouve aussi dont la couleur est en partie brune, et en partie blanche. Le bec et les pattes sont jaunes dans les jeunes oies, et deviennent ordinairement rouges avec l'âge : il y a vingt-sept grandes plumes dans chaque aile. Quand on irrite cet oiseau, il fait entendre un sifflement semblable à celui d'un serpent : l'oie vit très-longtemps. Willughby rapporte que l'on avait gardé chez le père d'un de ses amis pendant quatre-vingt ans une oie qui paraissait pouvoir vivre encore autant de temps, si l'on n'avait pas été obligé de la tuer, parce qu'elle faisait une guerre continuelle aux autres oies. Willughby, Ornith. Voyez OISEAU. (I)

OIE SAUVAGE, anser ferus, oiseau qui ressemble à l'oie domestique par la grosseur et par la forme du corps, et qui en diffère un peu par la couleur. Il a toute la face supérieure du corps brune, ou d'une couleur cendrée obscure, excepté les plumes de la racine de la queue qui sont blanches. Toute la face inférieure a une couleur blanchâtre ; cette couleur est de plus en plus blanche, à mesure qu'elle se trouve plus près de la queue, et les plumes qui sont sous la queue ont un très-beau blanc ; le bec a la racine et la pointe noires ; le milieu est de couleur de safran. Raii, synop. meth. avium. Voyez OISEAU. (I)

OIE DE BASSAN, Voyez OIE D'ECOSSE.

OIE DE BRENTA, Brenta anas, torquenta Bellonii, oiseau qui est un peu plus gros et plus allongé que le canard : la tête, le cou, et la partie supérieure de la poitrine sont noires : il y a de chaque côté sur le milieu du cou, une tache ou une petite ligne blanche, en forme de collier ; le dos est d'une couleur brune cendrée, comme dans l'oie domestique ; cependant la partie postérieure a une couleur plus noirâtre ; les plumes qui recouvrent le dessus de la racine de la queue sont blanches ; la poitrine a une couleur brune cendrée ; le bas-ventre est blanc ; la queue et les grandes plumes des ailes sont noires ; les petites ont une couleur brune cendrée ; les pieds sont noirâtres. Cet oiseau a environ un pied six pouces et demi de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue. Willughby, Ornith. Voyez OISEAU. (I)

OIE DE CANADA, anser canadensis, oiseau qui ressemble beaucoup à l'oie domestique ; il a cependant le corps un peu plus allongé. Le dos est d'un brun cendré, comme dans l'oie domestique, et le croupion est noir : les plumes qui recouvrent en-dessus la racine de la queue sont blanches ; le cou est presque entièrement noir, excepté la partie inférieure, qui a une couleur blanche ; il y a derrière la tête, au-dessous des yeux, une large bande blanche qui entoure le cou presqu'en entier ; le ventre est blanc ; la queue et les grandes plumes des ailes sont noires ; les petites plumes et celles qui recouvrent immédiatement les grandes, ont une couleur brune cendrée ; celle des pattes est noire. Ray, synop. meth. avium. Voyez OISEAU. (I)

OIE D'ECOSSE, OIE SOLAND, OIE DE BASSAN, anser bassanus, oiseau qui est de la grosseur de l'oie domestique ; il a le bec long, droit dans toute son étendue, à l'exception de l'extrémité, qui est un peu courbe ; ce bec a une couleur cendrée obscure ; la piéce supérieure a de chaque côté un petit appendice situé près de l'endroit où commence la courbure ; l'ouverture de la bouche est grande ; les narines ne sont pas apparentes au-dehors ; le dedans de la bouche a une couleur noire ; la langue est petite, et les pièces du bec sont dentelées. Cet oiseau est entièrement blanc, excepté les grandes plumes des ailes qui ont une couleur noirâtre : quand il est vieux, le dessus de la tête a une teinte de roux ; il prend difficilement son essor lorsqu'il est posé sur la terre, parce que ses ailes sont très-longues. Raii, synop. meth. avium. Voyez OISEAU. (I)

OIE D'ESPAGNE, anser hispanicus, an potius guineensis, oiseau qui a comme l'oie domestique le dos d'une couleur brune mêlée de cendrée. Le ventre est blanc, la gorge et la poitrine sont brunes et ont une teinte de roux. Il y a sur la tête une bande d'un brun noirâtre qui s'étend jusqu'au dos en passant sur la face supérieure du cou. Le bec est noir, et il a à sa racine un tubercule proéminent, qui augmente avec l'âge, et qui est toujours plus gros dans les mâles que dans les femelles. La tête est entourée d'une bande blanche en forme de collier placé entre les yeux et la racine du bec. Les plumes de la queue sont de la même couleur que celles du dos et des ailes, et ont l'extrémité blanchâtre. Les pieds sont rougeâtres. Il y a des individus qui ont aussi le bec de cette couleur. Le doigt de derrière est très-petit. Willughby, ornith. Voyez OISEAU. (I)

OIE DE MAGELLAN, voyez PENGOUIN.

OIE DE MARAIS, anser palustris noster, Raii, oiseau qui est le même que l'oie sauvage ; car la description qu'en donne Ray, d'après Lister, est exactement conforme avec celle de l'oie sauvage, à l'exception de la couleur des pieds et du milieu du bec, qui est d'un rouge tirant sur le pourpre dans l'oie de marais ; ces mêmes parties sont de couleur de safran dans l'oie sauvage. Voyez OIE SAUVAGE, OISEAU.

OIE DE MER, nom que l'on a donné au dauphin, parce que les mâchoires de ce poisson cetacée ressemblent au bec d'une oie. Voyez DAUPHIN. (I)

OIE DE MER, voyez HARLE.

OIE DE MOSCOVIE, oiseau qui est plus grand que l'oie domestique. Il a environ trois pieds six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et cinq pieds d'envergeure. Le dessus de la tête et la partie supérieure du cou sont d'un brun obscur, et les côtés de la tête et du cou d'un brun plus pâle. Le bec est noir à la racine, et de couleur orangée dans le reste de sa longueur ; il y a sur la pièce supérieure une sorte de tubercule aussi de couleur orangée. Les plumes du dos sont d'un brun obscur ; cette couleur est moins foncée sur les bords extérieurs de chaque plume. Toutes les autres parties du corps et les ailes sont blanches, à l'exception de quelques plumes qui recouvrent le dessus de la racine de la queue. Les jambes et les pieds sont d'une couleur orangée. La femelle diffère un peu du mâle ; elle a la tête, le cou et la poitrine d'un brun clair, et le dos, les ailes et les cuisses d'un brun obscur ; les bords extérieurs des plumes sont d'un blanc sale. Le tubercule du bec est moins gros que celui du mâle. Albin, Histoire naturelle des oiseaux, tome II. Voyez OISEAU. (I)

OIE NONETTE, voyez TADORNE.

OIE SOLAND, voyez OIE D'ECOSSE.

OIES, (Diet. et Mat. méd.) oie domestique et oie sauvage ; ces deux oiseaux ont entr'eux le plus grand rapport, quoique le dernier passe généralement pour meilleur. On mange l'oie jeune et ayant acquis à peine la moitié de son accroissement (à cet âge elle est connue sous le nom d'aison), ou bien dans l'état adulte, c'est-à-dire après avoir acquis tout son accroissement.

La chair de l'aison passe pour avoir éminemment le défaut propre aux jeunes animaux, c'est-à-dire, pour être gluante et comme glaireuse ; et en effet, les personnes qui n'y sont point accoutumées, la trouvent sans consistance et d'un goût plat, et ils la digèrent mal ; elle leur donne le dévoiement : ainsi elle doit être rangée avec les aliments suspects et peu salutaires. On sert pourtant l'aison sur les bonnes tables dans le pays où on élève beaucoup d'oies. On a coutume, et on fait bien, de ne le manger que rôti, et avec des sausses piquantes, ou arrosées de jus de citron, ce qui est encore mieux.

L'oie adulte, lorsqu'elle est vieille, est seche, dure et de mauvais goût : les auteurs de diete disent même que l'usage de sa chair est sujet à engendrer des fièvres ; ce qui parait outré : si elle est jeune et grasse, sa chair est fastidieuse et toujours d'un goût plat. En général l'oie n'est servie que dans les festins du peuple ; celui de Paris en mange beaucoup. M. Bruhier observe dans son addition au traité des aliments de Louis Lemeri, que quoiqu'on consomme encore aujourd'hui beaucoup d'oies à Paris, c'était toute autre chose autrefois : que la rue nommée à présent la rue aux ours, se nommait la rue aux oies, ou aux marchands d'oies, qui en faisaient un débit prodigieux, soit qu'ils les vendissent crues ou rôties. On les mange aujourd'hui soit rôties, soit en ragout, et principalement en daube. Pour les rendre sous cette dernière forme moins malfaisantes, et plus agréables qu'il est possible, on doit les apprêter avec des assaisonnements piquans et acides.

Les cuisses d'oie qu'on prépare dans plusieurs pays en les salant à sec, les faisant cuire à demi dans de la graisse d'oie, et les en recouvrant ensuite, qu'on envoie en cet état dans tout le royaume, paraissent un peu corrigées par le sel, et ne sont ni desagréables ni mal saines, étant mangées bouillies : elles font assez bien dans le potage, et surtout dans les potages aux choux verts, que les Béarnais appellent garbure, et qui est à présent aussi en usage à Paris, sous le même nom ; servies encore avec de la purée, etc.

La graisse d'oie est très-fine, très-douce et très-fondante. On s'en sert dans quelques pays au lieu de beurre : et les pharmacologistes n'ont pas manqué de lui accorder plusieurs vertus médicinales particulières ; mais elle ne possède absolument que les qualités diététiques et médicamenteuses communes aux graisses. Voyez GRAISSE, Diete, et Mat. méd.

La fiente d'oie est aussi un remède, recommandé à la dose d'environ demi-gros, comme sudorifique, diurétique, emmenagogue et spécialement propre contre la jaunisse. La peau qui recouvre les pattes de l'oie, a été déclarée astringente ; et sa langue séchée et pulvérisée, comme un spécifique contre la retention d'urine. Ettmuller, qui est un des pharmacologistes qui a proposé sérieusement ce prétendu spécifique, assure encore que la langue du même animal mangée fraiche, guérit l'incontinence d'urine. (b)

OIE, FOIE D ', (Art culin. des anc.) les Grecs et les Romains faisaient grand cas des foies d'oies blanches qu'ils engraissaient. Pline le dit lui-même, lib. X. c. 22. nostri sapientiores qui eos jecoris bonitate novère. Fartilibus in magnum amplitudinem crescit : exemptum quoque lacte mulso augetur. Nous avons encore un passage d'Horace pour le prouver ; c'est dans la Satyre de Nasidiénus homme riche et avare, qui se met en frais pour regaler Mécénas. Il lui donne dans un des plats le foie d'une oie blanche qu'ils ont nourrie de figues fraiches, pinguibus et ficis pastum jecur. Les Grecs appelaient ces foies , en latin, ficata. La manière de préparer les foies d'oie était la même en Italie qu'en Grèce. On les servait rôtis ou frits à la poêle, et enveloppés de la membrane appelée omentum, que nous nommons la coèffe. C'est sur cela qu'est fondé le bon mot d'une aimable courtisanne, qui croyant, étant à table, prendre un foie dans un plat, et ne trouvant sous l'enveloppe qu'un morceau de poumon, s'écria :