AGASSE, MATAGESSE, MARGOT, DAME JAQUETTE, s. f. (Histoire naturelle, Ornithologie) pica varia caudata, Wil. oiseau qui a un pied six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et seulement un pied jusqu'au bout des ongles ; l'envergeure est d'un pied dix pouces : le bec a un pouce sept lignes de longueur depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche. Le devant de la tête est d'un noir tirant sur le verd doré et le violet ; le reste de la tête, la gorge, le cou, le haut de la poitrine, la partie antérieure du dos et les plumes du dessus de la queue sont d'un noir tirant sur le violet. Chacune des plumes de la gorge a une petite ligne cendrée qui s'étend dans la direction du tuyau. La partie postérieure du dos et le croupion sont gris ; les grandes plumes des épaules et celles du bas de la poitrine, du ventre et des côtés du corps ont une couleur blanche ; celle des plumes du bas-ventre, des jambes, de la face inférieure des ailes et du dessous de la queue est noire. Les petites plumes de l'aîle sont d'un verd obscur ; les grandes ont la même couleur qui tire un peu sur le violet du côté externe du tuyau ; le côté interne est noir. Il y a vingt grandes plumes à chaque aîle ; la première est la plus courte, elle a trois pouces six lignes de moins que la cinquième, qui est la plus longue. Les douze plumes de la queue sont toutes noires en-dessous ; la face supérieure des deux du milieu est d'un verd semblable à celui de la tête du canard mêlé d'un peu de couleur bronzée vers la pointe ; l'extrémité est d'un verd obscur tirant sur le violet ; les autres ont le côté intérieur noir et le reste a les mêmes couleurs que les plumes du milieu, qui sont plus longues d'un pouce que les deux qui les suivent immédiatement ; les autres diminuent successivement de longueur jusqu'à la première qui n'a que cinq pouces sept lignes, tandis que celles du milieu ont dix pouces cinq lignes. Le bec, les pieds et les ongles sont noirs. On trouve des individus de cette espèce qui sont devenus entièrement blancs. La pie fait son nid au haut des grands arbres ; l'extérieur de ce nid est hérissé d'épines, et couvert presqu'en entier ; il n'y a qu'une petite ouverture qui sert de passage à l'oiseau. La femelle pond cinq ou six œufs, et quelquefois sept à chaque couvée. Ornith. de M. Brisson, tom. II. Voyez OISEAU.

PIE DU BRESIL, Voyez TOUCAN.

PIE DU BRESIL GRANDE, Pica mexicana major, oiseau qui surpasse en grosseur le choucas. Il est en entier d'un noir tirant un peu sur le bleu ; les grandes plumes des ailes n'ont que le côté extérieur de cette couleur, le côté intérieur et la face inférieure sont purement noirs. Cet oiseau chante presque continuellement ; sa voix est forte et sonore ; il s'approche volontiers des endroits habités. On le trouve au Mexique. Ornith. de M. Brisson, tom. II. Voyez OISEAU.

PIE DE LA JAMAÏQUE, pica jamaicensis, oiseau qui a près d'un pied de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et environ dix pouces jusqu'au bout des ongles ; les ailes étant pliées, ne s'étendent pas jusqu'à la moitié de la longueur de la queue ; le bec a un pouce quatre lignes de longueur, depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche ; cet oiseau est en entier d'un beau noir mêlé de violet, et brillant principalement sur la tête et le cou ; les grandes plumes des ailes ont seulement le côté extérieur de cette même couleur ; le côté intérieur, et toute la face inférieure sont noirs ; la queue est composée de douze plumes ; les deux du milieu sont beaucoup plus longues que les autres, qui diminuent de longueur successivement jusqu'à la première qui est la plus courte ; les yeux sont gris ; la femelle diffère du mâle en ce qu'elle est entièrement brune ; cette couleur est plus foncée sur le dos, sur les ailes et sur la queue, qu'ailleurs. On trouve cet oiseau en différents endroits de l'Amérique septentrionale, comme la Jamaïque, la Caroline, le Mexique, etc. Brisson, Ornit. tom. II. Voyez OISEAU.

PIE DE MER, BECASSE DE MER ; haematopus bell. pica marina Gallorum et Anglorum, Wil. Oiseau de la grosseur de la pie ordinaire ou de la corneille. Il a seize à dix-sept pouces de longueur, depuis la pointe du bec, jusqu'à l'extrémité de la queue ; les pieds étendus n'excédent pas la longueur de la queue ; le bec est droit, pointu, long d'environ trois pouces, et aplati sur les côtés ; la pièce supérieure est un peu plus longue que l'inférieure ; les pieds sont rouges, et quelquefois bruns ; cet oiseau n'a point de doigt postérieur ; la tête, le cou, la gorge, la partie supérieure de la poitrine et le dos, ont une couleur noire ; le reste de la poitrine, le ventre et le croupion sont d'un très-beau blanc ; il y a des individus de cette espèce, qui ont une grande tache blanche sous le menton, et une autre plus petite au-dessous des yeux ; la première des grandes plumes des ailes est noire presqu'en entier ; elle a seulement le bord extérieur blanc ; cette couleur occupe successivement un espace de plus en plus grand dans les autres plumes, de sorte que la vingtième, et les trois qui suivent, sont entièrement blanches ; les autres plumes intérieures ont un peu de noirâtre ; on trouve dans l'estomac de cet oiseau des patelles entières ; sa chair est dure et presque noire. Willughbi. Ornit. Voyez OISEAU.

PIE DU MEXIQUE PETITE, pica mexicana minor, Oiseau qui est à-peu-près de la grosseur de la pie ordinaire, et qui a une couleur noirâtre sur toutes les parties du corps, excepté la tête et le cou, dont la couleur tire sur le fauve. Cet oiseau apprend aisément à parler. On le trouve au Méxique. Brisson, Ornit. tome II. Voyez OISEAU.

PIE DE L'ILE PAPOE, pica papoensis, oiseau qui est de la grosseur du merle ; il a environ un pied huit pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et seulement huit pouces jusqu'au bout des ongles ; les ailes étant pliées, s'étendent peu au-delà de l'origine de la queue ; le bec a un pouce trois lignes de longueur, depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche ; la tête, la gorge et le cou sont d'un beau noir brillant, mêlé d'une couleur de pourpre très-vive ; tout le reste du corps est blanc, à l'exception des plumes des ailes qui ont des barbes noires ; les deux plumes du milieu de la queue sont beaucoup plus longues que les autres ; elles ont jusqu'à un pied deux pouces de longueur ; elles sont en partie noires, et en partie blanches ; le bec est blanc, et il a des sortes de poils noirs à sa racine, qui sont dirigés en avant ; les pieds ont une couleur rouge, claire, et les ongles sont blancs. On trouve cet oiseau dans l'île Papoe. Ornit. de M. Brisson, tome II. Voyez OISEAU.

PIE DU SENEGAL, pica senegalensis, oiseau qui est plus petit que notre pie ; il a un pied deux pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et dix pouces et demi jusqu'au bout des ongles ; l'envergeure est d'un pied neuf pouces et demi ; les ailes étant pliées, ne s'étendent environ qu'au tiers de la longueur de la queue ; les plumes de la tête, de la gorge, du cou, du dos, du croupion, les petites ailes, celles du dessus de la queue, de la poitrine, de la partie supérieure du ventre et des côtés du corps, sont d'un noir changeant en violet ; les plumes du bas ventre, des jambes, et celles du dessous de la queue ont une couleur noirâtre ; les grandes plumes des ailes sont brunes ; la queue est composée de douze plumes brunes ; la première de chaque côté n'a que quatre pouces de longueur, et celles du milieu en ont sept ; le bec, les pieds et les ongles sont noirs. On trouve cet oiseau au Sénégal. Ornit. de M. Brisson, tome II. Voyez OISEAU.

PIE GRIECHE, MATAGESSE, MATAGASSE, PIE ESCRAYE ou ESCRAYERE, PIE ANCRONELLE, ARNEAT, PONCHARY, GRANDE PIE GRIECHE, LANIER, lanius cinereus major. Les Fauconniers donnent à cet oiseau le nom de matagesse. Voyez l'explication de ce mot dans Aldr. Cet oiseau est gros comme le merle ordinaire, il pese trois onces ; il a plus de neuf pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ; l'envergeure est d'environ treize pouces ; le bec a un pouce et demi de longueur ; il est noir et un peu crochu, à l'extrémité ayant deux sortes d'appendices terminés en pointes de chaque côté de la partie supérieure ; la langue est fourchue, hérissée de petits filets sur ses bords, vers la pointe, et surtout à la base ; l'impression de la langue est marquée sur le palais par une cavité, au milieu de laquelle il y a une fissure longitudinale ; l'ouverture des narines est ronde, et recouverte par des sortes de poils noirs ; on voit de chaque côté de la tête, une tache ou une ligne noire qui commence auprès de l'ouverture du bec, qui passe sur les yeux, et qui se termine derrière la tête ; la tête, le dos, le croupion, sont de couleur cendrée ; le menton et le ventre sont blancs, la poitrine et le dessous des yeux sont traversés par des lignes de couleur noirâtre ; il y a dix-huit grandes plumes dans les ailes qui ont toutes la pointe blanche, à l'exception des quatre premières ; les bords extérieurs de la seconde et de la troisième sont blancs ; outre cela les premières plumes extérieures commencent à blanchir par le bas, et cette couleur blanche est plus étendue dans les plumes qui suivent, et augmente, de sorte qu'à la dixième plume elle en occupe plus de la moitié ; mais cet espace blanc diminue peu-à-peu dans le bas des plumes suivantes, tandis qu'il remonte jusqu'à la pointe sur le bord intérieur, excepté dans les dernières où il n'y a point de blanc ; la queue est composée de douze plumes, celles du milieu sont les plus longues ; elles ont quatre pouces et demi, les autres diminuent peu-à-peu de chaque côté jusqu'à la dernière, qui n'a que trois pouces et demi de longueur : les deux plumes du milieu sont en entier noires à l'exception du bas et du haut, où il y a sur la pointe une petite tache ; cette tache augmente peu-à-peu sur les plumes extérieures de chaque côté, de sorte que la dernière a du blanc presque sur les deux tiers de sa longueur ; le bord extérieur de cette dernière plume, et de l'avant dernière, est blanc jusqu'au bas, où cette couleur s'étend sur toute la largeur de la plume, comme dans les autres jusqu'à celles du milieu. Willughbi dit, que selon Aldrovande, les quatre plumes du milieu sont noires en entier. Il faut qu'il y ait des variétés dans cet oiseau, ou qu'on confonde différentes espèces ; car la description de Willughbi ne convenait point pour la queue à une pie grieche que j'ai vue, et sur laquelle j'ai fait la description de la queue précédente. Les pattes sont noires ; cet oiseau se nourrit de chenilles, de scarabées et de sauterelles ; on en trouve dans son estomac.

La pie grieche reste sur des arbrisseaux épineux ; elle se perche toujours sur le sommet des branches, et lorsqu'elle est posée elle lève sa queue ; elle niche dans les arbrisseaux, et elle fait son nid avec de la mousse, de la laine, des herbes cotonneuses et du foin, de la dent de lion, etc.

Cet oiseau ne se nourrit pas seulement d'insectes, il mange assez souvent de petits oiseaux, comme des pinçons et des roitelets : on dit qu'il attaque, et même qu'il tue des grives. Nos Fauconniers le dressent pour la chasse des petits oiseaux. Willughbi. Voyez OISEAU.

PIE GRIECHE, petite, LANIER, Lanius aug. minor primus, Ald. Oiseau qui a la tête et la partie antérieure du dos roux ; la partie postérieure est cendrée : le croupion a une couleur blanche ; il y a une tache blanche sur les plumes des épaules ; les neuf grandes plumes extérieures des ailes ont la racine blanche ; la gorge a de petites lignes brunes transversales ; on trouve des individus de cette espèce, dont toute la face inférieure du corps est d'une couleur blanche mêlée de brun ; les couleurs de cette espèce de pie grieche varient de même que celles de l'espèce précédente, non-seulement par l'âge, mais encore dans les individus de différent sexe. Willughbi. Ornith. Voyez OISEAU.

PIE, s. m. (Histoire moderne) nom d'un ordre de chevalerie, institué par le pape Pie IV. en 1560. Il en créa jusqu'à cinq cent trente-cinq pendant son pontificat, et voulut qu'à Rome et ailleurs ils précédassent les chevaliers de l'empire et ceux de Saint Jean de Jérusalem : mais malgré ces prérogatives et beaucoup d'autres qu'il leur accorda, cet ordre ne subsiste plus depuis longtemps.

PIE, (Jurisprudence) se dit de quelque chose de pieux, comme cause pie, ou pieuse, donation pie, legs pie, messe pie. Voyez CAUSE, LEGS, etc. (A)

PIE, signifie aussi, en Bresse, une portion qui appartient à quelqu'un dans l'assée d'un étang, comme étant propriétaire de cette portion de terrain dont il a été obligé de souffrir l'inondation pour la formation de l'étang. Les propriétaires des pies contribuent aux réparations de l'étang avec les propriétaires de l'évolage ; ils jouissent de l'assée pendant la troisième année. Voyez ETANG. (A)

PIE, (Maréchallerie) poil de cheval. Il est blanc et parsemé de grandes taches noires, baies ou alezanes.