S. f. anas niger, Ald. (Histoire naturelle, Ornithologie) oiseau qui est plus gros que le canard domestique, il a le bec large, court, et terminé par un angle rouge ; le milieu du bec est noir, et tout le reste jaunâtre : la tête et la partie supérieure du cou sont d'un noir verdâtre ; tout le reste du corps est noir, à l'exception d'une bande blanche, transversale, et de la largeur d'un pouce, qui se trouve sur le milieu des ailes ; il y a aussi de chaque côté derrière l'oeil une tache blanche. Les pattes et les pieds ont la face extérieure rouge, et la face intérieure jaune. La membrane qui tient les doigts unis ensemble et les ongles sont très-noirs. Raii, Synop. meth. Voyez OISEAU.

MACREUSE, (Diete et Cuisine) cet oiseau qui est regardé comme aliment maigre, est ordinairement dur, coriace, et sent le poisson ou le marécage. M. Bruhier conclut très-raisonnablement de cette observation, dans ses additions au traité des aliments de Louis Lemery, qu'il ne faut pas nous reprocher l'indulgence de l'Eglise, qui nous en permet l'usage pendant le carême. Le même auteur nous apprend que la meilleure manière d'apprêter la macreuse, pour la rendre supportable au gout, est de la faire cuire à demi à la broche, et de la mettre en salmi, avec le vin, le sel et le poivre. Par cette méthode, on dépouille la macreuse d'une partie de son huile, d'où vient en bonne partie son goût desagréable ; mais il en reste encore assez pour nager sur le ragout, et il faut avoir soin de l'enlever avec une cuillere. Cette préparation de la macreuse la rend aussi plus saine. (b)

Les macreuses de la rivière de la Plata, fulica menilopos, ne diffèrent de quelques-unes de nos macreuses européennes que par la tête. Leur grosseur égale celle de nos poules domestiques : leurs pieds sont composés de trois serres fort longues sur le devant, et d'une petite sur le derrière, armées d'ongles durs, noirs et pointus. Les trois serres du devant sont bordées d'un cartilage qui leur sert de nageoire : ce cartilage est taillé à triple de bordure, et toujours étranglé à l'endroit des articulations des phalanges, dont trois composent la serre du milieu. (D.J.)

MACREUSE, (Pêche) voici la manière dont cela se fait dans les bayes de Mesquet et de Pennif, ressort de l'amirauté de Vannes. Le fond y est garni de moules. C'est-là que se tendent les filets. Les mailles en ont trois ou quatre pouces en carré. On choisit le temps des grandes marées. Les pièces du rets ont sept à huit brasses en carré : elles sont montées et garnies à l'entour d'une petite corde, et de flottes de liège qui les soutiennent. On les tend de basse mer sur les rochers ou moulières : les macreuses viennent paitre de ces coquillages. On remarque leur présence par le dépouillement des rochers. On arrête les quatre coins du filet avec des pierres, de manière cependant qu'il puisse s'élever de haute mer sur la moulière d'environ deux pieds. Les macreuses plongent pour tomber sur les fonds, ou remontent des fonds où elles ont plongé, et tirent alors le filet et s'y prennent par les ailes ou le col dans les mailles, à-travers lesquelles leur corps ne peut passer. Si elles se noient, le pêcheur ne peut les retirer que de basse eau. Le rets est teint, afin que l'oiseau ne puisse le distinguer du gouesmont ou du rocher. La pêche se fait depuis le commencement de Novembre jusqu'à la fin de Mars, mais seulement pendant les six jours de la nouvelle lune, et les six autres jours de la pleine lune. On tend aussi le rets aux macreuses sur des piquets. Les pêcheurs bas-normands l'appellent alors courtine à macreuse. Voyez nos Planches de Pêche. Outre le rets, dont nous venons de parler, il y a l'agrès qui se tend de plat, pierré et flotté ; c'est une sorte de cibaudière. Il y a les petits pieux, les crayers, les demi-folles, les ravoirs ou raviers, les macrolières, les berces, etc. ceux de mer se tendent de plat, flottés et pierrés ; les autres, de plat aussi, mais montés sur des piquets comme les folles, etc. Lorsque les agrès sont tendus de plat sans piquet, ils ressemblent à une nappe flottée tout autour. Pour les arrêter, on se sert des alingues ou cordages faits d'une double ligne, au bout desquelles le pêcheur frappe une petite cablière ou gros galet, laissant au filet la liberté de s'élever seulement de 18 à 20 pouces, comme on le pratique aux mêmes filets établis en piquets, berces, berceaux, courtines ou chariots.

On ne tend les agrès qu'en hiver, lorsque le grand froid amène les oiseaux marins de haute mer à la côte.