S. m. (Histoire naturelle, Botanique exotique) grand chêne dont on trouve des forêts entières dans le Malabar ; son tronc est fort gros, revêtu d'une écorce rude, épaisse et cendrée. Il pousse un grand nombre de branches vertes, noueuses et quadrangulaires. Son bois est blanchâtre, dur, lisse, strié ; sa racine est rougeâtre ; ses feuilles naissent par paires et dans un ordre parallèle ; elles sont oblongues, rondes, pointues, épaisses, luisantes, longues de deux palmes, larges d'un empan, d'un goût acide. Ses fleurs sont petites et odoriférantes ; elles sortent des aisselles des feuilles en forme de pédicules longs, quadrangulaires et sillonés, qui se déploient peu-à-peu en forme de parasol ; elles sont composées de cinq ou six pétales arrondis, blancs, repliés en-dehors, et soutenus par de petits calices terminés en pointe. Il s'élève d'entre les pétales un pareil nombre d'étamines blanches, à sommets jaunes, avec un pistil verdâtre et pointu. Il leur succede à la fin de grosses gousses fendues par le haut, divisées par une cloison ligneuse en trois ou quatre loges qui contiennent chacune un fruit presque sphérique, verd, cotonneux et velu, dont la chair est verdâtre, sans odeur, d'un goût amer et astringent ; il renferme un noyau carré, de couleur blanche, tirant sur le rouge, dans lequel est une petite amande blanchâtre.

Les habitants n'emploient point d'autre bois que le théka pour bâtir et réparer leurs temples. Ils tirent des feuilles de cet arbre une liqueur dont ils se servent pour teindre leurs soies et leurs cotons en pourpre. Ils font encore de cette liqueur un syrop avec du sucre pour guérir les aphtes. Ils font bouillir les fleurs dans du miel, et en préparent un remède pour évacuer les eaux des hydropiques. (D.J.)