S. m. (Histoire naturelle, Botanique exotique) arbrisseau des Indes, qui pousse un grand nombre de plantes ménues à la hauteur de trois ou quatre coudées ; ses racines sont fortes, dures, ligneuses et serpentantes ; ses rameaux sont garnis de beaucoup d'épines longues et pointues ; de la base des épines sortent ordinairement quatre feuilles de grandeur inégale, plus petites et plus tendres que celles de l'olivier, mais assez semblables à celle du buis ; ses fleurs sont nombreuses, petites, s'élargissent insensiblement, divisées comme en deux lèvres, et d'une forme très-agréable à la vue ; elles sont jaunes en-dedans, panachées de quelques taches pourpres à l'endroit d'où partent les pétales ; par-tout ailleurs, elles offrent un mélange de couleur d'hyacinthe et de violette, mais elles leur sont bien supérieures pour l'excellence du parfum. Quand ces fleurs sont tombées, il leur succede un fruit noir, qui ressemble à celui de l'yeble ; il est lisse par-dessus, et d'un goût amer astringent.

Prosper Alpin pense sur des conjectures fort légères, que le suc de cet arbrisseau est le lycium indicum des anciens. Il est vrai, dit Veslingius, que le suc apporté en Egypte des parties voisines de l'Arabie et de l'Ethiopie, condensé dans des bouteilles, a manifestement les caractères du lycium indicum, surtout quand il est bien préparé ; mais Prosper Alpin a reconnu lui-même que le lycium en usage chez les Egyptiens qui le reçoivent d'Arabie, est du faux lycium ; car il est dur, dit-il, noir en-dehors comme le suc d'acacia, et quand on le rompt, on le trouve couleur d'aloès en-dedans ; il a une odeur faible, mais qui n'est pas désagréable ; un goût douçâtre et astringent, mais point du tout amer ; il est visqueux, et quand on le manie il s'attache aux doigts. Ces raisons prouvent que ce n'est point le vrai lycium, ajoutez-y qu'il n'a point d'amertume, et ne rend point quand on l'allume au feu une écume rougeâtre, comme plusieurs auteurs disent que faisait le vrai lycium.

Les Egyptiens usent de ce suc pour toutes sortes d'ulcères, particulièrement ceux de la bouche, des oreilles, des narines, de l'anus et des intestins ; pour l'hémoptysie, la dyssenterie, la diarrhée, et pour tous les flux de ventre et de matrice.

Il y a dans les Ephemer. des curieux de la nature, année 3. observ. I. une méthode de préparer un lycium indicum avec une espèce d'acacia. (D.J.)