S. m. (Histoire naturelle, Botanique exotique) le toxicodendron, c'est-à-dire, l'arbre vénéneux, mérite sans doute d'être distingué de tout autre arbre. Remarquez donc que les feuilles viennent trois ensemble, comme celles du treffle. Le calice est fort petit, dentelé, fendu en cinq, et d'une seule pièce ; la fleur est en rose et pentapétale. L'ovaire au fond du calice se transforme en un fruit à-peu-près rond, sec, strié et rempli de semences plates. Tournefort en compte deux espèces. 1°. Toxicodendron triphyllum, folio glabro ; 2°. toxicodendron triphyllum, folio sinuato, pubescente. I. R. H. 611. Cette seconde espèce diffère de la vitis virginiana par ses feuilles velues, leurs pédicules, leurs côtes et leurs fibres rouges. Aux deux espèces précédentes, Miller ajoute cette troisième, toxicodendron carolinianum, foliis pinnatis, floribus minimis, herbaceis.

Cet arbre est fort commun en Amérique, trace beaucoup, s'élève assez vite jusqu'à la hauteur de 20 pieds, mais il ne subsiste pas longtemps. Son bois est jaune intérieurement, a une odeur forte et très-désagréable, il contient une séve encore plus puante, et aussi visqueuse que la térébenthine. Son fruit est une baie séche, blanche et arrondie, et qui vient en grappe.

Le toxicodendron empoisonne de deux manières, ou par son odeur, ou quand on le manie. Il est arrivé que ceux qui l'ont coupé dans les bois, et ceux qui l'ont brulé dans leur feu, ont été violemment affectés de l'odeur qu'il répandait ; mais il est remarquable que son poison n'attaque que quelques personnes, tandis que d'autres peuvent manier très-longtemps le bois de cet arbre, le bruler sous leur né, et même en mâcher sans aucun accident.

Au reste son poison n'est jamais mortel, et s'évanouit de lui-même en peu de jours, sans aucun remède ; mais ceux qui en sont attaqués, en détruisent les effets promptement, en étuvant les parties attaquées d'huîle de salade ou de crême.

Les premiers symptômes de ce poison sont une violente démangeaison, qui enflamme la partie et la tumefie, parce qu'on ne peut s'empêcher de se gratter fortement. Quelquefois tout le corps devient enflé, mais ordinairement ce n'est qu'une seule partie du corps, comme les mains ou les jambes ; et cette enflure cesse par des vésicules qui s'élèvent sur la peau, et qui jettent une grande quantité de sérosités, d'où procede la guérison.

Ceux qui ont été empoisonnés pour avoir manié de ce bois, disent qu'il est très-froid au toucher, et qu'on peut même par ce moyen le distinguer des autres bois dans l'obscurité. Quoi qu'il en sait, voyez les Philos. Transact. n°. 367. (D.J.)

TOXICODENDRON. Voyez HERBE A LA PUCE.