S. m. (Botanique exotique) arbre des Indes orientales, de la grandeur du laurier. C'est le joaca de Parkinson, le tijaca-marum, Hort. Malab. palma, fructu aculeato, ex trunco prodeunte, de C. Bauh. le papa d'Acosta, et le jaqua ou jaaca de nos voyageurs, Acosta, Garcias, Fragoso, Linschoot, et autres.

Cet arbre a la feuille large comme la main, d'un verd clair, et nerveuse. Il croit le long des eaux, et porte le plus gros fruit qui soit connu dans le monde. Il sort du tronc, ainsi que des principales branches, et est souvent enseveli dans la terre avec le bas du tronc, auquel il est adhérant. Il est de figure conique, d'une palme de large sur deux de longueur, et pese ordinairement quinze à vingt livres ; il est couvert d'une coque verte, épaisse, et parsemée d'une infinité de tubercules écailleux, piquans, mais blancs et laiteux en-dedans. Ce fruit en contient une infinité d'autres plus petits, oblongs et enveloppés d'une écorce commune ; leur pulpe est épaisse, jaunâtre, d'un goût et d'une odeur agréable. Chacun de ces fruits renferme une amande placée dans sa chair, comme dans un sac ; ces amandes sont couvertes d'une peau mince, cartilagineuse, blanchâtre et transparente ; sous cette pellicule extérieure, on en trouve une autre rougeâtre, qui contient une seconde amande, dont le goût approche beaucoup de celui de nos chataignes.

Il s'élève du milieu de ce cône un pistil épais, cendré, semblable à une colonne, autour duquel les plus petits fruits sont disposés circulairement ; une de leurs extrémités pénètre dans le pistil, et l'autre aboutit diamétralement à l'écorce : on observe entre ces fruits, une infinité de ligaments membraneux, blanchâtres, jaunâtres, qui tiennent au pistil et à l'écorce, et qui rendent, après qu'on a coupé le fruit, le pistil et l'écorce, un suc gluant et laiteux.

Le jaca vient dans toutes les Indes orientales. Il y en a plusieurs espèces, que l'on distingue par leurs fruits, qui sont plus ou moins gros, succulents et savoureux. (D.J.)