(Botanique exotique) arbre des Indes orientales qui produit la grosse espèce de noix ben.

Cet arbre est le moringa zeylanica, foliorum pinnis pinnatis, flore majore, fructu anguloso. Buzen, Thes. Zeilan. p. 162. Tab. 75.

Il est haut d'environ vingt-cinq pieds, et gros d'environ cinq pieds. Son écorce est blanchâtre en-dedans, noirâtre en-dehors, d'une odeur et d'une saveur fort semblable à celle du cresson, ou du raifort sauvage. Ses rameaux sont d'un bois blanchâtre, couverts d'une écorce verte ; l'écorce de la racine est jaunâtre ; elle a la même saveur que celle du tronc ; les feuilles sont ailées, terminées par une feuille impaire ; de manière que leur côte commune qui est longue d'environ une coudée, porte de chaque côté trois côtes plus petites, garnies de petites feuilles, comme l'est l'extrémité de la côte commune.

Ces petites feuilles sont longues, obtuses, minces, molles, et tendres : chacune est partagée par une côte saillante, d'où sortent quelques nervures qui se répandent sur les côtes : elles ont l'odeur des fèves ; ses fleurs sont en grappe, éparses au-haut des tiges ; le calice est composé de cinq feuilles, oblongues, obtuses, égales, colorées, et qui tombent. Les feuilles de la fleur sont aussi au nombre de cinq, de la grandeur et de la figure des feuilles du calice ; elles sont plus écartées vers le bas : c'est pourquoi des auteurs regardent la fleur comme composée de dix feuilles, au milieu desquelles sont dix étamines, dont les cinq inférieures sont plus longues, réfléchies vers le haut. Il n'y a qu'un pistil posé sur un long embryon. Lorsque les fleurs sont tombées, il leur succede des fruits ou des gousses cylindriques, longues d'une coudée et demie, triangulaires, cannelées, à trois panneaux, dont l'écorce est d'une couleur herbacée : la substance intérieure en est blanchâtre et fongueuse. Elles contiennent des graines en grand nombre, selon la longueur de la gousse, triangulaires, garnies d'une membrane ailée, couvertes d'une peau cartilagineuse, qui renferme une amande blanchâtre.

Cet arbre croit dans les sables de Malabar, de Ceylan, et dans d'autres pays des Indes : il fleurit au mois de Juin, de Juillet, et d'Aout. On en recueille les fruits tantôt à la fin, tantôt dans l'un et l'autre temps. On cultive cet arbre dans les jardins et les maisons de campagne, à cause de ses fruits que l'on porte vendre de tous côtés.

Les Indiens préparent des pilules antispasmodiques avec les feuilles, l'écorce de la racine, et les fruits. Ils prétendent que si l'on bait le suc pur de l'écorce du mouringou avec de l'eau et de l'ail, il adoucit les élancements des membres qui viennent de froid. Le suc de la racine pilée avec de l'ail et du poivre, se donne aussi contre les spasmes. Le suc de ces mêmes feuilles s'applique pour déterger les ulcères. En un mot, toute la plante est d'un grand usage dans la Médecine indienne : nos parfumeurs la leur abandonnent pour tirer de l'huîle de son fruit l'odeur des fleurs odorantes, comme des tubéreuses, des jasmins, et autres semblables. Voyez comment ils s'y prennent aux mots BEN et NOIX BEN. (D.J.)