S. m. (Histoire naturelle) en Italien, ADELLO ou ADENO ; en Latin, ATTILUS, poisson qui ne se trouve que dans le fleuve du Pô. Il a cinq rangs de grandes écailles rudes et piquantes, deux de chaque côté, et l'autre au milieu du dos ; celui-ci finit en approchant de la nageoire, qui est près de la queue ; cette nageoire est seule sur le dos : il y en a deux sous le ventre et deux près des nageoires ; la queue est pointue. Ce poisson serait assez ressemblant à l'esturgeon, surtout par ses grandes écailles : mais il les quitte avec le temps ; l'esturgeon au contraire ne perd jamais les siennes. Quand l'adane a quitté ses écailles, ce qui arrive lorsqu'il a un certain âge, il est fort doux au toucher. Ce poisson a la tête fort grosse, les yeux petits, la bouche ouverte, grande et ronde : il n'a point de dents ; lorsque la bouche est fermée, les lèvres ne sont pas en ligne droite, elles forment des sinuosités. Il a deux barbillons charnus et mous ; ses ouies sont couvertes, et son dos est blanchâtre. Ce poisson est si grand et si gros, qu'il pese jusqu'à mille livres, au rapport de Pline, ce qui est fort étonnant pour un poisson de rivière. On le pêche avec un hameçon attaché à une chaîne de fer ; et il faut deux bœufs pour le trainer lorsqu'il est pris. Pline assure qu'on ne trouve ce poisson que dans le Pô. En effet, on n'en a jamais Ve dans l'Océan ni dans la Méditerranée. Quelque gros qu'il puisse être, ce n'est pas une raison pour croire qu'il ne soit pas de rivière ; car l'étendue et la profondeur du Pô sont plus que suffisantes dans de certains endroits pour de pareils poissons : celui-ci habite les lieux où il y a le plus de poisson, et il s'en nourrit ; il se retire pendant l'hiver dans les endroits les plus profonds. La chair de l'adane est molle, mais de bon gout, selon Rondelet. Aldrovande prétend qu'elle n'est pas trop bonne en comparaison de l'esturgeon. Voyez ces deux auteurs et le mot POISSON. (I)