S. f. (Histoire naturelle, Zoologie) animal quadrupede qui a environ cinq pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu'à la queue. La taupe vit sous terre ; elle est noire ; cependant il y en a aussi des blanches, et d'autres qui ont le corps comme marbré de taches noires et de taches blanches. Le poil est doux, court et épais ; le museau ressemble au groin du cochon ; le cou, les jambes et la queue sont très-courts. Il y a cinq doigts à chaque pied ; ceux de devant sont très-larges, et ont des ongles plus grandes que ceux d'aucun autre animal à proportion de la grandeur du corps. Les pieds de devant ont par leur conformation plus de rapport à des mains qu'à des pieds ; la paume est tournée en-arrière, et les doigts sont dirigés obliquement en-dehors et en-bas, et très-propres à jeter la terre à côté et en-arrière, lorsque l'animal la fouille pour s'y cacher. Les yeux sont extrêmement petits, en partie recouverts par la peau, et entièrement cachés sous le poil ; on ne peut les trouver qu'en l'écartant à l'endroit de chaque oeil.

La taupe de Virginie diffère de la taupe de ce pays en ce qu'elle a le poil de couleur noirâtre, luisant et mêlé d'un pourpre foncé.

La taupe rouge d'Amérique n'a que quatre doigts aux pieds de derrière, et seulement trois à ceux de devant ; le doigt extérieur des pieds de devant est plus grand que les deux autres ; il a aussi un ongle plus fort, plus long, pointu et un peu recourbé. Le poil est d'un roux tirant sur le cendré clair. Au reste la taupe rouge d'Amérique ressemble à la taupe de ce pays-ci.

La taupe dorée de Sibérie ressemble à la précédente par la conformation des pieds ; elle a le nez plus court que celui de la taupe de ce pays-ci ; mais elle est de la même grandeur. Le poil a diverses couleurs ; le verd et la couleur d'or y dominent. Regn. anim. Voyez QUADRUPEDE.

TAUPE, (Matière médicale) Le sage Juncker lui-même compte le cœur et le foie de taupe parmi les bons remèdes des convulsions épileptiques : mais c'est un éloge bien modeste, en comparaison de celui que les anciens pharmacologistes ont fait de la taupe ; ils ont mis parmi les remèdes sa chair, sa tête, son sang, sa graisse et surtout ses cendres. Mais tous ces prétendus remèdes, et même celui dont parle Juncker, sont absolument inusités.

Le bouillon de taupe est un remède de bonne-femme pour guérir les enfants de l'incommodité de pisser au lit. (b)

TAUPE DE MER. Voyez SCOLOPENDRE.

TAUPE-GRILLON. Voyez COURTILLIERE.

TAUPE, s. f. (Chirurgie) espèce de tumeur dure, qui survient à la tête, avec une ouverture par laquelle on peut exprimer la matière ténace. Cette tumeur est un follicule membraneux, contenant une matière grossière, et ayant un trou au milieu. Ce petit réservoir qui contenait auparavant une humeur fluide, se remplit d'une matière épaisse, parce que ce qu'il y a de plus coulant s'évapore, et ce qui reste s'épaissit toujours davantage, la tumeur recevant toujours une nouvelle matière, devient toujours plus dure ; les liqueurs qui coulaient dans la membrane s'y arrêtent et la gonflent ; d'un autre côté, les vaisseaux sanguins étant comprimés, le sang y coule plus lentement, s'y dépouille de sa partie fluide, et forme une couleur noire. Il semble résulter de-là qu'il y a des réservoirs où se ramasse la matière que filtrent les artères des réservoirs qui sont voisines des conduits excrétoires. Voyez TALPA. (D.J.)