S. f. mustela domestica ; (Histoire naturelle, Zoologie) petit animal quadrupede dont on a donné le nom à un genre entier de quadrupedes, genus mustelinum. Les animaux de ce genre sont carnassiers : mais ils diffèrent des autres animaux carnassiers, en ce qu'ils sont plus petits, qu'ils ont le corps plus mince et plus long, la tête plus petite et plus allongée, et les pattes plus courtes ; de sorte qu'ils semblent être faits pour se glisser et s'insinuer à-travers les plus petites ouvertures ; et en effet ils pénètrent dans des endroits dont l'entrée est si étroite, qu'on ne croirait pas qu'il leur fût possible d'y entrer.

La belette est plus petite que le putais ; le dos et les côtés du corps sont de couleur rousse, la gorge et le ventre sont blancs ; et cette couleur s'étend depuis le bout de la mâchoire inférieure, jusqu'à l'extrémité des pattes de derrière sur leur côté intérieur ; car le côté extérieur, et presque tout le reste du corps est roux ; le museau ressemble à celui du chien, de sorte que la mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure. La belette a des soies en forme de moustache. Ses dents sont au nombre de trente-deux ; six incisives, deux canines, et huit molaires dans chaque mâchoire ; les canines sont longues et fortes : les yeux sont petits et noirs ; les oreilles courtes et larges, arrondies, couvertes de petit poil fort épais : ce qu'il y a de singulier, c'est que la partie postérieure de la conque est double, c'est-à-dire, composée de deux panneaux qui forment une sorte de poche dont l'entrée est au bord de la conque. La queue est assez semblable à celle d'un rat, quoique beaucoup plus courte : les pieds sont larges à proportion de la grosseur de l'animal ; il y a cinq doigts à chaque pied, et un petit ongle à chaque doigt. La belette est un animal fort vif et fort agîle ; elle habite dans les greniers, dans les vieux murs, dans les étables, et surtout dans les trous en terre : elle cherche avec avidité les œufs des pigeons, des poules, etc. pour les manger. Elle se nourrit le plus souvent de rats, de serpens, de taupes ; elle les surprend dans leurs trous, parce qu'elle est faite de façon qu'elle y pénètre aisément ; et elle est assez courageuse pour attaquer des animaux plus gros qu'elle, comme sont les gros rats ; car on prétend qu'elle leur donne la chasse de quelque espèce qu'ils soient. L'agilité de la belette et la finesse de son instinct lui donnent aussi de l'avantage sur les chauvesouris et sur d'autres oiseaux, dont on prétend qu'elle suce le sang après qu'elle les a tués. Ray. Aldrovande. Voyez FOUINE, PUTOIS, QUADRUPEDE. (I)

La belette est d'usage. Après en avoir ôté les boyaux, l'avoir salée et fait sécher à l'ombre, deux gros de cet animal préparé comme on vient de dire, passent pour un remède efficace contre le venin du serpent, et contre toute sorte de poison. Son ventricule rempli de semence de coriandre, et gardé pendant un temps convenable, est salutaire contre l'épilepsie et la morsure des serpens.

La belette calcinée dans un pot de terre, est utîle contre les douleurs de la goutte ; son sang diminue les tumeurs scrophuleuses lorsqu'on l'applique dessus ; ses cendres mêlées avec du vinaigre ont la même vertu, Dioscoride. (N)