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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Botanique
leucanthemum (Botanique) genre de plante qui ne diffère du chrysanthemum que par la couleur des demi fleurons qui sont entièrement blancs. Tournefort. Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

On connait en français deux plantes de différent genre sous le même nom de marguerite, savoir, la grande et la petite marguerite. Il est bon de faire cette observation avant que de les décrire.

La grande marguerite se nomme encore autrement : la grande paquette, ou l'oeil de bœuf. C'est un genre de plante que les Botanistes désignent par le nom de leucanthemum vulgare, ou de bellis major ; en anglais the common ox-eye daizy. Ses caractères sont les mêmes que ceux du chrysanthemum, excepté dans la couleur de ses demi fleurons, qui sont constamment blancs. On compte six espèces de ce genre de plante.

L'espèce la plus commune dans les campagnes a la racine fibreuse, rempante, âcre. Ses tiges sont hautes de deux coudées, à cinq angles, droites, velues, branchues. Ses feuilles naissent alternativement sur les tiges ; elles sont épaisses, crénelées, longues de deux pouces, larges d'un demi pouce. Ses fleurs sont sans odeur, grandes, radiées. Leur disque est composé de plusieurs fleurons de couleur d'or, partagés en cinq quartiers garnis d'un stîle au milieu. La couronne est formée de demi-fleurons blancs, qui sont portés sur des embryons, renfermés dans un calice demi sphérique, écailleux, et noirâtre. Les embryons se changent en des petites graines oblongues, cannelées, et sans aigrettes. Ses fleurs sont d'usage en Médecine dans les maladies de poumon.

La petite marguerite, autrement dite paquerette, est nommée par les Botanistes, bellis minor, bellis sylvestris minor, en anglais the common small daizy.

On caractérise ce genre de plante par la racine qui est vivace, et qui ne forme point de tige. Le calice de la fleur est simple, écailleux, divisé en plusieurs quartiers. Les fleurs sont radiées, et leurs têtes, après que les pétales sont tombés, ressemblent à des cônes obtus.

Miller distingue huit espèces de paquerette. La commune qu'on voit dans les prés a des racines nombreuses et menues. Ses feuilles sont en grand nombre, couchées sur terre, velues, longues, légèrement dentelées, étroites vers la racine, s'élargissent et s'arrondissent peu-à-peu. Cette plante au lieu de tige a beaucoup de pédicules qui sortent d'entre les feuilles, longs d'une palme et plus, grêles, cylindriques et cotonneux. Ils portent chacun une fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons jaunes, et la couronne de demi-fleurons blancs, ou d'un blanc rougeâtre, soutenus sur des embryons, et renfermés dans un calice simple partagé en plusieurs parties. Les embryons se changent en des petites graines nues, entassées sur une couche pyramidale. Cette plante passe pour vulnéraire, résolutive, et détersive.

La marguerite jaune, ou soucy des champs, est le nom vulgaire qu'on donne à l'espèce de chrysanthemum que les Botanistes appellent chrysanthemum segetum vulgare, folio glauco. Elle est commune dans les terres à blé. M. de Jussieu l'a décrite fort au long dans les Mémoires de l'acad. des Sciences, ann. 1724, parce que la fleur radiée jaune qu'elle porte est très-propre à teindre dans cette couleur, comme cet habîle botaniste s'en est convaincu par quelques expériences.

Il commença par enfermer la fleur dans du papier, où son jaune ne devint que plus foncé, ce qui était déjà un préjugé favorable ; ensuite il mit dans des décoctions chaudes de ces fleurs différentes étoffes blanches, de laine, ou de soie, qui avaient auparavant trempé dans de l'eau d'alun, et il leur vit prendre de belles teintures de jaune, d'une différente nuance, selon la différente force des décoctions, ou la différente qualité des étoffes ; et la plupart si fortes, qu'elles n'en perdaient rien de leur vivacité pour avoir été débouillies à l'eau chaude. L'art des teinturiers pourrait encore tirer de-là de nouvelles couleurs par quelques additions de nouvelles drogues. Rien n'est à négliger dans la Botanique : telles plantes que l'on a ôté du rang des usuelles, parce que l'on n'y reconnait point de vertus médécinales, en a souvent pour les arts, ou pour d'autres vues. (D.J.)

MARGUERITE, (Pharm. et mat. médical.) grande marguerite, grande paquette, oeil de bœuf, et petite marguerite, paquerette ; ces plantes sont comptées parmi les vulnéraires, les résolutives et les détersives destinées à l'usage intérieur. C'est précisément leur suc dépuré que l'on emploie, aussi bien que la décoction des feuilles et des fleurs dans l'eau commune ou dans le vin.

Ces remèdes sont principalement célébrés, comme propres à dissoudre le sang figé ou extravasé. Vanhelmont la compte, à cause de cette propriété, parmi les antipleuritiques ; et Mindererus, comme un remède singulier contre les arrêts de sang survenus à ceux qui ont bu quelque liqueur froide, après s'être fort échauffés ; d'autres auteurs l'ont vantée, pour la même raison, contre l'inflammation du foie, dans les plaies du poumon, et même dans des phtisies, contre les écrouelles, la goutte, l'asthme, etc.

On leur a aussi attribué les mêmes vertus, c'est-à-dire, la qualité éminemment vulnéraire, résolutive et détersive, si on applique extérieurement la plante pilée sur les tumeurs écrouelleuses, et sur les plaies récentes, ou si on les bassine avec le suc. On trouve dans les boutiques une eau distillée de marguerites, que beaucoup d'auteurs et même Geoffroi regardent comme fort analogue à la décoction et au suc, en avouant seulement qu'elle est plus faible. Il s'en faut bien que ce soit avouer assez ; il faut au contraire avancer hardiment que l'eau de marguerite est absolument dénuée de toute vertu, puisque ni l'une ni l'autre marguerite ne contient aucun principe médicamenteux volatil, et pour la même raison que les marguerites sont des ingrédiens fort inutiles de l'eau vulnéraire et de l'eau générale de la pharmacopée de Paris. (b)

MARGUERITES, s. f. (Marine) ce sont certains nœuds qu'on fait sur une manœuvre pour agir avec plus de force.

MARGUERITE la, (Géographie) ou comme disent les Espagnols, à qui elle appartient, Sancta-Margarita de las Caracas, île de l'Amérique, assez près de la terre ferme et de la nouvelle Andalousie, dont elle n'est séparée que par un détroit de huit lieues. Christophe Colomb la découvrit en 1498. Elle peut avoir 15 lieues de long sur 6 de large, et environ 35 de circuit. La verdure en rend l'aspect agréable ; mais c'est la pêche des perles de cette ile, qui a excité l'avarice des Espagnols. Ils se servaient d'esclaves negres pour cette pêche, et les obligeaient, à force de châtiments, de plonger cinq ou six brasses pour arracher des huitres attachées aux rochers du fond. Ces malheureux étaient encore souvent estropiés par les requins. Enfin, l'épuisement des perles a fait cesser cette pêche aux Espagnols ; ils se sont retirés en terre ferme. Les naturels du pays, autrefois fort peuplé, ont insensiblement péri, et l'on ne voit plus dans cette ile, que quelques mulâtres qui sont exposés aux pillages des flibustiers, et sont très-souvent enlevés. Les Hollandais y descendirent en 1626, et en rasèrent le château. Longit. 314. lat. 11. 10. (D.J.)

MARGUERITE, Sainte, (Géographie) île de France, en Provence, que les anciens ont connue sous le nom de Lero. Voyez LERINS.