(Histoire naturelle, Botanique) arbre du Bresil qui croit dans l'eau, s'élève à la hauteur de cinq ou six pieds, ne pousse qu'une seule tige fort cassante, divisée par nœuds et cendrée comme celle du coudrier, et porte à son extrémité des feuilles larges, épaisses, lisses, à peu-près semblables à celle du nénuphar ou de la sagittale, et traversées d'une côte saillante d'où partent des fibres transversales ; chaque feuille est soutenue par un pédicule plein de suc et d'environ un pied de long. D'entre les aisselles des feuilles sort une fleur grande, concave, composée d'une seule feuille d'un jaune pâle, avec un pistil jaune dans le milieu, à laquelle succede un chaton qui se change en un fruit de la figure et de la grosseur d'un œuf d'autruche, verd et plein d'une pulpe blanche et humide, qui acquiert en mûrissant une saveur farineuse. On s'en nourrit dans les temps fâcheux : mais l'excès en est dangereux, cette pulpe étant presqu'aussi froide et aussi venteuse que le champignon de la mauvaise espèce ; elle peut suffoquer. On emploie le bois à plusieurs usages ; comme il est leger et compact, les Nègres en font des bateaux à trois planches assemblées.

L'autre espèce d'aninga croit dans les mêmes endroits et prend la même hauteur que la précédente ; mais sa tige a plusieurs branches, épaisses, lisses, rougeâtres, et semblables à celle du platane ; il en sort des feuilles grandes, oblongues, et parsemées de nervures. Elle ne pousse qu'une seule fleur blanche, qui se change en un fruit singulier, d'abord verd, puis cendré, jaune ensuite, oblong, épais, compact, et grenu. Les naturels du pays le mangent au défaut d'autre nourriture.

Les deux espèces ont la racine bulbeuse ; on en tire une huîle par expression, qu'on substitue à celle de nénuphar et de caprier. On fait cuire la racine dans de l'urine ; et la décoction employée en fomentation apaise les douleurs de la goutte, récente ou invétérée. Histoire plant. Ray.

* ANINGA-PERI, plante de la nature des précédentes, qui croit dans les bois et porte une fleur blanche, à laquelle succedent de petites grappes semblables aux baies de sureau, mais noirâtres. Ses feuilles sont cotonneuses, ovales, d'un verd sale, agréables à la vue, douces au toucher, ayant la même odeur que l'ortie, et parsemées de nervures épaisses.

On dit que broyées ou pulvérisées, on peut les employer avec succès contre les ulcères récens ou invétérés. Ray.