S. f. (Botanique) J'allais presque ajouter les caractères de ce genre de plante par Linnaeus ; mais pour abréger, je me contenterai de décrire la grande lysimachie jaune, qui est la principale espèce.

Elle est nommée lysimachia lutea, major, quae Dioscoridis, par C. B. P. 245. Tournefort, I. R. H. 141. lysimachia lutea, J. B. 2. 90. Raii histor. lysimachia foliis lanceolatis, caule corymbo terminato, par Linnaeus, fl. lapon. 51. Les Anglais l'appellent great yellaw willow-herb, terme équivoque ; les François la nomment lysimachie jaune, corneille, souci d'eau, percebosse, chassebosse ; le seul premier nom lui convient, il faut abroger tous les autres qui sont ridicules.

La racine de cette plante est faible, rougeâtre, rampante à fleur de terre ; elle pousse plusieurs tiges à la hauteur de deux ou trois pieds, droites, cannelées, brunes, velues, ayant plusieurs nœuds : de chacun d'eux sortent trois ou quatre feuilles, quelquefois cinq, plus rarement deux, oblongues, pointues, semblables à celles du saule à larges feuilles, d'un verd brun en-dessus, blanchâtres et lanugineuses en-dessous.

Ses fleurs naissent aux sommets des branches, plusieurs à côté les unes des autres ; elles n'ont qu'un seul pétale, divisé en cinq ou six parties jaunes ; elles sont sans odeur, mais d'un goût aigre. Quand les fleurs sont passées, il leur succede des fruits qui forment une espèce de coquille sphéroïde, ils s'ouvrent par la pointe en plusieurs quartiers, et renferment dans leur cavité, des semences fort menues, d'un goût assez astringent.

Cette plante prospere dans les endroits humides et marécageux, proche des ruisseaux, et au bord des fossés ; elle fleurit en Juin et Juillet.

Césalpin a remarqué qu'elle a quelquefois deux, trois, quatre, ou cinq feuilles opposées aux nœuds des tiges. Son observation est véritable, et constitue les variétés de cette plante ; elle n'a point d'autre qualité que d'embellir la campagne de ses bouquets de fleurs, qui se mêlant avec ceux de la salicaire, dont nous parlerons en son lieu, forment un agréable coup d'oeil. On dit que son nom lui vient de Lysimaque fils d'un roi de Sicile, qui la découvrit le premier ; mais c'est qu'on a bien voulu faire honneur à ce prince de cette découverte imaginaire.

Nos Botanistes ont commis bien d'autres fautes ; ils ont nommé lysimachie jaune cornue une espèce d'onagra ; lysimachie rouge, une espèce de salicaire ; lysimachie bleue, une espèce de véronique, etc. (D.J.)

LYSIMACHIE, (Géographie ancienne) ville de la Thrace, qui prit ensuite le nom d'Hexamilium : on l'appelle aujourd'hui Hexamili, selon Sophien ; ou Policastro, selon Nardus. (D.J.)