S. m. (Histoire naturelle, Botanique) pulmonaria, genre de plante à fleur monopétale et en forme d'entonnoir. La partie supérieure de cette fleur est profondément découpée, et ressemble en quelque manière à un bassin. Le calice est allongé en tuyau pentagone, et divisé en cinq parties. Le pistil sort de ce calice ; il est attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, entouré de quatre embrions, qui deviennent dans la suite autant de semences qui mûrissent dans le calice même ; alors ce calice est plus grand que lorsqu'il soutenait la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Il faut donner maintenant le caractère de ce genre de plante dans le système de Linnaeus. Son calice est une enveloppe cylindrique, pentagonale, consistant en une seule feuille, découpée en cinq quartiers sur les bords, et subsistant après que la fleur est tombée. La fleur est monopétale, divisée comme le calice ; les étamines forment cinq filets chevelus, situés à l'ouverture de la fleur ; les bossettes sont droites, le pistil a quatre germes. Le stîle est délié, plus court que la fleur. Le stigma est obtus ; le calice tient lieu du fruit, et renferme quatre semences obtuses, arrondies.

Tournefort compte douze espèces de ce genre de plante, dont la principale est la grande pulmonaire, pulmonaria vulgaris, ad buglossum accedents. I. R. H. 136. en anglais, the common spotted-pulmonaria ; et vulgairement the sage of Jerusalem.

Sa racine est blanche, fibrée, d'un goût visqueux. Elle pousse une ou plusieurs tiges à la hauteur d'environ un pied, anguleuses, velues, purpurines, ressemblantes à celles de la buglose. Ses feuilles sortent les unes de la racine, et sont couchées sur terre ; les autres sans queues, embrassent la tige ; toutes sont oblongues, larges, terminées en pointe, traversées par un nerf dans leur longueur, garnies d'un duvet mollet, et marbrées communément de taches blanchâtres.

Ses fleurs soutenues plusieurs ensemble par de courts pédicules aux sommets des tiges, sont autant de petits tuyaux évasés par le haut en bassinets, découpés chacun en cinq parties, de couleur tantôt purpurine, tantôt violette, quelquefois mixte ; elles sont renfermées dans un calice qui est un autre tuyau, dentelé le plus souvent de cinq pointes. Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede quatre semences presque rondes, enfermées dans le calice, et semblables à celles de la buglose.

Cette plante croit dans les forêts, aux lieux montagneux et ombrageux ; elle est commune dans les Alpes et les Pyrénées : on la cultive aussi dans les jardins ; elle sort de terre au printemps, et donne incontinent la fleur ; quoique ses feuilles périssent en automne, sa racine est vivace. (D.J.)

PULMONAIRE, (Matière médicale) grande pulmonaire, petite pulmonaire, et pulmonaire des Français, ou herbe à l'épervier. Ces plantes, qu'on emploie presqu'indifféremment, sont comptées parmi les vulnéraires cicatrisans. On les regarde d'ailleurs comme éminemment pectorales, comme douées d'une vertu spécifique dans les maladies de poitrine ; vertu dont elles tirent leur nom. On les fait entrer fort communément dans les tisanes et dans les bouillons qu'on emploie dans les maladies aiguës de la poitrine. On en fait aussi un syrop domestique et à mi-sucre, qu'on prescrit dans les mêmes cas. Ces usages lui sont à-peu-près communs avec la bourache et la buglose, qui leur sont parfaitement analogues.

Ces plantes sont éminemment nitreuses, et ne contiennent d'ailleurs aucun principe actif qui puisse empêcher d'estimer entièrement leur action médicinale, par leur principe nitreux. Voyez NITRE, (Chimie et Matière médicale)

Les feuilles de pulmonaire entrent dans le syrop de tortue résomptif ; et toute la plante dans le syrop de rossolis composé. (b)

PULMONAIRE de chêne, (Botanique) espèce de lichen qui vient sur les troncs des vieux chênes, des hêtres, des sapins, et d'autres arbres sauvages dans les forêts épaisses ; elle est semblable à l'hépatique commune, mais elle est plus grande de toute manière, elle est plus seche et plus rude. Ses feuilles sont fort entrelacées, et placées les unes sur les autres comme des écailles : leurs découpures sont extrêmement variées, et plus profondes que celles de l'hépatique ordinaire.

Cette plante est compacte et pliante comme du chamois, et elle représente en quelque manière, par sa figure, un poumon desséché ; elle est blanchâtre du côté qu'elle est attachée aux écorces des arbres, verte de l'autre côté, d'une saveur amère, avec quelque astriction. On la trouve aussi sur les rochers à l'ombre. On recueille communément celle des chênes ; cependant quelques-uns préfèrent celle qui vient sur les vieux sapins, à cause de quelques parties résineuses qu'on pretend qu'elle tire de ces arbres. Elle croit dans les forêts de Saint-Germain et de Fontainebleau. La pulmonaire de chêne est d'un goût amer, astringent ; elle contient un sel essentiel, vitriolique et ammoniacal, enveloppé de beaucoup d'huîle épaisse et de terre ; étant séchée, réduite en poudre, et appliquée sur les plaies, elle en arrête le sang qui coule. (D.J.)

PULMONAIRE, adj. (Anatomie) qui appartient au poumon. Il y a l'artère et la veine pulmonaire. Voyez POUMON.