moldavica, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale, labiée, et dont la lèvre supérieure est un peu voutée, et fendue en deux parties relevées ; la lèvre inférieure est aussi découpée en deux parties, qui se terminent en deux gorges frangées. Le calice est fait en tuyau, et partagé en deux lèvres souvent inégales ; il s'élève du fond de ce calice un pistil, qui tient à la partie postérieure de la fleur comme un clou ; ce pistil est accompagné de quatre embryons, qui deviennent dans la suite autant de semences oblongues, renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Tournefort compte huit espèces de ce genre de plante, dont la plus commune est à feuilles de betoine, et à fleurs bleues ou blanches : moldavica betonicae folio, flore caeruleo, aut albo ; en anglais, turkey-blam blue flowered.

C'est une plante annuelle qui s'élève à la hauteur d'environ deux pieds. Ses tiges sont carrées, rougeâtres, rameuses. Ses feuilles sont oblongues, de la figure de celles de la bétoine, rangées trois sur une même queue, dentelées sur les bords. Ses fleurs sont verticillées ; chacune est un tuyau évasé par en haut, en gueule, c'est-à-dire, découpée en deux lèvres ouvertes, de couleur bleue ou blanchâtre, soutenue d'un calice épineux. Quand cette fleur est passée, il lui succede des semences longues, noires, enfermées dans une capsule qui avait servi de calice. Cette plante a l'odeur et le goût de la mélisse ordinaire, mais plus fort et moins agréable.

La plus curieuse espèce de moldavique est nommée dans Tournefort, moldavica americana, trifolia, odore gravi, et par les Anglais qui la cultivent beaucoup, the balm of gilead ; c'est une plante permanente, qu'on peut multiplier de bouture, ses feuilles broyées dans les mains, donnent une odeur très-forte de baume. (D.J.)