(Histoire naturelle, Botanique) Il y a deux plantes de ce nom ; le grand et le petit beccabunga. Le grand a la racine fibreuse, blanche et rampante ; la tige couchée à terre, cylindrique, fongueuse, rougeâtre et branchue ; et la feuille rangée par paires opposées sur les nœuds, arrondie, longue d'un pouce et plus lisse, luisante, épaisse, crenelée, et d'un verd foncé. De l'aisselle de la feuille il sort des pédicules longs d'une palme ou d'une palme et demi, chargés de fleurs disposées en épi, d'une seule pièce, en rosette bleue, partagée en quatre parties percées dans le centre, à deux étamines surmontées d'un sommet bleuâtre, avec un pistil qui se change en un fruit membraneux de la forme d'un cœur aplati, long de trois lignes, divisé en loges qui contiennent plusieurs petites graines aplaties.

Le petit beccabunga ne diffère du grand qu'en ce que sa tige, sa feuille et sa fleur sont plus petites.

On les trouve, par l'analyse chimique, composés d'un sel essentiel salé, vitriolique, doux et tempéré, peu diffèrent du sel admirable de Glauber : délayé dans beaucoup de phlegme, et enveloppé d'une assez grande portion d'huile.

On leur attribue la vertu d'échauffer, d'exciter les urines et les règles, de briser le calcul, et de hâter la sortie du foetus : on s'en sert encore pour le scorbut ; mais on ne l'ordonne qu'aux malades d'un tempérament sec et chaud.