S. m. (Botanique) arbre qui porte les pistaches ; il s'appelle terebinthus indica dans Théophraste ; pistacia dans J. B. 1. 275 ; et pistacia peregrina fructu racemoso, sive terebinthus indica Theophr. dans C. B. p. 401.

Son tronc est épais ; ses branches sont étendues, couvertes d'une écorce cendrée ; elles donnent naissance à des feuilles qui sont rangées sur de longues côtes et disposées par paires, de manière cependant qu'elles ne se trouvent pas placées exactement vis-à-vis les unes des autres. L'extrémité de ces côtes est terminée par une seule feuille : elles sont tantôt arrondies, tantôt finissant en pointe, garnies de nervures, et semblables aux feuilles de térébinthe, mais plus grandes.

Il y a des pistachiers qui portent des fleurs mâles, d'autres des fleurs femelles ; les fleurs mâles sont ramassées en une espèce de chaton peu serré, et en manière de grappes ; chaque fleur est garnie d'une petite écaille ; ces fleurs ont un calice propre, découpé en cinq parties, et cinq étamines très-petites qui portent chacune un long sommet droit, ovalaire, et quadrangulaire. Les fleurs femelles n'ont point de pétales ; leur calice est très-petit, partagé en trois parties, et soutient un gros embryon ovalaire, chargé de trois styles recourbés dont les stigmates sont un peu gros et velus. L'embryon se change en une baie ovoïde qui a peu de suc, et qui contient une amande lisse, semblablement ovalaire.

Cet arbre croit dans la Perse, l'Arabie, la Syrie et dans les Indes. On le cultive aussi en Italie, en Sicîle et dans les provinces méridionales de la France.

Le pistachier mâle est distingué du pistachier femelle par ses feuilles qui sont plus petites, un peu plus longues, émoussées et souvent partagées en trois lobes, d'un verd foncé, au lieu que dans le pistachier femelle les feuilles sont plus grandes, plus fermes, plus arrondies et partagées le plus souvent en cinq lobes.

Comme les pistachiers mâles naissent souvent dans des lieux éloignés des pistachiers femelles, on rend ceux-ci féconds comme les palmiers, ce qui se fait de la manière suivante : les paysans cueillent les chatons des fleurs du pistachier mâle, lorsqu'ils sont sur le point de s'ouvrir ; ils les mettent dans un vaisseau environné de terre mouillée ; ils attachent ce vaisseau à une branche du pistachier femelle jusqu'à ce que les fleurs soient seches, afin que la fine poussière qui féconde soit dispersée par le moyen du vent, et qu'elle donne la fécondité aux fleurs femelles.

D'autres cueillent les fleurs mâles et les renferment dans un petit sac pour les faire sécher, et ils en répandent la poussière sur les fleurs du pistachier femelle à mesure qu'ils épanouissent. Il faut cueillir les fleurs mâles avant qu'elles s'ouvrent, de peur qu'elles ne jettent mal-à-propos leur poussière féconde, et que les fruits du pistachier femelle n'avortent par ce défaut de fécondation. Si les pistachiers mâles et femelles ne sont pas éloignés les uns des autres, le vent suffit pour procurer la fécondité aux pistachiers mâles. (D.J.)

PISTACHIER, (Matière médicale) les feuilles de cet arbre entrent dans l'emplâtre diabotanum.

PISTACHIER sauvage, (Botanique) nom vulgaire et ridicule de l'arbrisseau nommé par les Botanistes staphylodendron.