S. f. (Histoire naturelle, Botanique) pimpinella ; genre de plante à fleur monopétale, en forme de rosette, et divisée jusqu'au centre en quatre parties. Cette fleur a plusieurs étamines, ou un pistil frangé. Le calice devient dans la suite un fruit, le plus souvent quadrangulaire et pointu aux deux bouts, qui a tantôt une seule capsule, et tantôt deux, et qui renferme des semences presque toujours oblongues. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Tournefort établit douze espèces de ce genre de plante. La plus commune est celle qui est nommée pimpinella sanguisorba, minor, hirsuta et levis, par C. B. P. 160. et dans les I. R. H. 157. en anglais, the common pimpernell, called Burnet saxifrage.

Sa racine est ronde, longue, grêle, divisée en plusieurs branches rougeâtres, entre lesquelles on trouve quelquefois de petits grains rouges. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur de plus d'un pied, rougeâtres, anguleuses, rameuses, garnies d'un bout à l'autre de feuilles qui sont arrondies, dentelées en leurs bords, rangées comme par paires le long d'une côte grêle, rougeâtre et velue. Ces tiges soutiennent en leur sommet des têtes rondes comme en peloton, garnies de petites fleurs purpurines formées en rosette, à quatre quartiers, ayant en leur milieu une touffe de longues étamines.

Ces fleurs sont de deux sortes ; les unes stériles qui ont un paquet d'étamines, les autres fertiles qui ont un pistil. Quand les fleurs fertiles sont passées, il leur succede des fruits à quatre angles, ordinairement pointus par les deux bouts, de couleur cendrée dans leur maturité. Ils contiennent quelques semences oblongues, menues, d'un brun roussâtre, d'une saveur astringente et un peu amère, et d'une odeur forte qui n'est pas désagréable.

Cette plante croit naturellement en des lieux incultes, sur les montagnes, les collines et dans les pâturages ; on la cultive dans les jardins potagers, et elle est fort en usage dans les salades. Elle fleurit en graine aux mois de Juin et de Juillet, et est très-vivace. (D.J.)

PIMPRENELLE, (Matière médicale) cette plante tient un rang distingué parmi les remèdes altérants. Elle est regardée comme propre à purifier le sang, à en résoudre les arrêts légers, à donner du ressort aux parties, et à préserver des maladies contagieuses et même de la rage, etc. On ordonne fréquemment les feuilles de cette plante avec d'autres substances végétales, analogues, dans les bouillons et les apozèmes appelés apéritifs ; et il parait que son extrait peut concourir en effet au très-léger effet médicamenteux de ces sortes de remèdes. On compte aussi communément pour quelque chose, dans l'estimation de son action médicinale, un principe odorant très-foible dont elle est pourvue. Mais ce principe est en effet trop faible pour qu'on puisse compter sur son influence, et surtout lorsque la plante a essuyé la décoction, voyez DECOCTION. Ce parfum léger se rend pourtant très-sensible lorsque, selon un usage fort connu, on fait infuser à froid quelques feuilles de cette plante dans du vin ; mais il n'est pas permis de croire que le vin chargé de ce principe, et d'une quantité infiniment petite d'extrait, ait acquis une vertu apéritive et diurétique ; car la vertu diurétique est une de celles qu'on a attribuées à la pimprenelle.

Une autre qualité pour laquelle on l'a beaucoup célebrée encore, et qui lui a mérité l'épithète de sanguisorba, c'est-à-dire capable de repomper ou d'étancher le sang, c'est sa prétendue efficacité pour arrêter les hémorrhagies : je dis prétendue, sans penser à rejeter le témoignage des auteurs qui la lui ont attribuée, et pour exprimer seulement que cette propriété n'est point constatée par des effets journaliers, par l'usage.

Les feuilles de pimprenelle entrent dans le syrop de guimauve composé, appelé de ibisco ; dans le syrop de guimauve de Fernel ; dans le mondificatif d'ache ; dans l'emplâtre de bétoine, etc. (b)

PIMPRENELLE BLANCHE, (Matière médicale) PIMPRENELLE-SAXIFRAGE, BOUQUETINE ou BOUCACE, GRANDE et PETITE. Voyez BOUCACE.